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Ultime étape d’un « Brexit » éprouvant, le Parlement européen devrait approuver mardi l’accord commercial de l’UE avec le Royaume-Uni, mais sans grand espoir d’apaisement dans les relations désormais tumultueuses entre Londres et Bruxelles.
Le feu vert des eurodéputés sur cet accord conclu in extremis le 24 décembre dernier était devenu urgent : l’application provisoire du texte, effective depuis le début de l’année, s’achève vendredi. Et le Royaume-Uni exclut toute prolongation.
Le vote aura lieu mardi soir, à l’issue d’un débat en plénière de 5 heures, mais son résultat, qui ne fait guère de doute, ne sera officiellement communiqué que mercredi à 09H00 (07H00 GMT).
« Je m’attends à ce que le texte soit voté au moins à la majorité des trois quarts », prévoit le social-démocrate allemand Bernd Lange, président de la commission Commerce international.
Le scrutin sera accompagné du vote d’une résolution parlementaire non contraignante, dans laquelle les élus qualifient le Brexit d’ « erreur historique ».
Ils réclament aussi que le Parlement européen soit pleinement associé aux futurs échanges avec Londres sur la gouvernance de cet accord de 1.250 pages, qui régit désormais les relations des deux côtés de la Manche, notamment au niveau commercial.
« Digne de confiance »
Celles-ci ont déjà été profondément affectées par la décision britannique de quitter le marché unique –officielle depuis le 31 janvier 2020, mais effective seulement depuis le début de l’année.
Sur le plan des échanges, les exportations européennes vers le Royaume-Uni ont reculé de 20,2%, quand les importations britanniques dans l’UE ont baissé de 47% au cours des deux premiers mois de 2021, selon Eurostat.
A cela s’ajoute une crise de confiance entre les deux partenaires, après plusieurs décisions de Downing Street remettant en cause le précédent accord conclu avec l’UE, le traité de 2019 sur le Brexit, qui organise le divorce.
« A maintes occasions, Londres a pris des positions allant à rebours de nos intérêts communs et cela n’a pas aidé à travailler dans un climat serein », explique à l’AFP l’eurodéputé luxembourgeois Christophe Hansen (PPE, droite). « Il importe aujourd’hui que Boris Johnson tienne ses promesses et montre qu’il est digne de confiance », ajoute-t-il.
Les Européens reprochent notamment à Londres d’avoir violé le protocole irlandais contenu dans le traité du Brexit en reportant certains contrôles douaniers et sanitaires en Irlande du Nord.
Ces contrôles devraient pourtant être menés entre cette province britannique et le reste du Royaume-Uni, afin d’éviter le retour d’une frontière sur l’île d’Irlande.
Huile sur le feu
En signe de protestation, les eurodéputés ont longtemps retardé le moment de fixer une date pour donner leur feu vert à l’accord commercial.
« Le gouvernement britannique ne doit pas interpréter (le vote de mardi) comme un signe que nous baissons la garde », prévient cependant l’eurodéputé social-démocrate autrichien Andreas Schieder.
De l’accès effectif des pêcheurs européens aux eaux britanniques, en passant par la place accordée aux services financiers de la City dans le marché unique, plusieurs points de friction entre Londres et Bruxelles restent aujourd’hui en suspens.
Et le récent différend autour des retards d’approvisionnement du continent en vaccins AstraZeneca, quand le Royaume-Uni était lui alimenté dans les temps, est venu jeter un peu plus d’huile sur le feu.
« L’UE souhaite clairement clore ce regrettable chapitre » du Brexit « et reléguer la relation UE-Royaume-Uni au rang de question de troisième ordre, de préférence traitée par les comités techniques », explique Fabian Zuleeg, directeur général du think tank European Policy Centre.
« Mais les différends récents, qu’il s’agisse des chaînes d’approvisionnement en vaccins Covid-19 ou de la mise en oeuvre du protocole sur l’Irlande du Nord, démontrent que l’engagement politique des deux parties, et pas seulement la gestion technique, sera nécessaire », ajoute-t-il.
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