En Sicile, un sommet sur la Libye ponctué d’embûches

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L’Italie a organisé un sommet sur la question libyenne pour réaffirmer le soutien international à une solution onusienne du conflit. Le gouvernement italien voulait reprendre son rôle de leader européen sur la question, après l’initiative française du printemps dernier.

Des discussions, des photos et des tensions mais pas d’avancée diplomatique majeure dans le dossier libyen. L’essentiel était ailleurs pour le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte, qui a présidé cette « Conférence pour la Libye », les 12 et 13 novembre à Palerme, en Sicile.

L’Italie, dont la Libye est une ancienne colonie, voulait réaffirmer son statut d’acteur de premier plan dans l’épineux dossier libyen. La stabilité politique fait défaut au pays depuis la mort de Mouammar Kadhafi, il y a un peu plus de 7 ans.

Relations glaciales

Il s’agissait de reprendre le leadership européen sur le dossier, ou au moins d’accorder les vues au sein de l’UE. En mai dernier, un sommet similaire s’était tenu à Paris sous l’égide d’Emmanuel Macron. Un épisode dont l’Italie, empêtrée dans la formation de son gouvernement, avait été la grande absente.

Le principal enjeu était de réunir autour de la table Fayez al-Sarraj et Khalifa Haftar. Le premier est le chef du gouvernement libyen reconnu par l’ONU, implanté dans la Tripolitaine (nord-ouest de la Libye), et le second a la main sur la partie est du pays, la Cyrénaïque. Les deux hommes ne s’étaient pas revus depuis le sommet de Paris, il y a 5 mois.

Mais là où Emmanuel Macron avait réussi, Giuseppe Conte a rencontré moins de succès. Il a œuvré jusqu’au dernier moment pour que le maréchal Haftar fasse le déplacement jusqu’en Sicile. Si ce dernier a finalement accepté de rencontrer le leader tripolitain en marge de la réunion, il n’a en revanche pas voulu prendre part officiellement aux discussions.

Une photo copié-collé

Le chef du gouvernement italien a quand même à son bilant une photo d’une poignée de main tripartite, qui ressemble à celle faite à Paris en mai. L’Italie, avec ENI, et la France, avec Total, sont placés en concurrence en Libye par les observateurs, en raison de leurs intérêts pétroliers.

« Ce sommet n’est pas fait pour prendre des photos mais pour soutenir l’action de l’ONU », a cependant plaidé le chef du conseil italien, à l’issue de la rencontre. L’organisation internationale a pour objectif la tenue d’élections présidentielles et parlementaires en Libye avant mi-2019.

L’envoyé spécial de l’ONU dans la région, Ghassan Salamé, a présenté la semaine dernière la nouvelle feuille de route pour y parvenir. Elle prévoit une conférence en Libye en début d’année prochaine pour définir les modalités précises de ce scrutin.

En mai, la France avait poussé pour que les élections se tiennent le 10 décembre. Un calendrier impossible à suivre, compte tenu de l’instabilité de la région.

La Turquie claque la porte

Le renouveau politique de la Libye est particulièrement attendu et espéré par l’Italie, pour l’aider à contrôler le flux migratoire, de moins en moins important, en provenance de ces côtes, cheval de bataille du gouvernement de Matteo Salvini. Une Libye stable serait un allié de poids dans la poursuite de cet objectif et l’engagement des états concernés par la question devait être renouvelé.

Trump fait l’apologie de la politique migratoire italienne

Donald Trump a salué la fermeté sur l’immigration du nouveau chef du gouvernement italien Giuseppe Conte, reçu avec chaleur à la Maison Blanche, où le président des Etats-Unis a mis l’accent sur ses affinités avec le dirigeant européen populiste.

Mais là non plus, tout ne s’est pas exactement passé comme prévu. Si tous les participants (africains, européens, russes et les représentants de l’UE Donald Tusk et Federica Mogherini) se sont pliés au jeu, la Turquie a elle quitté prématurément le sommet.

« Toute réunion qui exclut la Turquie ne peut être que contre-productive pour la solution du problème », a fait valoir Fuat Oktay, le vice-président turc, qui n’a pas été convié à une réunion informelle mardi matin, et a fini par claquer la porte.

La froideur des relations entre les deux hommes forts libyens n’incite pas à l’optimisme pour la tenue des élections de 2019. Khalifa Haftar a néanmoins convenu lors de la clôture de la conférence que Fayez al-Sarraj devait rester en place jusqu’à ce que la situation évolue.

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