La Commission propose un objectif zéro émission de CO2 en 2050

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La Commission européenne dévoile le 28 novembre son plan très attendu pour « une Europe zéro émission ». Les capitales européennes n’y sont pas toutes favorables.

Dans la stratégie envisagée par l’UE, obtenue par Euractiv, les capitales européennes auront le choix entre huit scénarios différents, allant des réductions d’émissions normales à des options d’émissions nulles. L’accord de Paris oblige ses signataires à boucler des stratégies à long terme avant début 2020.

Le commissaire européen au climat, Miguel Arias Cañete, a toutefois déclaré que « la neutralité carbone d’ici à 2050 était bien sûr l’option privilégiée. C’est faisable et c’est nécessaire. Nous avons tous les outils pour être ambitieux. »

Il a ajouté que « dans les prochains mois, ces scénarios doivent être examinés en détails, pour parvenir à des émissions nettes nulles d’ici à 2050 de la manière la plus rentable ». Selon le commissaire espagnol, cela exclut de facto tous les scénarios sauf deux.

Au début de la communication, la Commission affirme en effet que « le but de cette stratégie à long terme est de confirmer l’engagement de l’Europe à mener l’action pour le climat au niveau mondial et à présenter une vision qui permettra de supprimer les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050 ».

Des experts sur le climat ont insisté sur le fait que le timing de la Commission était parfait puisqu’il profitera de la dynamique amenée par le rapport du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et par les espoirs placés sur le sommet de la COP24 en Pologne.

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Un réchauffement de plus de 1,5°C aurait des conséquences tragiques. Seule une transformation immédiate à l’échelle planétaire permettra d’éviter le pire, selon les experts du GIEC. Un article de notre partenaire, Climate Home News.

Viser la réussite

Pour la Commission, il ne s’agit ni de fixer des ambitions ni de réécrire les objectifs énergétiques pour 2030. Mais l’exécutif européen reconnaît que les estimations de 60 % de réductions d’ici à 2050 sont « insuffisants pour que l’UE contribue à l’objectif de réchauffement de moins de 2°C de l’accord de Paris ».

Miguel Arias Cañete reconnaît qu’il ne s’agit là que d’un « point de départ » pour une planification à long terme mais la structure même de la stratégie signifie que les États membres auront une grande marge de manœuvre, quel que soit le scénario qu’ils choisissent.

En 2011, puis à nouveau à 2012, la Pologne avait mis son véto à la première tentative de la Commission d’élaborer une politique climatique à long terme. L’absence d’objectifs dans cette édition fait écho à ces échecs.

L’actuel objectif de l’UE pour réduire les émissions globales pour 2030 est de 40 %, par rapport aux niveaux de 1990. La Commission s’est néanmoins servi de l’objectif de 45 % comme référence pour ses scénarios, affirmant que les nouvelles règles signifieront que l’UE atteindra de toute façon cet objectif.

Les eurodéputés ont déjà réclamé de relever cet objectif à 55 % et de nombreux groupes environnementaux veulent avancer l’objectif de zéro émission nette à 2040. Tant l’hémicycle que les ONG estime que le rapport du GIEC sur le réchauffement climatique est une bonne raison d’être plus ambitieux.

Le coût de l’inaction

La stratégie arrive à point nommé pour jouer un rôle dans les négociations en cours sur le budget à long terme de l’UE. Elle promet en effet de grands bénéfices économiques et de contournement de coûts massifs.

Les calculs de la Commission montre que les l’élimination nette des émissions reviendraient à « des bénéfices estimés de 2 % du PIB d’ici à 2050 ». Le PIB de l’UE devrait doubler par rapport au niveau de 1990, ce qui veut dire environ 400 milliards d’euros de liquidités en plus.

Par ailleurs, ces chiffres ne prennent pas en compte les économies réalisées grâce à la réduction des dégâts climatiques comme les inondations, les vagues de chaleur et les sècheresses. L’Agence européenne de l’environnement estime que plus de 400 milliards d’euros ont été perdus entre 1980 et 2016.

Dans un scénario de statu quo, le Centre commun de recherche révèle dans une étude datant de cette année qu’un réchauffement de 3°C réduirait le PIB de 240 milliards d’euros. Ce montant chutant à 79 milliards d’euros avec un réchauffement de 2°C.

La recherche souligne aussi les différences frappantes entre l’Europe du Nord et du Sud dans un scénario de « grand réchauffement ». Les pays comme la Grèce, l’Italie et l’Espagne pourraient voir leur PIB réduit de 8 % alors que les nations du nord perdrait environ 1 %.

Epreuve de vérité

En mars 2018, le Conseil européen avait chargé Miguel Arias Cañete et ses équipes d’élaborer une stratégie à long terme. Désormais, les responsables de la Commission attendront avec impatience le premier verdict sur leurs efforts lors du sommet de fin d’année des 13 et 14 décembre.

Même si les dirigeants européens sont au maximum censés « accueillir » la Vision pour une planète propre dans les conclusions du Conseil, plusieurs États membres ont fait connaître leur position sur la question des émissions nulles.

La réunion des ministres européens de l’Énergie le 19 décembre et celle des ministres de l’Environnement le 20 décembre pourraient quant à elles fixer la trajectoire de la stratégie.

Les ministres de l’Environnement sont généralement plus progressistes et ouverts pour travailler sur les scénarios les plus ambitieux de la Commission, alors que leurs homologues de l’Energie sont plus sceptiques quant aux coûts que cela implique.

« Nous sommes en 2018 et il est irresponsable que certains ministres de l’Énergie préfèrent encore les intérêts du charbon à la santé de la population et la protection du climat », regrette Roland Joebst, du Bureau européen de l’environnement.

Les ministres de l’Environnement seront au cœur de l’action étant donné leur responsabilité que les questions liées au climat, alors que l’énergie n’est qu’une partie de la stratégie. Les ministres du Transport, de l’Économie et de l’Agriculture auront également leur mot à dire.

Sommet de Sibiu

Au-delà de 2018, le sommet de Sibiu en Roumanie, intitulé « l’Avenir de l’Europe », servira de banc d’essai pour la stratégie.

Les dirigeants européens sont censés se retrouver le 9 mai pour « renouveler leur engagement en faveur d’une Union attentive aux questions qui comptent vraiment pour les citoyens », selon le communiqué de presse de la Commission.

Le changement climatique, l’immigration et l’avenir du budget de l’UE seront tous à l’ordre du jour et le soutien à ce stade pourrait mettre la stratégie au centre de la campagne des élections européennes. Quoi qu’il en soit, des lois ne seront proposées que par la prochaine Commission.

Le Parlement européen voudra aussi avoir son mot à dire et a confirmé qu’il préparait une résolution appelant l’exécutif à opter pour le scénario à zéro émission.

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https://www.euractiv.fr/section/climat/news/new-eu-plan-comes-out-fighting-for-climate-neutrality/