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Si l’exécutif européen composé par Ursula von der Leyen était rejeté par le Parlement, cela provoquerait une crise sans précédent au sein de L’UE. De nombreux efforts sont déployés pour éviter un tel scénario.
Le 16 juillet dernier, c’est avec neuf voix d’avance seulement qu’Ursula von der Leyen a été nommée présidente de la nouvelle Commission européenne, lors d’un vote à bulletins secrets. Le scrutin sur l’ensemble de l’exécutif européen pourrait avoir lieu dès le 27 novembre, mais il ne sera pas secret cette fois, et les groupes du PPE, S&D et Renew Europe entendent minimiser les risques d’échec.
En juillet, Ursula von der Leyen a obtenu 383 votes, soit seulement neuf de plus que le minimum requis. Les groupes du PPE, S&D et Renew Europe totalisent ensemble 442 députés, il a donc été supposé que tous les groupes comptaient des parlementaires « rebelles » dans leurs rangs. Certains de leurs élus n’ont d’ailleurs pas caché qu’ils avaient voté contre la nouvelle présidente.
Au moment du vote, des sources du S&D avaient estimé que 75 % des parlementaires de centre gauche avaient soutenu Ursula von der Leyen.
Des eurodéputés issus de tous les groupes politiques du Parlement européen ont confirmé à Euractiv.com qu’ils subissaient des pressions, ou qu’ils avaient conscience que certains de leurs collègues y étaient soumis. Exercées par des fonctionnaires du Parlement, de la Commission et du Conseil de l’UE, elles visent à assurer un vote favorable au nouvel exécutif de l’Union.
À moins d’une nouvelle surprise liée à la candidature du Hongrois Olivér Várhelyi, qui a jusqu’à ce lundi 18 novembre pour répondre à des questions écrites, le vote portant sur l’ensemble de la Commission devrait avoir lieu le 27 novembre. Les autres candidats problématiques, le Français Thierry Breton et la Roumaine Adina Vălean, ont déjà obtenu le feu vert du Parlement lors de leur audition du 14 novembre.
Entretemps, Euractiv a appris qu’un certain nombre de fonctionnaires représentant les instances dirigeantes des groupes politiques du Parlement, de la Commission et du Conseil, ont fait pression sur les parlementaires réputés « dissidents », afin qu’ils votent « correctement ».
En raison du caractère sensible du sujet, aucun d’entre eux n’a souhaité être cité nommément. « C’est davantage que de la pression », a cependant relevé l’un des eurodéputés du groupe S&D.
« Des gens issus des instances dirigeantes des groupes politiques du Parlement, ainsi que des fonctionnaires de la Commission et du Conseil travaillent ensemble pour résoudre les difficultés liées aux “eurodéputés problématiques” », précise un autre parlementaire.
Une autre source a déclaré que de nouveaux élus avaient discuté de la situation avec des parlementaires qui avaient déjà d’autres mandats à leur actif, soulignant à quel point ils étaient choqués. « Cette manière de faire pourrait avoir des répercussions, étant donné que les eurodéputés sont supposés être indépendants », prévient-elle.
La pression exercée par le Conseil proviendrait principalement de la France et de l’Espagne, car Emmanuel Macron et Pedro Sánchez semblent être sur la même longueur d’onde et partager la même volonté d’influencer les eurodéputés selon des méthodes rappelant le « Directoire » instauré après la Révolution française, note un fonctionnaire qui a longuement officié au sein du Parlement européen.
Un eurodéputé du PPE, qui avait ouvertement voté contre Ursula von der Leyen en juillet, a pour sa part déclaré à Euractiv qu’il n’avait subi aucune pression de la part de son groupe en amont du vote sur l’ensemble de la Commission, ajoutant que l’on s’attendait à ce que celle-ci soit adoubée avec une majorité plus confortable que les neuf maigres voix qui ont permis de confirmer la nomination de la nouvelle présidente.
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