La fronde des agriculteurs français contre le CETA ne faiblit pas – EURACTIV.fr

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Les actions punitives lancées par des agriculteurs contre les députés ayant ratifié le traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada (CETA) se sont multipliées, signe d’une opposition qui ne faiblit pas.

Ratifié par les députés le 23 juillet en dépit d’une forte opposition, le traité commercial entre l’UE et le Canada ne passe pas auprès du monde agricole.

Depuis le vote à l’Assemblée nationale, des actions de dégradations des permanences des députés de la majorité ayant voté en faveur du texte se sont multipliées – environ une vingtaine. Et la fronde ne semble pas s’arrêter.

Dans la nuit du 8 au 9 août, des agriculteurs opposés à cet accord ont mené des actions sur les permanences de Jacques Savatier et de Sacha Houlié, tous deux de La République en marche (LaRem) à Poitiers, ainsi que de Nicolas Turquois, du MoDem, à Châtellerault, dans la Vienne. Au moins l’une d’entre elles a été murée et une autre bâchée. De la paille a été déposée devant celle de Sacha Houlié, rapporte l’AFP.

Le vote du CETA divise les députés de la majorité

L’Assemblée nationale a approuvé la ratification du controversé traité de libre-échange entre l’UE et le Canada (CETA), dans un climat de contestation des députés de la majorité, dont 9 ont voté contre et 52 se sont abstenus.

Les Jeunes agriculteurs de la Vienne ainsi que la FNSEA 86 (syndicat local des exploitants agricoles) ont revendiqué l’actiondans un communiqué. Ils estiment que « ce traité met un pied dans la tombe de la filière bovine viande française ». Ils disent vouloir « maintenir la pression » auprès des députés et des sénateurs, qui doivent voter sur le traité à l’automne.

Plus tôt dans le mois d’août, la permanence de Corinne Vignon a été murée à Toulouse et deux tonnes de fumier ont été déversées devant celle de l’élue Monique Iborra à Tournefeuille. Certaines actions, à l’image de celle menée contre le député LREM des Yvelines Didier Baichere, mêlent contestations anti-CETA et revendications des gilets jaunes.

La multiplication des actions revendiquées par le monde agricole a été dénoncée qui a suscité une vague de colère chez les députés. « Consterné par le murage et les tags inscrits cette nuit devant ma permanence », a écrit sur Twitter Sacha Houlié

Pour la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, les actions commises par les agriculteurs ne s’apparentent pas à du « vandalisme » car ces derniers utilisent « les attributs classiques de la profession » pour manifester leur colère comme « la paille, la terre, le fumier ou encore des banderoles avec des inscriptions ».

Un traité qui divise

La ratification du CETA, qui doit encore passer dans les mains des sénateurs, a largement fait réagir l’opinion publique et la société civile, en plus du monde agricole.

Selon un sondage réalisé fin juillet par OpinionWay pour « Les Echos » et Radio Classique, seuls 20 % des Français souhaitent davantage de libre-échange et sont 49 % à être opposés au CETA et seulement 26 % à y être favorables.

Du côté des élus, le CETA a aussi divisé. Lors du vote du 23 juillet, 229 députés de la majorité seulement ont approuvé le texte, sur les 304 membres que compte le groupe parlementaire. Chez le MoDem, les défections aussi ont été nombreuses avec six abstentions, deux votes contre, pour 32 approbations du texte.

L’ex-ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, avait également demandé aux députés « d’avoir le courage de dire non » dans une tribune contre le traité publiée en amont du vote, rappelant l’échec des négociations pour « apporter les garanties nécessaires sur le veto climatique, les farines animales, les nouveaux OGM, la sauvegarde du principe de précaution à l’européenne ».

Mais c’est véritablement du côté des agriculteurs que l’opposition a été la plus forte, et notamment des éleveurs bovins qui craignent la concurrence déloyale de la filière canadienne, où les normes sanitaires et environnementales sont moins contraignantes. L’utilisation d’hormones pour l’engraissement du bétail interdite en Europe est par exemple autorisée au Canada.

En vigueur depuis septembre 2017, le CETA n’a pourtant pas entrainé le déferlement redouté de viande bovine canadienne sur le marché français. Mais la ratification définitive fait craindre aux éleveurs français la mise en branle de la filière canadienne.



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