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Les ministres des Finances de la zone euro ont déclaré mardi (3 novembre) que l’Europe « était désormais mieux parée » pour surmonter la crise sanitaire et ont exclu toute mesure commune pour contrer la deuxième vague du virus.
L’Eurogroupe a dressé un bilan de la pandémie actuelle et de ses conséquences économiques lors d’une réunion avec Andrea Ammon, directrice du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies.
« L’Europe est désormais mieux parée pour faire face aux répercussions économiques » de la crise sanitaire, et ce grâce aux actions coordonnées lancées par les gouvernements à l’échelle nationale et européenne, a déclaré le président de l’Eurogroupe Paschal Donohoe à la suite d’une visioconférence avec les ministres des Finances de la zone euro.
« Sachant que la reprise économique risque de plus en plus d’être retardée », l’Eurogroupe a publié une déclaration soulignant qu’il était « crucial » pour les États membres de maintenir leurs mesures de soutien jusqu’à l’année prochaine et de « s’adapter à l’évolution de la situation ».
Toutefois, le groupe n’a pas abordé la prise de nouvelles mesures à l’échelle européenne si la situation venait à s’aggraver.
« Nous continuerons à nous assurer que nos stratégies soutiennent et complètent les mesures prises dans le domaine de la santé publique dans le but de protéger nos citoyens dans ces temps quelque peu tumultueux », peut-on lire dans le document.
Jusqu’à présent, les actions approuvées par les nations européennes s’élèvent à 3 500 milliards d’euros et prennent la forme de soutiens fiscaux, aides en matière de liquidité et garanties. De plus, le bloc s’est accordé pour prendre des mesures d’injection de liquidités, à hauteur de 540 milliards d’euros, à l’intention des sociétés (par le biais de la Banque européenne d’investissement), des gouvernements de la zone euro (par le biais du Mécanisme européen de stabilité) et des travailleurs (pour le biais du programme SURE de la Commission européenne).
Les dirigeants européens se sont aussi entendus sur un fonds inédit de 750 milliards d’euros pour aider l’économie du navire à se relever de la crise, bien que les négociations finales à son sujet soient toujours en cours au sein des États membres et du Parlement européen.
Cependant, la deuxième vague de propagation du nouveau coronavirus et ses retombées économiques soulèvent des inquiétudes de récession à double creux en Europe. Par conséquent, les analystes et syndicats ont appelé l’UE à fournir davantage de soutien.
Le commissaire à l’économie, Paolo Gentiloni, a noté que « nous [avions] vu la pandémie s’aggraver sérieusement » cet automne.
Les restrictions adoptées pour contenir la propagation du virus « auront bien entendu un impact » sur l’économie, a-t-il mis en garde, ajoutant tout de même que celui-ci pourrait être moins important qu’au printemps, car les sociétés et travailleurs sont mieux préparés.
La Commission européenne publiera ses prévisions économiques d’automne le 5 novembre.
Dans ce contexte, M. Gentiloni a maintenu que les gouvernements nationaux pourraient devoir mettre en place des dispositifs de soutien supplémentaires, car la suspension des règles de l’UE en matière de déficit jusqu’à l’année prochaine permet des dépenses additionnelles.
Néanmoins, au niveau européen, il a avancé que « l’application [des mesures] était l’objectif principal à l’heure actuelle », invitant les États membres et le Parlement européen à parvenir à un accord sur le plan de relance pour l’Europe.
Klaus Regling, chef du Mécanisme européen de stabilité (MES) – le fond de sauvetage du bloc –, a mis en exergue auprès de l’Eurogroupe le fait que les États membres pourraient avoir besoin de prendre des mesures supplémentaires pour soutenir leur économie au vu de l’aggravation de la situation. Certains s’y sont d’ailleurs déjà attelés.
Mais, à l’échelle européenne, « je ne crois pas qu’il soit nécessaire de faire autre chose pour le moment », a-t-il poursuivi.
En revanche, plusieurs ministres ont conseillé de garder sur la table l’option de « mesures communes supplémentaires ». La ministre espagnole de l’Économie, Nadia Calviño, a ainsi fait valoir que « nous [devions] continuer à agir avec résolution, rapidité et efficacité » à l’échelle nationale et européenne, afin d’endiguer les répercussions du SARS-CoV-2.
Pour cette raison, elle a ajouté que « il était plus que temps » pour les membres de la zone euro d’évaluer les instruments qu’ils ont approuvés afin de voir s’ils doivent être adaptés ou non.
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