La France dans l’Union européenne

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Quel est le poids de la France dans le monde et au sein de l’Union européenne ? Quel rôle joue-t-elle dans la construction européenne ? Comment est-elle représentée auprès des institutions européennes ? L’essentiel sur la question.

La France dans l'Union européenne

La France est, devant l’Espagne et la Suède, le pays le plus étendu d’Europe occidentale. Sa superficie est de 633 000 km² (550 000 km² pour la seule France métropolitaine), ce qui représente près de 15 % du territoire de l’UE.

Sur le continent européen, la France a des frontières communes avec la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne, la Suisse, l’Italie, l’Espagne et possède une double ouverture maritime, à l’ouest sur la mer du Nord, la Manche et l’océan Atlantique, et au sud sur la mer Méditerranée.

Carte simplifiée de la France métropolitaine
Carte simplifiée de la France métropolitaine

Une puissance mondiale et européenne

Avec 67,4 millions d’habitants au 1er janvier 2021, la France représente moins de 1 % de la population mondiale. Elle se classe ainsi au 20e rang mondial des pays les plus peuplés, et au 2e rang européen, derrière l’Allemagne.

Lieu de transit entre le nord et le sud du continent, la France est reliée à ses voisins européens par un important réseau de transports aérien, routier et ferroviaire. Elle effectue l’essentiel de ses échanges commerciaux avec les autres Etats membres de l’UE.

Première destination touristique du monde en 2018, et première puissance agricole de l’Union européenne, la France dispose d’une industrie performante dans plusieurs secteurs (automobile, aérospatial, pharmacie, pétrochimie).

Sixième puissance économique mondiale en 2018 (selon la Banque mondiale) et troisième européenne (après l’Allemagne et le Royaume-Uni), son produit intérieur brut (PIB) est d’environ 2 426 milliards d’euros en 2019 selon Eurostat.

Elle fait ainsi partie des principales puissances économiques du monde, regroupées au sein du G7.

Après une croissance de 1,5 % en 2019, le PIB français a reculé de 8,3 % en 2020 en raison de la crise liée au Covid-19, à l’instar des autres pays européens. En novembre 2020, le taux de chômage a atteint 8,8 % de la population active, ce qui constitue le quatrième taux le plus élevé de l’UE, ex aequo avec l’Italie. La dette publique française a bondi en 2020 : celle-ci représente 116,5 % du PIB au troisième trimestre, contre 98,1 % du PIB au quatrième semestre de 2019. Si le déficit public français était de 3 % du PIB en 2019, il a lui aussi connu une forte augmentation en 2020, passant de 93 milliards à 178,2 milliards d’euros.

Enfin, la France est une importante puissance diplomatique et militaire. Membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, elle fait partie des neuf puissances nucléaires du monde.

Grâce à l’étendue de ses territoires d’Outre-mer, et en particulier grâce à la Polynésie française, elle représente la seconde puissance maritime au monde. La base spatiale de Kourou, en Guyane, est également le centre de lancement de la fusée européenne Ariane.

En raison de son histoire coloniale, la France conserve également une influence en Afrique, qui transparaît notamment dans le poids de la francophonie (3 % de la population mondiale sur les cinq continents).

En 2019, le Soft Power 30 estime que la France serait le pays le plus influent au monde en matière de “soft power” , un indicateur qui estime sa capacité à convaincre et à influencer par des moyens non coercitifs (diplomatie, économie, culture…).

La France avec l'ensemble des territoires d'outre-mer. Source : Wikipedia
La France avec l’ensemble des territoires d’outre-mer. Source : Wikipedia

Le poids de la France dans la construction européenne

La construction européenne prend une place prépondérante dans la politique étrangère française dès 1945. Le rapprochement entre la France et l’Allemagne, dont Jean Monnet, Robert Schuman et Konrad Adenauer sont les principaux artisans, aboutit à la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) en 1951, autour de laquelle va se construire le projet européen.

La France joue un rôle décisif dans la fondation de la CEE (le Marché commun), née du traité de Rome (1957), mais elle freine également à plusieurs reprises l’intégration européenne. En 1954, elle repousse la création de la CED (Communauté européenne de défense), puis pratique une “politique de la chaise vide” en 1965-66, sous la présidence du général de Gaulle, pour s’opposer aux velléités fédéralistes de ses partenaires. Toutefois, l’amitié de de Gaulle avec le chancelier Adenauer facilite la coopération franco-allemande, faisant de celle-ci un “moteur” de la construction européenne. Le traité de l’Elysée scelle en 1963 la réconciliation entre les deux pays.

La France s’implique également beaucoup dans la création de l’Union européenne avec le traité de Maastricht ratifié par référendum en 1992, qui aboutit au lancement de l’euro. Plus tard, les Français refuseront le projet de traité constitutionnel lors du référendum de mai 2005, à près de 55 %.

Avec le vote par référendum de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, la France tente de redonner un nouveau souffle à l’Union européenne, notamment au sein du couple franco-allemand. Elu en 2017, le président Emmanuel Macron s’est déclaré favorable à une intégration européenne renforcée ainsi qu’à un approfondissement de la zone euro.

La représentation française au sein de l’UE

La France, comme ses partenaires européens, agit sur tous les fronts pour faire entendre sa voix et défendre ses intérêts au sein de l’Union européenne. Elle dispose pour cela d’un appareil institutionnel spécifique. Outre le président de la République et les ministres, respectivement présents au Conseil européen et au Conseil de l’UE, c’est le Premier ministre qui dirige l’action européenne du gouvernement. Il assure la coordination interministérielle pour arrêter les positions françaises et dispose, pour ce faire, d’une structure dédiée le Secrétariat général des affaires européennes (SGAE).

Le secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes (aujourd’hui Clément Beaune), chargé de traiter par délégation du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères les questions liées à la construction européenne, porte la position du gouvernement dans ce domaine. A ce titre, le secrétaire d’Etat contribue aussi au débat sur l’Europe et les suites du projet communautaire. Dans le cadre de ses fonctions, il a également pour mission de favoriser une meilleure connaissance des affaires européennes parmi ses concitoyens, de même que le développement de la relation franco-allemande.

La représentation permanente des intérêts français auprès des institutions européennes est assurée par une “ambassade” auprès de l’Union européenne, la Représentation permanente de la France (RPUE), basée à Bruxelles.

Par ailleurs, les élus européens (79 eurodéputés français siègent au Parlement européen), ainsi que les élus nationaux, régionaux et locaux peuvent être amenés à jouer un rôle de représentation de la France au sein de différentes institutions.

La France dans les institutions européennes

Avec 26,9 milliards d’euros prévus en 2021, la France est le deuxième pays contributeur au budget de l’Union, derrière l’Allemagne. Elle accueille le siège du Parlement européen à Strasbourg, ainsi que celui de plusieurs agences européennes dont l’Autorité européenne des marchés financiers (AEMF) à Paris. Elle détient 79 sièges sur les 705 du Parlement européen.

Débats et perspectives

En raison de son histoire, de son statut de pays fondateur et de son poids politique, économique et diplomatique, la France a toujours eu une place déterminante dans la construction européenne, plus ou moins marquée selon les époques. En 2016, par exemple, un rapport parlementaire déplorait une perte d’influence française au sein des institutions européennes. Celui-ci relevait que la France avait disparu des présidences des institutions majeures de l’Union européenne (Parlement, Conseil européen, Commission). Les derniers élargissements en étaient l’une des raisons, l’UE gagnant 13 nouveaux membres de 2004 à 2013 : ces élargissements successifs avaient mécaniquement réduit le poids de chaque pays, mais également déplacé le centre de gravité de l’UE vers l’Est. Cinq ans plus tard, après les élections européennes de mai 2019 et la sortie du Royaume-Uni de l’UE le 31 décembre 2020, la situation a cependant sensiblement évolué.

Sur le plan institutionnel, de longues discussions entre chefs d’Etat et de gouvernement ont eu lieu au cours de l’été 2019 pour renouveler les dirigeants des institutions de l’Union, à la suite du dernier scrutin européen. Au terme de ces échanges, c’est la Française Christine Lagarde, ancienne directrice du Fonds monétaire international, qui a été retenue pour prendre la tête de la Banque centrale européenne. Sa fonction, consistant à mener l’institution où sont définies les grandes lignes de la politique monétaire de l’UE, lui confère un pouvoir considérable. Autre Français influent au sein des institutions : Thierry Breton. Membre de la Commission européenne depuis décembre 2019, il est commissaire au Marché intérieur, un portefeuille très large et transversal allant du numérique à la défense en passant par le programme spatial européen. Le commissaire français gagne encore en importance dans le contexte de la pandémie de Covid-19. Nommé en février 2021 à la tête de la Taskforce vaccins par la présidente de l’exécutif européen Ursula von der Leyen, il a pour tâche de veiller à ce que l’Europe soit en mesure de produire les vaccins dont elle a besoin. Dès lors, régulièrement surnommé “Monsieur vaccins”, Thierry Breton acquiert une place cruciale dans la stratégie de lutte contre le virus.

Au-delà de ces aspects institutionnels, la France a fait preuve d’un fort volontarisme européen pendant ces dernières années. Sous l’impulsion d’Emmanuel Macron, Paris a été à l’origine de plusieurs initiatives à l’échelle de l’Union, dont beaucoup figurent dans le “discours de la Sorbonne” prononcé par le chef de l’Etat en septembre 2017. Parmi elles se trouvent notamment la création d’un Fonds européen de défense (opérationnel depuis le 1er janvier 2021), l’instauration d’une taxe carbone aux frontières de l’Union (laquelle doit entrer en vigueur en 2023) ou encore la mise en place de dispositifs de débats démocratiques et participatifs sur l’avenir du projet européen. Ce dernier point se matérialise par les consultations citoyennes, qui ont eu lieu dans la quasi-totalité des Etats membres au cours de l’année 2018. Dans une lettre adressée aux Européens en mars 2019, le président français appelle à réitérer l’exercice. Emmanuel Macron propose alors une “Conférence pour l’Europe”, laquelle doit “proposer tous les changements nécessaires à notre projet politique, sans tabou, pas même la révision des traités”. L’idée est reprise par la Commission européenne présidée, à compter de décembre 2019, par Ursula von der Leyen sous le nom de Conférence sur l’avenir de l’Europe. La Conférence prend réellement forme le 19 avril 2021 par le lancement d’une plateforme numérique destinée à rassembler les contributions des citoyens européens.

La crise liée au coronavirus pourrait aussi avoir fait regagner du poids à la France au sein de l’UE. Celle-ci en a en effet joué un rôle majeur dans l’adoption d’une solution inédite au niveau européen face à la récession : un plan de relance d’un montant de 750 milliards d’euros, basé sur le principe d’un endettement commun des Vingt-Sept. Adossé au budget 2021-2027 de l’UE et adopté lors du Conseil européen de juillet 2020 (après un compromis sur l’état de droit avec la Hongrie et la Pologne, les Etats membres l’ont définitivement entériné en décembre 2020), la mutualisation de la dette qu’il implique, défendue par la France, était un concept auquel plusieurs pays “frugaux” s’étaient opposés. La position de l’Allemagne, jusqu’alors proche de ces derniers, a finalement évolué à l’aune de la pandémie, aboutissant à une proposition franco-allemande en mai 2020 d’un fonds de solidarité de 500 milliards d’euros, dont le plan de relance est largement inspiré.

Autre levier d’influence à venir pour la France : la présidence tournante du Conseil de l’UE (PFUE) du 1er janvier au 30 juin 2022, laquelle permettra au pays de mettre en avant des propositions afin d’approfondir la construction européenne et de répondre aux défis actuels. 

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