30 novembre 2020
Eric Maurice
La démocratie, fondement politique et moral de l’UE et des Etats qui la composent, est de plus en plus menacée et remise en question.
L’UE a mis en place une variété de mesures, parmi lesquels le plan d’action pour la démocratie européenne, qui s’articulera autour de 3 axes.
Il s’agit de permettre aux citoyens de prendre davantage part au système démocratique, par une prise de décision éclairée, et d’améliorer la résilience des démocraties.
1er axe : affronter la menace hybride. Elles résultent du développement constant des nouvelles technologies et de leur utilisation dans une guerre informationnelle. La technique utilisée par les adversaires de l’UE que sont la Chine, la Russie et les Etats-Unis est de diviser les pays européens pour mieux les empêcher d’agir. Par exemple, la Russie et la Chine ont fait de la désinformation pour se montrer ensuite comme les sauveurs des européens.
Les cas de cyberattaques, orchestrées notamment par la Russie, se sont multipliés ces derniers temps lors d’élections ou en représailles à des événements. Les cyber menaces visent à la fois le processus électoral et les infrastructures d’une société, afin de susciter une défiance envers l’Etat.
L’UE s’est dotée d’outils et d’institutions afin de prévenir ces menaces dites hybrides. Mais en dépit de ces progrès, une coordination et prise de conscience font encore défaut au niveau inter-gouvernemental.
2ème axe : assurer l’intégrité des élections. Les élections dans un système démocratique sont libres et non faussées et se déroulent après un débat ouvert et équitable. Le contournement de ces règles peut influencer le résultat des élections et affaiblir la légitimité des élus. L’UE ne peut intervenir en matière d’élections, mais peut inciter les Etats par le biais de recommandations.
Un réseau européen de coopération a été crée afin de remédier aux déficiences et de favoriser un alignement des règles. Les règles sur le financement des partis doivent être rendues plus transparentes, de même que pour la publicité politique.
3ème axe : lutter contre la désinformation. La désinformation est un outil répandu, car facile à utiliser et complexe à contrer. Elle se caractérise par une manipulation de l’information, à des fins politiques hostiles. Il faut surtout réguler les plateformes internet. Jusque là, celles-ci s’auto-régulaient, mais la Commission devrait adopter des normes plus contraignantes. L’UE s’est également dotée de dispositifs afin de vérifier les faits, les médias ne pouvant seuls assumer ce rôle.
L’une des garanties fondamentales contre l’arbitraire et l’abus de pouvoir est le pluralisme et la liberté des médias. Il faut donc soutenir ceux-ci pour lutter contre les fausses informations.
EN SAVOIR +https://www.robert-schuman.eu/fr/doc/questions-d-europe/qe-578-fr.pdf