L’IA est appelée à devenir un moteur de l’économie mondiale : les entreprises et les pays qui la contrôleront en tireront un soft power considérable.
GDS : L’IA se dessine comme le futur moteur de l’économie mondiale. La taille du marché serait de plus de 300 milliards de dollars en 2027 selon le cabinet IDC, 200 milliards de dollars d’investissements dès 2025 selon Goldman Sachs. D’après cette banque d’investissement, toujours, l’IA générative pourrait ajouter 7 % au PIB mondial d’ici à 2033.
Dès lors, pour l’Europe, l’enjeu se montre vital et entame un effort d’investissement avec les 43 milliards d’euros (dont seuls 3 représentent en réalité de nouveaux moyens) du Chips Act, approuvé en 2023 pour doper l’autonomie européenne dans les semi-conducteurs,
Pourtant, face à la domination de quelques grandes entreprises américaines, en raison du coût de la puissance de calcul nécessaire à l’IA générative qui pousse inexorablement les entreprises d’IA petites et grandes dans les bras des géants du cloud, l’Europe est déjà en train de rater le train : moins de 4 % des capacités mondiales de calcul pour l’IA sont situées en Europe, ce qui correspond approximativement à la part de l’Europe dans les ventes de Nvidia. 92 % des données européennes sont stockées dans des centres de données américains et moins de 6 % des investissements privés dans les start-up en IA ont été réalisés dans l’UE.
Avec le rapport Draghi, l’heure d’accélérer sur le développement du marché intérieur ?
Débridée par le lancement tonitruant de ChatGPT en novembre 2022, l’intelligence artificielle (IA) est au centre d’une formidable lutte de pouvoir. Ses promesses en matière de productivité et d’emploi aiguisent les appétits commerciaux et géopolitiques : cette technologie se profile déjà comme un redoutable amplificateur des stratégies numériques et des positions de force qui en découlent.
La ruée vers l’IA s’explique d’abord par la taille potentielle du marché que cette technologie représente en elle-même : plus de 300 milliards de dollars en 2027 selon le cabinet IDC, 200 milliards de dollars d’investissements dès 2025 selon Goldman Sachs. D’après cette banque d’investissement, toujours, l’IA générative pourrait ajouter 7 % au PIB mondial d’ici à 2033. Pour que de telles prédictions se réalisent, il faut néanmoins que les entreprises adoptent massivement la technologie, et que celle-ci s’impose au cœur des activités, tous secteurs confondus.
À ce compte-là, elle deviendrait de facto une sorte de système d’exploitation de l’économie tout entière, intermédiant toutes les interactions, et bientôt indispensable du transport à la santé en passant par la finance et l’industrie. Si tel est le cas, les entreprises qui contrôleront la technologie auront tout pouvoir sur l’économie et leurs pays de tutelle en tireront un soft power considérable, sans compter ses applications fondamentales dans les domaines de la cybersécurité, de la défense et de la surveillance de masse.
L’article complet : L’échiquier mondial de l’IA : entre régulations et soft power
Pour rappel,Parlement européen a adopté l’ ”IA Act” en session plénière, à une large majorité (523 pour, 46 contre, 49 abstentions).
Ce règlement sur l’IA est destiné à encourager l’innovation sur le Vieux Continent dans un domaine en pleine expansion et qui a déjà des applications dans les transports, la médecine ou encore le monde du travail. Il vise également à encadrer les pratiques les plus risquées, à l’image de la reconnaissance biométrique en temps réel.
A Strasbourg comme à Bruxelles, la même expression est sur toutes les lèvres : “c’est une première mondiale”, a réagi le député européen et rapporteur Brando Benifei (S&D), qui parle aussi d’un jour “historique”. “L’Europe est [désormais] une référence mondiale en matière d’IA”, a pour sa part salué le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton.
Soutien à l’innovation et restrictions pour l’IA
Le soutien à l’innovation est l’un des aspects importants de la loi européenne. L’UE va mettre en place des “bacs à sable” réglementaires. Le terme peut étonner, mais le principe est a priori simple : chaque Etat membre mettra en place un espace où les entreprises pourront tester leur technologie sans avoir à respecter l’ensemble de la législation.
Une manière de soutenir le développement européen de l’IA face aux concurrents américains et chinois.
En matière de régulation, l’Union a choisi une approche par les risques : les obligations des entreprises grandissent à mesure que la technologie représente une menace pour les droits fondamentaux.
Certaines technologies seront interdites, comme la notion sociale ou la reconnaissance des émotions sur le lieu de travail et dans les établissements d’enseignement.
Les systèmes d’IA “à haut risque” doivent quant à eux “atteindre un niveau approprié de précision, de robustesse et de cybersécurité”, selon le règlement. Les concepteurs devront aussi s’assurer qu’une intervention humaine est toujours possible afin d’éviter les dérives permises par l’automatisation.
Présenté en avril 2021 par la Commission européenne, ce texte a donné du fil à retordre aux négociateurs du Parlement et du Conseil.
Le Parlement européen voulait bannir complètement la reconnaissance biométrique à distance en temps réel dans l’espace public, dont les caméras capables d’analyser une foule d’individus.
Mais le compromis avec les Etats membres ouvre finalement la voie à leur utilisation dans certains cas, comme la lutte contre le terrorisme. Des garde-fous ont toutefois été introduits, à l’image de la supervision par une autorité judiciaire.
Le compromis entre eurodéputés et Etats membres avait été trouvé en décembre dernier. Le Conseil doit désormais valider à son tour le texte pour qu’il puisse ensuite entrer en vigueur.
Si la Chine et les Etats-Unis ont un temps d’avance dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA), l’Union européenne compte bien rattraper son retard. Le 13 mars, les députés européens ont adopté un règlement destiné à mieux réguler les pratiques les plus risquées et à favoriser l’innovation en Europe.
L’Union européenne souhaite encadrer le développement de l’intelligence artificielle, tout en favorisant l’innovation technologique.
L’UE met en place les conditions pour que les données, moteurs de l’intelligence artificielle, circulent plus facilement dans l’UE et puissent être réutilisées sans porter atteinte à la vie privée des Européens.
Un règlement en cours d’adoption prévoit aussi de classer les systèmes d’IA selon les risques qu’ils font porter aux droits fondamentaux, de “minime” à “inacceptable”.
Avec plus ou moins de contraintes, voire un bannissement pour les technologies les plus controversées considérées comme “inacceptables” (notation sociale, reconnaissance biométrique à distance en temps réel…).