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La concurrence de l’électricité renouvelable bon marché, les préoccupations en matière de sécurité et les coûts des nouvelles centrales accélèrent le crépuscule de l’énergie nucléaire. Sauf en Russie et en Chine où elle bénéficie toujours d’un important soutien de l’État.
C’est probablement l’un des secrets les plus mal gardés du monde de l’énergie : le secteur nucléaire n’est pas en mesure de fonctionner de manière autonome, un soutien gouvernemental massif lui est indispensable.
S&P Global Ratings l’a désormais clairement indiqué aux investisseurs.
« L’industrie nucléaire mondiale est confrontée à des défis liés aux questions de sécurité, au renforcement de la réglementation post-Fukushima, aux politiques d’abandon progressif de ce mode de production dans plusieurs pays, au vieillissement des installations, à la volatilité croissante des marchés énergétiques et à la concurrence des énergies renouvelables », écrit l’agence de notation financière dans sa note publiée le 11 novembre.
« Nous voyons peu de raisons économiques justifiant de nouvelles constructions nucléaires aux États-Unis ou en Europe occidentale, en raison de la hausse massive des coûts et de la compétitivité des énergies renouvelables, qui devraient conduire à une baisse importante de la production nucléaire d’ici à 2040 », a souligné S&P.
Mais malgré ces défis, il est trop tôt pour déclarer l’énergie nucléaire morte, nuance l’agence. La Chine et la Russie, par exemple, continuent de construire de nouvelles centrales nucléaires, soutenues par la politique énergétique de ces pays et des coûts de construction nettement inférieurs, a-t-elle fait remarquer.
Aux États-Unis, le ministre de l’Énergie, Rick Perry, a présenté les petits réacteurs modulaires (SMR) comme un élément clé de l’avenir du secteur, affirmant qu’ils pourraient permettre d’électrifier des régions du monde actuellement « noyées dans l’obscurité ».
La crise climatique a par ailleurs mis en évidence le rôle important que tiennent les centrales nucléaires existantes dans le bouquet énergétique européen à faible teneur en carbone. Et le nucléaire s’est avéré être un atout majeur pour des pays comme la France, qui disposent déjà d’un parc de centrales nucléaires largement amorti.
Au vu de tout cela, le nucléaire restera pertinent jusqu’en 2040, une période durant laquelle les pays chercheront à réduire leurs émissions de carbone, a écrit S&P.
« Nous croyons que l’électricité sans carbone produite par les installations nucléaires existantes, associée à la croissance régulière des énergies renouvelables, sera importante au moins au cours des prochaines décennies pour atteindre les objectifs climatiques et assurer un approvisionnement électrique stable, étant donné la nature intermittente des énergies renouvelables », précise l’agence.
Perspectives incertaines
Au-delà de 2040 cependant, l’avenir du nucléaire semble beaucoup plus incertain et largement tributaire de l’aide gouvernementale, a-t-elle souligné.
« Nous nous attendons à ce que le parcours financier des entreprises nucléaires du monde entier diffère en fonction des politiques énergétiques nationales et du degré de soutien de l’État à ce secteur », a ajouté S&P.
En Europe, une bataille acharnée, mais peu médiatisée a lieu pour savoir s’il faut inclure ou exclure l’énergie nucléaire d’un futur système de classification de la finance durable, destiné à encourager les investissements privés dans l’économie verte.
Alors que la France soutient l’inclusion du nucléaire dans le projet de taxonomie financière verte de l’UE, l’Allemagne et l’Autriche plaident qu’il ne constitue pas une énergie durable et ne devrait être éligible à aucun type de soutien européen. Une décision finale sur la taxonomie de la finance durable de l’UE est attendue en décembre.
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https://www.euractiv.fr/section/energie/news/nuclear-power-dead-and-alive-sp-proclaims/