Les auditions des personnalités désignées pour intégrer la future Commission européenne se sont déroulées du 4 au 12 novembre. Elles devaient permettre aux députés européens de questionner les candidats sur leurs compétences et leurs priorités.
Chaque audition de confirmation des commissaires candidats au Parlement européen dure trois heures. En introduction, le commissaire désigné fait une déclaration d’une durée maximale de 15 minutes. Puis chaque groupe politique répartit son temps de parole entre ses membres pour qu’ils puissent questionner le candidat. Ce dernier dispose de deux fois plus de temps pour sa réponse que pour la question qui lui a été posée. Pour clôturer l’audition, le commissaire candidat peut faire une brève déclaration.
En fonction de la largeur de son portefeuille, un commissaire peut être évalué par une ou plusieurs commissions parlementaires conjointement : on parle alors de commissions compétentes. En complément, d’autres commissions parlementaires peuvent être invitées à participer à l’audition, en contribuant par des questions orales, mais sans prendre part à l’évaluation finale.
L’organisation des auditions des 26 commissaires candidats (Ursula von der Leyen, réélue à la présidence de la Commission européenne en juillet, n’est pas concernée par cette procédure) a été l’objet de tractations intenses entre les présidents des groupes politiques siégeant au Parlement européen. Ordre de passage, durée des auditions, commissions parlementaires concernées : rien n’a été laissé au hasard et tout a été négocié.
- Teresa Ribera sera auditionnée par le Parlement espagnol ce mercredi et cette étape pourrait ouvrir la voie à une résolution des différends. En parallèle, les dirigeants des groupes politiques au Parlement européen se réunissent pour une discussion à huis clos.
- Les modalités. Le leader du PPE, Manfred Weber, souhaite qu’un seul vote porte sur les sept commissaires. Cependant, chaque candidat pourrait aussi être voté à la majorité simple (et potentiellement à bulletin secret), ce qui mettrait en danger à la fois la nomination de Fitto et de Ribera.
- L’entrée en fonction. Le vote sur l’ensemble du collège des commissaires est programmé pour le 27 novembre, ce qui permettrait à la nouvelle équipe de prendre ses fonctions le 1ᵉʳ décembre.
Ressources :
- Le processus de nomination ;
- Les auditions : mode d’emploi ;
- Le calendrier des auditions ;
- Le résumé des auditions au jour le jour.
- How the European Commission’s deadlock might finally break
- Les tensions politiques autour des inondations meurtrières de Valence ont failli paralyser la formation du nouveau Collège des Commissaires européens. Avec plus de 200 morts et une gestion critiquée, l’Espagne fait les grands titres, et Teresa Ribera, la potentielle future numéro deux de la nouvelle Commission, est au cœur des débats. La candidate socialiste, soutenue par Pedro Sanchez, a affronté l’opposition Parti Populaire (conservateur, allié au PPE), qui voit dans cette tragédie nationale un levier politique. Malgré les divisions, un compromis semble enfin trouvé à Bruxelles. Finalement, peu de choses ont changé : les socialistes ont payé le prix fort pour assurer le poste de leur candidate espagnole, à savoir l’acceptation de Raffaele Fitto, et du candidat Olivér Várhelyi, présenté par le Premier ministre hongrois Viktor Orbán
BREAKING NEWS :
Les conservateurs, les libéraux et les sociaux-démocrates ont conclu un accord mercredi 20 novembre dans la soirée pour débloquer la situation. Juste à temps pour permettre à la Commission européenne d’entrer en fonction le 1er décembre, si le Parlement européen approuve le nouveau collège des commissaires la semaine prochaine.
L’accord a été conclu après plus d’une semaine de négociations en coulisses, au cours desquelles le S&D a abandonné ses vetos contre les commissaires désignés d’extrême droite, l’Italien Rafaelle Fitto (Conservateurs et Réformistes européens, CRE) et le Hongrois Olivér Várhelyi (Patriotes pour l’Europe). En contrepartie, le PPE a accepté de confirmer la candidature de l’Espagnole Teresa Ribera (S&D).
Les trois présidents de groupe ont signé une « Déclaration de coopération de la plateforme » définissant les priorités politiques communes pour le mandat à venir. Renew a réclamé des concessions au PPE, en particulier un « accord de coalition ».
La Déclaration réaffirme les orientations politiques d’Ursula von der Leyen exprimées en juillet, à savoir la programmation d’un agenda pour la croissance durable, la compétitivité, l’anticipation, les valeurs démocratiques et la transition numérique, et un engagement global en faveur d’une « Union plus soudée que jamais ».
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Approbations réticentes
Les présidents et coordinateurs des commissions se sont réunis mercredi soir pour approuver tous les candidats restants. Mais ce qui devait être une courte manœuvre s’est transformé en une impasse qui s’est prolongée dans la nuit.
La raison du blocage ? Une clause introduite par le PPE exigeant la démission de Teresa Ribera en cas de condamnation pour sa gestion des inondations de Valence — une concession au Partido Popular espagnol, qui a poussé le S&D à suspendre la réunion d’évaluation pour le candidat italien Raffaele Fitto.
Finalement, la coutume parlementaire a été rompue et tous les partis ont été invités à exposer leurs propres opinions sur les différents candidats accompagnées d’une lettre d’approbation.
Ainsi, le PPE a finalement voté pour la nomination de Teresa Ribera et a rédigé un avis conjointement avec le groupe d’extrême droite Patriotes pour l’Europe, lui demandant de démissionner « dans le cas où des accusations ou des poursuites judiciaires seraient engagées contre elle ».
En réponse, les groupes S&D et Renew ont ajouté une déclaration minoritaire à la lettre d’approbation de Raffaele Fitto, s’opposant à la décision d’Ursula von der Leyen de lui confier une vice-présidence exécutive, même s’ils ont voté en faveur de sa nomination.
Vote final sur la nouvelle Commission le 27 novembre
Les chefs de file du Parlement peuvent maintenant clôturer officiellement le processus d’audition, en vue d’un vote final sur la nouvelle Commission lors de la séance plénière du Parlement européen, prévue le 27 novembre à Strasbourg. Si l’ensemble du Collège des commissaires est approuvé, la nouvelle Commission entrera en fonction le 1er décembre.
L’accord global comprend une concession aux groupes progressistes : Olivér Várhelyi sera déchargé de ses responsabilités en matière de droits de santé sexuelle et reproductive, de préparation et de gestion des crises, y compris la supervision de l’Autorité européenne de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire (HERA).
Ces compétences seront confiées à la commissaire désignée belge, Hadja Lahbib (Renew).
Des sources parlementaires ont cependant confié à Euractiv que Raffaele Fitto conservera son rôle de vice-président exécutif à la Cohésion et aux Réformes, conformément à la préférence de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, malgré l’opposition véhémente du S&D.
« L’Italie mérite un rôle important au sein de cette Commission », a affirmé Manfred Weber, président du PPE, à l’issue d’une réunion de la Conférence des présidents, l’organe responsable de l’organisation politique du Parlement. « Fratelli d’Italia a aidé à obtenir une majorité au Parlement européen [pour approuver le Pacte sur la migration et l’asile] », a-t-il ajouté.
Cet accord a débloqué l’impasse dans laquelle se trouvait le Parlement européen depuis la fin des auditions des commissaires désignés, mardi 12 novembre.
Selon des sources parlementaires, le Partido Popular (PPE) avait conduit l’impasse au niveau du groupe, laissant le groupe de centre droit « otage des dynamiques internes ».
Au sein du S&D, certains ont remis en question le leadership de la présidente du groupe, Iratxe García Pérez, à la lumière de l’approbation imminente du commissaire italien. Une source parlementaire proche des négociations a confié à Euractiv qu’Iratxe García Pérez leur avait laissé le choix entre « se positionner dans l’opposition pendant les 5 prochaines années » et être sans influence dans un exécutif qui n’incluait pas Teresa Ribera, ou faire partie d’une coalition pro-UE mais politiquement « affaiblie ».
Les sources ont ajouté qu’il y avait eu « beaucoup de pression » de la part des États membres — en particulier de Madrid — pour parvenir à un accord.
Parliament on cusp of centrist coalition agreement, unblocking new Commission
Although negotiations are officially still ongoing, multiple sources told Euractiv that the Parliament’s main pro-European groups (centre-right EPP, socialist S&D and liberal Renew) may announce today an agreement to get the pro-EU coalition that reelected Ursula von der Leyen out of political deadlock.
The spat started after the EPP attacked the socialist executive vice-president candidate Teresa Ribera over the deadly floods in Spain.
The EU socialists reacted by rejecting Italy’s Raffaele Fitto having an executive vice presidency role in the next Commission because he is coming from Giorgia Meloni’s hard-right ECR but enjoys the full EPP support.
The toughest challenge is for socialists to break their pre-EU election red line, not to have any hard-right politicians in top EU jobs, and vote for Fitto to save Ribera, who will be grilled today in Spanish parliament over the floods.
A deal among the three may reinforce the traditional pro-European centrist majority that has driven EU politics for decades, but Euractiv’s Magnus Lund Nielsen and Nicoletta Ionta report that the final wording is unlikely to explicitly prohibit the EPP from building majorities with far-right forces.
Politically, some estimate it’s a crucial reality check for EU socialists as the EPP clearly prevails in numbers and could seek majorities to pass legislation on the right.
If the impasse continues, the executive will not take office in early December.
“Such a scenario would render Europe a subject of global ridicule”, former Commission president Romano Prodi and former commissioner Mario Monti said in a statement.
A Parliament source familiar with the ongoing talks said there is still time to reach a deal, and a vote next week is realistic as “no one wants to be blamed for putting the new Commission at risk”.
Manfred Weber, le grand gagnant ?
Une personne se réjouit particulièrement de ce dénouement : le président du PPE, l’Allemand Manfred Weber. Son groupe, le plus grand du Parlement européen, est parvenu à faire valider tous les commissaires désignés appartenant à sa famille politique.
Manfred Weber, qui a soutenu le candidat du groupe d’extrême droite Conservateurs et Réformistes européens (CRE) pour un poste de vice-président à la Commission, l’Italien Raffaelle Fitto, a rappelé que « s’il n’y avait pas eu le groupe CRE [à la Commission], il n’y aurait pas eu de nomination [de Teresa] Ribera [membre des S&D] ». Le sort de la socialiste espagnole est en effet lié à l’appui de Renew et des Socialistes et Démocrates (S&D) à Raffaele Fitto, dans le cadre d’un accord auquel Manfred Weber a joué un rôle central.
Pendant de nombreuses années, une coalition pro-UE composée de trois groupes — PPE, Renew et S&D — a dominé le Parlement européen.
Mais les élections européennes de juin 2024 et les performances réalisées par les partis d’extrême droite, ont ouvert la voie à une situation nouvelle : la possibilité pour le PPE de former une majorité « alternative » où le mouvement s’allierait aux groupes d’extrême droite CRE, Patriotes pour l’Europe et Europe des nations souveraines, afin de mettre en minorité la gauche, comme l’expliquent Nicoletta Ionta et Théo Bourgery-Gonse.
Durant la législature à venir, Manfred Weber dictera largement les choix stratégiques du PPE, décidant au cas par cas s’il faut s’appuyer sur la coalition traditionnelle ou se tourner vers de nouveaux partenaires pour faire avancer son programme politique.
En créant cette « majorité élastique », dans laquelle le PPE peut chercher du soutien dans les deux directions, « Manfred Weber a brillamment joué ses cartes », confie à Euractiv un législateur S&D qui se prépare à un quinquennat « conflictuel ».
I – Les auditions des candidats pour la future Commission
Audition des commissaires : Ekaterina Zakharieva interrogée sur les priorités contradictoires de la Commission.
La commissaire désignée pour les Startups, la Recherche et l’Innovation, la Bulgare Ekaterina Zakharieva, a annoncé lors de son audition ce mardi 5 novembre qu’elle se concentrerait uniquement sur certaines priorités, mais en a finalement peu dit sur quelles seraient celles-ci. Par Jacob Wulff Wold.
Le commissaire désigné Glenn Micallef face à d’épineuses questions de société lors de son audition parlementaire.
Le commissaire désigné irlandais, Michael McGrath, a répondu aux questions des députés européens sur la politique technologique et sur l’État de droit, entre autres, lors de son audition face au Parlement à Bruxelles ce mardi 5 novembre. Eliza Gkritsi et Nicholas Wallace.
Commission européenne : Ursula von der Leyen presse les socialistes d’approuver Olivér Várhelyi.
Selon plusieurs sources du Parlement européen, les eurodéputés socialistes subissent des pressions de la part de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen (Parti populaire européen), pour approuver le commissaire désigné proposé par la Hongrie, Olivér Várhelyi (Patriotes pour l’Europe). Par Magnus Lund Nielsen.
Andrius Kubilius appelle à augmenter les dépenses militaires de l’UE face à la menace russe.
Le commissaire désigné à la Défense et à l’Espace, Andrius Kubilius, a assuré aux eurodéputés lors de son audition mercredi 6 novembre que, malgré les incertitudes entourant la future administration Trump, il s’engageait à préparer l’Europe à toutes les menaces militaires potentielles, y compris à une éventuelle agression russe. Par Iuliia Akhmedova et Théophane Hartmann.
Future Commission européenne : la candidate à l’Élargissement convainc les eurodéputés lors de son audition.
La commissaire désignée à l’Élargissement, Marta Kos, a convaincu les eurodéputés lors de son audition au Parlement européen jeudi 7 novembre, obtenant leur approbation pour sa nomination malgré les tentatives de certains membres de sa propre famille politique, le Parti populaire européen (PPE), de lui mettre des bâtons dans les roues. Par Alexandra Brzozowski.
Jozef Síkela dénonce les « néocolonialismes » chinois et russe et s’engage à lutter contre l’immigration clandestine.
Le commissaire désigné pour les Partenariats internationaux, Jozef Síkela, a dénoncé les « néocolonialismes » chinois et russe et réitéré son engagement en faveur d’une « approche tout au long du parcours » pour lutter contre l’immigration irrégulière, lors de son audition au Parlement européen mercredi 6 novembre. De Nicoletta Ionta et Thomas Moller-Nielsen.
Stéphane Séjourné place son audition sous le signe du “rattrapage économique” et de la “souveraineté”
Candidat français à la Prospérité et la Stratégie industrielle “l’un des portefeuilles les plus puissants de l’équipe d’Ursula von der Leyen” [Politico], Stéphane Séjourné “était attendu à cause de l’étendue de sa charge” indique Ouest-France. Son “intitulé […] regroupe à la fois la stratégie industrielle, mais aussi les PME et le marché unique, ce qui promet de très nombreuses législations à gérer, par exemple pour la production des voitures électriques”, détaille le quotidien.
“Dans le sillage du récent rapport de Mario Draghi” publié en septembre dernier, la candidat français a “placé ses premières interventions sous le signe du ‘rattrapage économique’”, indique La Dépêche. Stéphane Séjourné a suivi “un fil conducteur autour de plusieurs points : simplifier, ‘mais pas déréguler’, et investir ‘plus stratégiquement’. Il a promis de lutter contre les difficultés de l’industrie européenne et a rappelé la nécessité d’une autonomie stratégique européenne. Des sujets très en phase avec le président français Emmanuel Macron” [Ouest-France].
Pour L’Opinion, “le commissaire français désigné a évité les pièges tendus par ses adversaires politiques français et donné des gages aux eurodéputés”. “Après un mois de révisions intensives, le Français n’a été déstabilisé par aucune question, citant de nombreux chiffres et éléments techniques de mémoire”, note le quotidien. Selon Politico, le candidat n’a causé “aucune gaffe, faisant preuve d’une solide maîtrise du sujet extrêmement varié et démontrant le talent aiguisé d’un politicien pour éviter de dire trop de choses substantielles qui pourraient lui lier les mains”.
Le Parti populaire européen (PPE) pourrait prendre un peu de temps pour se prononcer sur la nomination du commissaire désigné Stéphane Séjourné, a expliqué à Euractiv un eurodéputé du groupe de centre-droit, le plus important du Parlement européen. Le Français a été auditionné durant trois heures et demi, mardi 12 novembre.
Pour le vice-président du PPE Siegfried Mureșan, Stéphane Séjourné « n’a pas commis d’erreur majeure, il n’y a pas eu de controverse majeure, mais… il n’a pas vraiment donné plus de détails que dans ses réponses écrites ».
Wopke Hoekstra évite de prendre des engagements fermes lors de son audition parlementaire.
Wopke Hoekstra, commissaire désigné au Climat, à la Neutralité carbone et à la Croissance propre, a été approuvé par les membres des commissions de l’Économie, de l’Industrie et de l’Environnement, jeudi 7 novembre, tout en évitant de prendre des engagements fermes.
Après avoir été interrogé à plusieurs reprises jeudi sur ses engagements en matière d’objectifs climatiques, de taxation de l’aviation et sur le rôle du captage de carbone, le Néerlandais a rappelé les pouvoirs limités de son futur rôle de commissaire au Climat.
À plusieurs reprises, il a refusé de prendre des engagements politiques fermes car, selon lui, cela pourrait compromettre le futur travail du Parlement sur les dossiers dont il était question, rappelant ainsi aux eurodéputés qu’ils ont également un rôle à jouer dans l’adoption de nouvelles règles et de nouveaux objectifs européens.
Henna Virkkunen plaide pour plus d’investissement et moins de bureaucratie dans les télécommunications de l’UE
Henna Virkkunen, la vice-présidente exécutive désignée pour la Souveraineté technologique, la Sécurité et la Démocratie, a répondu aux questions posées par les eurodéputés lors de son audition mardi 12 novembre en adoptant des positions favorables à l’investissement et à la simplification.
Lors de son audition, Henna Virkkunen s’est concentrée sur les questions persistantes concernant l’application du règlement sur les services numériques (Digital Services Act, DSA) et les inquiétudes concernant la pression potentielle d’une future administration américaine sur la législation numérique de l’Union européenne (UE).
Elle a répondu avec assurance, même face aux remarques provocatrices des eurodéputés d’extrême droite, qui l’ont accusée d’avoir profité de son genre pour obtenir le poste ou qui ont prétendu que l’UE portait atteinte à la liberté d’expression.
Télécommunications
Abordant le règlement sur les infrastructures réseau (Digital Networks Act, DNA), Henna Virkkunen a expliqué que cette législation était une occasion de « réduire la bureaucratie et de faire de l’Europe un lieu attrayant pour les investissements » et de se préparer à la 6G, répondant aux questions de l’eurodéputée espagnole Pilar Del Castillo (Parti populaire européen).
Répondant à d’autres questions de l’eurodéputée danoise Sigrid Friis (Renew) et de la Finlandaise Eero Heinäluoma (Socialistes et Démocrates européens/S&D), elle a ajouté que le DNA « pourrait également » être une révision du Code des communications électroniques européen.
Le DNA, qui devrait être présenté en 2025, vise à accélérer le déploiement des réseaux à très haute capacité dans l’UE, selon la lettre de mission qu’Ursula von der Leyen a envoyée à la commissaire désignée par la Finlande.
« Je ne suis pas très satisfaite », a confié Henna Virkkunen, faisant référence à la mise en œuvre de la boîte à outils 5G par les États membres de l’UE. Elle a exprimé son souhait de voir les capitales exiger des opérateurs de téléphonie mobile qu’ils réduisent les risques liés à leur infrastructure en diminuant leur dépendance à l’égard des produits de fournisseurs à haut risque comme les Chinois Huawei et ZTE.
Elle a indiqué que la révision actuelle du règlement sur la cybersécurité pourrait être l’occasion de se concentrer sur la réduction des risques dans le secteur des télécommunications, étant donné que la boîte à outils de la 5G n’est pas contraignante.
En Finlande, pays d’origine d’Henna Virkkunen, la mise en œuvre de la boîte à outils 5G a pris du retard. Pourtant, le fournisseur finlandais Nokia pourrait très bien bénéficier d’une telle mesure contraignante à l’échelle de l’UE.
Intelligence artificielle et réduction de la bureaucratie
Henna Virkkunen a suggéré un éventuel « Quantum Act », ou règlement quantique, qu’elle a décrit comme visant à mettre en commun les chercheurs et les investissements des États membres de l’UE dans le domaine de la quantique. En décembre 2023, l’UE s’était fixé pour objectif de devenir un centre mondial dans ce domaine.
Au cours de son audition, la Finlandaise a fait référence à plusieurs reprises à l’annonce d’une loi européenne sur le développement de l’informatique cloud et de l’Intelligence artificielle (IA), sans toutefois donner de détails sur son contenu.
Réaffirmant la nécessité pour l’UE de « stimuler l’investissement dans l’IA », Henna Virkkunen a souligné sa satisfaction quant à l’initiative sur les usines d’Intelligence artificielle lancée en janvier, malgré les inquiétudes des experts qui estiment que la puissance de calcul de cette initiative est loin de rivaliser avec les autres grandes puissances.
Par ailleurs, elle s’est montrée plus ambitieuse en ce qui concerne le conseil de recherche sur l’IA, déclarant qu’il devrait « attirer des personnes du monde entier » et permettre « la mise en commun des ressources ».
Elle a également repris les thèmes de la « simplification » et de la « réduction de la bureaucratie ».
« Je demanderai à mes services de dresser la liste de toutes les obligations de déclaration qui incombent à nos industries et à nos PME et de voir comment ils peuvent réduire ces obligations », a-t-elle affirmé. Toutefois, cette tâche incombera également à son collègue Valdis Dombrovskis, commissaire désigné à l’Économie et à la Productivité, à la Mise en œuvre et à la Simplification.
Comme indiqué dans ses réponses écrites, elle a répété qu’elle s’engagerait à appliquer « rigoureusement et rapidement » les nouvelles législations numériques de l’UE, en particulier le règlement sur les services numériques (DSA) et le règlement sur les marchés numériques (Digital Markets Act, DMA).
Elon Musk et le DSA
Le DSA semble plus difficile à mettre en œuvre depuis l’élection, mardi 5 novembre, de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis. Henna Virkkunen a répondu à au moins cinq questions sur les difficultés de mise en œuvre à venir, alors que Donald Trump a promis de donner au propriétaire du réseau social X, Elon Musk, un poste au sein de son cabinet.
Elon Musk est connu pour ses prises de bec régulières avec les commissaires européens sur ses réseaux sociaux.
La responsable politique finlandaise n’a ni dévoilé ni expliqué comment elle compte résister à la pression future de l’administration américaine, mais a mentionné qu’à terme, la législation européenne prévoit des procédures d’infraction et des amendes en cas de non-respect.
La décision finale concernant Henna Virkkunen est attendue au plus tôt ce mercredi 13 novembre, certaines sources proches du processus suggérant qu’une décision sur sa confirmation, ainsi que celles de ses cinq collègues désignés aux vices-présidences, pourrait être prise en milieu de semaine prochaine.
Roxana Mînzatu défend les droits des travailleurs européens et le développement des compétences professionnelles
Kaja Kallas offensive sur la Russie et la Chine mais reste vague sur le Moyen-Orient
Kaja Kallas, candidate désignée au poste de Haute représentante de l’Union européenne (UE), a appelé mardi 12 novembre à un renforcement des liens entre Bruxelles et Washington en matière de sécurité, pour faire face à la Chine et à la Russie, mais elle est restée très évasive sur la politique qu’elle comptait mener au Moyen-Orient.
« Le monde est en feu, nous devons donc nous serrer les coudes », a affirmé Kaja Kallas, soulignant la nécessité pour l’UE de peser de tout son poids en tant qu’« acteur géopolitique ».
L’approbation de la candidate estonienne ne faisait guère de doute depuis qu’elle avait été directement sélectionnée par les dirigeants de l’UE en juillet dernier. Toutefois, mardi après-midi, elle a été mêlée à la « prise d’otage » politique de ses collègues commissaires désignés à une vice-présidence exécutive.
Bien que ses réponses diplomatiques sur la plupart des grands sujets aient plu aux eurodéputés — notamment sur la Russie et la Chine —, elle n’a pas réussi à exposer de développements concrets sur le Moyen-Orient et sur d’autres régions du monde, selon plusieurs sources au sein du Parlement.
« Nous voyons l’Iran, la Corée du Nord, la Chine et la Russie s’aligner de manière à soutenir la Russie en Ukraine et à s’étendre aux actions déstabilisatrices de l’Iran au Moyen-Orient et même en Europe, comme en Suède », a affirmé Kaja Kallas.
« Si les États-Unis sont préoccupés par les événements en mer de Chine méridionale, ils devraient également donner la priorité à la manière dont nous répondons à l’agression de la Russie en Ukraine — cela correspond également à leurs intérêts », a-t-elle affirmé, exhortant Donald Trump à renforcer les liens de sécurité entre l’UE et les États-Unis.
Elle a souligné que « sans le soutien de la Chine, la Russie ne pourrait pas poursuivre sa guerre avec la même force » et que Pékin « doit également payer un prix élevé » pour son soutien à la Russie en Ukraine, sans donner plus de détails sur la nature de ce prix.
De même, l’UE « devrait avoir une nouvelle approche vis-à-vis de l’Iran », selon la responsable politique estonienne, qui s’est engagée à soumettre la question aux ministres des Affaires étrangères de l’UE afin de discuter d’un « plan plus fort » vis-à-vis de Téhéran, accusée de fournir des équipements militaires à Moscou.
Toutefois, lorsqu’on lui a demandé si elle comptait revoir la stratégie de l’UE à l’égard de la Chine, Kaja Kallas n’a pas répondu par l’affirmative : « Nous avons mis en place notre propre politique à l’égard de la Chine et nous devons la suivre . Nous devons traiter la Chine davantage comme un concurrent et un rival systémique , nous devons vraiment réduire les risques ».
Elle a toutefois souligné que l’UE « ne devrait pas sous-estimer son propre pouvoir, car nous avons également un effet de levier dans la relation avec la Chine, puisque nous sommes une énorme puissance économique ».
Lorsqu’on lui a demandé si elle conclurait l’accord commercial UE-Mercosur avec les pays d’Amérique latine, Kaja Kallas a mis l’accent sur la Chine, arguant qu’entre 2020 et 2022, les investissements chinois dans la région du Mercosur avaient été multipliés par 34.
« Si nous ne concluons pas d’accord commercial avec eux [l’Amérique latine], ce vide sera comblé par la Chine », a-t-elle affirmé.
Contrairement aux réponses écrites qu’elle avait données aux eurodéputés, Kaja Kallas n’a pas évoqué la stratégie de sécurité économique de l’UE ni les efforts en faveur d’une nouvelle « politique économique étrangère », qui protégerait l’UE de ses « rivaux systémiques ».
Division UE-OTAN sur la défense
Abordant le « sous-investissement significatif » de l’Europe en matière de défense, Kaja Kallas a déclaré que « le problème de la défense, c’est que lorsque l’on en a besoin, il est en fait trop tard pour prendre les décisions — nous devons nous préparer maintenant, pendant que nous sommes en paix ».
Interrogée sur la manière dont elle envisage de garantir la complémentarité de l’UE avec l’OTAN en matière de défense, l’Estonienne a affirmé qu’elle considérait que « l’Union européenne et l’OTAN avaient deux rôles différents », Bruxelles se concentrant sur l’industrie de la défense et l’Alliance sur la défense en temps que telle.
« Je ne pense pas que l’UE ait besoin de pouvoirs militaires distincts », a précisé Kaja Kallas, mettant un terme aux idées fédéralistes d’une future armée européenne. « Si nous avons deux structures parallèles, la balle tombera entre les deux chaises, et nous n’avons pas besoin de cela ».
Faiblesse sur le Moyen-Orient et d’autres régions
Alors que l’audition de Kaja Kallas a été largement dominée par la Russie — et dans une moindre mesure par la Chine — les eurodéputés ont également pressée l’Estonienne de préciser son point de vue sur d’autres sujets sur lesquels ses réponses ont été moins claires.
En ce qui concerne le Moyen-Orient, elle a fait part de la « forte unité » de l’UE sur la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat à Gaza et au Liban, de la libération inconditionnelle des otages israéliens, de la poursuite de l’aide humanitaire et du soutien à une solution à deux États.
« Notre soutien à l’Autorité palestinienne et au droit d’Israël à exister étant reconnu dans toute la région, nous disposons d’une base solide pour les efforts diplomatiques visant à mettre fin au conflit », a-t-elle confié.
Toutefois, elle a peiné à trouver un ton confiant sur l’approche globale de l’UE au Moyen-Orient ou à mentionner l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), dont le financement est assuré par l’Union et qu’Israël a menacé d’interdire.
Elle n’a pas non plus précisé si elle suspendrait l’accord d’association entre l’UE et Israël, que Josep Borrell, l’actuel chef de la diplomatie de l’UE, doit soumettre à discussion lors de sa dernière réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE à la mi-novembre.
Kaja Kallas n’a pas non plus réussi à convaincre les eurodéputés avec son plaidoyer en faveur d’un engagement avec les pays d’Afrique. Elle a promis de se servir d’un sommet conjoint l’année prochaine pour « écouter les dirigeants africains, et pas seulement pour prêcher notre mode de vie ».
« Je suis prête à investir mon temps en Afrique », a-t-elle affirmé. « Nous [l’Estonie] n’avons pas de passé [en Afrique], je suis donc un nouveau visage », a-t-elle ajouté, mais elle est restée très vague sur le contenu de la politique qu’elle voulait mettre en place dans la région, au-delà de la lutte contre l’immigration.
II – Les conséquences politiques : futur agenda, votes et équilibres politiques
A- Les auditions ravivent les tensions politiques
Lors des auditions des commissaires désignés au Parlement européen, le fragile équilibre entre les groupes politiques a été rompu, en particulier après l’audition de la candidate espagnole, Teresa Ribera. Pourquoi cette étape, censée être une simple validation, s’est-elle transformée en un champ de bataille politique ?
Tout avait commencé pour le mieux. A partir du lundi 4 novembre, les commissaires désignés pour intégrer le nouvel exécutif européen ont défilé, tour à tour, devant les commissions du Parlement européen pour les traditionnelles auditions de confirmation. Une étape clé dans le processus de formation de la Commission européenne, qui permet aux eurodéputés de juger et (normalement) de valider les compétences et projets des futurs commissaires européens.
Mais ces auditions constituent également un moment où les divergences politiques entre les différents groupes représentés sur les bancs du Parlement européen peuvent resurgir avec force. Lors de la première semaine d’auditions, ces groupes semblaient avoir trouvé un fragile équilibre, validant la quasi-totalité des candidats, de peur qu’un seul rejet ne déclenche des répercussions en chaîne.
Seule l’approbation d’Olivér Várhelyi, commissaire désigné par le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, avait été ajournée par les eurodéputés, sans que cela ne bouscule l’équilibre politique de ces auditions, axé autour du bloc central formé par les sociaux-démocrates (S&D), les libéraux (Renew Europe) et la droite (PPE). Un équilibre qui n’a finalement pas survécu à la deuxième semaine d’auditions, lorsque les six vice-présidents exécutifs désignés sont passés sur le gril du Parlement européen, le mardi 12 novembre, provoquant des tensions politiques inédites.
L’audition de Teresa Ribera, un tournant
L’audition de Teresa Ribera, la candidate désignée par le gouvernement socialiste espagnol pour devenir la première vice-présidente exécutive de la Commission en charge d’une Transition propre, juste et compétitive, a été particulièrement tendue.
Membre du Parti socialiste espagnol (PSE) et proche du Premier ministre Pedro Sánchez, Teresa Ribera a été attaquée sans ménagement par les eurodéputés espagnols de droite, siégeant dans les rangs du Parti populaire européen (PPE).
Les critiques portaient principalement sur sa responsabilité politique dans les inondations meurtrières qui ont récemment touchées la région de Valence. Une catastrophe climatique inédite outre-Pyrénées, qui a causé la mort d’au moins 220 personnes. Les conservateurs espagnols ont clairement exprimé leur volonté de tenir Teresa Ribera pour responsable de cette catastrophe, elle qui est depuis 2018 ministre de la Transition écologique.
Pour de nombreux médias, l’audition de la candidate espagnole s’est avérée être d’une rare violence, tournant au règlement de compte entre les différents partis espagnols sur les causes et conséquences des inondations dans la région de Valence. Plusieurs eurodéputés du PPE, non-espagnols, ont également appuyé les critiques émises à l’égard de Teresa Ribera.
Le PPE a finalement exigé que Teresa Ribera se présente devant le Parlement espagnol avant de recevoir l’approbation définitive à Bruxelles, afin de s’assurer qu’elle n’ait pas de responsabilité dans la gestion de la crise. Une exigence qui a été perçue par de nombreux élus comme une tentative de politiser l’audition, augmentant les tensions avec les autres groupes.
Complément : Attaquée par des eurodéputés de droite, Teresa Ribera peine à expliquer ses politiques.
Les S&D durcissent leur position
Les attaques du PPE contre Teresa Ribera ont eu des conséquences immédiates sur le fragile équilibre politique qui unissait jusqu’alors les grands groupes pro-européens du Parlement. Au sein du groupe social-démocrate (S&D), la confiance envers le PPE s’est effondrée, voyant dans ces attaques une rupture grave de l’accord qui unit depuis des années les deux principales familles politiques au niveau européen.
En réponse, la direction du S&D a décidé de durcir sa position dans cette étape d’auditions, et a exigé des modifications dans la composition du futur collège des commissaires. Les socialistes ont mis en avant des “lignes rouges” concernant certains candidats, à l’instar de Raffaele Fitto, désigné par la Première ministre italienne ultraconservatrice Giorgia Meloni, et du Hongrois Olivér Várhelyi. Le groupe a ainsi appelé à des modifications du champ de compétences de leurs portefeuilles respectifs, expliquant clairement qu’il ne transigerait pas sur ces points.
Pour les sociaux-démocrates, cette rupture a également été alimentée par une certaine frustration face à l’ambiguïté du PPE, qui semblait à plusieurs reprises récemment chercher des alliances avec l’extrême droite européenne sur certaines questions, créant un climat de méfiance parmi ses alliés traditionnels.
Le 13 novembre, le groupe S&D est passé à l’offensive, en publiant un communiqué où il accusait Manfred Weber, président du PPE, d’être responsable du blocage des auditions. Ce dernier a été directement pointé du doigt pour avoir autorisé les attaques contre Teresa Ribera et pour avoir hésité à formaliser une coalition de soutien avec les S&D et Renew.
Une situation qui conduit à un blocage prolongé des négociations, avec une incertitude croissante sur la manière de résoudre ces divergences politiques. Le soutien aux candidats devient de plus en plus conditionnel, les groupes souhaitant obtenir des garanties sur la composition du collège avant de valider les nominations.
Ursula von der Leyen appelée à trouver une solution
Face à l’escalade des tensions, Ursula von der Leyen, présidente réélue de la Commission européenne, a tenté de jouer les médiatrices. Le 13 novembre, elle a convié les présidents des groupes politiques S&D, Renew et PPE à une réunion au siège de la Commission pour tenter de trouver une solution.
Malgré deux heures de discussions, aucune solution de sortie de crise n’a été trouvée. Les demandes du S&D et de Renew, notamment concernant la modification des portefeuilles de certains commissaires, n’ont pas été satisfaites, et la situation demeure dans l’impasse. Les tensions entre les groupes rendent difficile toute solution rapide, et la perspective d’un accord semble de plus en plus incertaine.
Le conflit entre le PPE et les autres groupes a non seulement ravivé des rivalités internes au Parlement, mais a aussi mis en lumière les fractures profondes qui traversent les alliances politiques au sein de l’UE. Si la médiation de la présidente de la Commission n’a pas permis de résoudre la crise, elle pourrait néanmoins permettre de clarifier les lignes de fracture pour les années à venir. La suite des événements pourrait redéfinir les rapports de force au sein des institutions européennes pour le reste du mandat.
Ce blocage politique pourrait bien avoir des conséquences plus lourdes s’il persiste. Le vote final du Parlement européen sur l’ensemble du nouveau collège des commissaires doit intervenir lors de la prochaine session plénière, prévue la semaine du 25 novembre. Ce qui doit permettre une entrée en fonctions du nouvel exécutif européen le 1er décembre. Tout retard pris d’ici-là pourrait la repousser au moins au 1er janvier 2025.
B – Le commissaire désigné à la Santé et au Bien-être animal, Olivér Várhelyi, n’a pas convaincu les eurodéputés
Si le Parti populaire européen (PPE) a largement soutenu le candidat présenté par Budapest Olivér Várhelyi, ce dernier a été confronté à de délicates questions des socialistes et des centristes.
Avec le soutien de La Gauche et des Verts/ALE, les Socialistes et Démocrates européens (S&D) et Renew Europe ont interrogé le candidat commissaire sur des sujets comme l’avortement et l’accès aux soins pour la communauté LGBTQIA+ — des thèmes sur lesquels le gouvernement Orbán, qui a proposé le nom d’Olivér Várhelyi, est souvent critiqué.
Les hostilités ont rapidement commencé quand l’eurodéputé français Christophe Clergeau (S&D) a demandé au Hongrois de préciser ses positions personnelles sur l’avortement et la santé reproductive et sexuelle, notamment sur l’introduction des droits sexuels et reproductifs dans la Charte européenne des droits fondamentaux.
Olivér Várhelyi a balayé cette question d’un revers de main, arguant que l’avortement était « une question de droits constitutionnels et de droits humains plus qu’une question médicale ».
« Il n’y a pas de compétence communautaire », a-t-il ajouté.
Le candidat hongrois est resté vague sur plusieurs sujets, comme un potentiel plan de santé pour les femmes, ou sur les questions liées à l’identité des personnes transgenres. « Indépendamment de votre genre, l’accès aux soins de santé doit être garanti », a-t-il déclaré.
Une position qui n’a pas suffi à convaincre l’eurodéputée portugaise Catarina Martins (La Gauche), qui a estimé que le commissaire « peine à parler des droits LGBTQIA+ et du droit à l’avortement ».
« Parlons-nous de questions constitutionnelles ? Non ! Nous parlons de soins de santé, de discriminations et de préjugés qui empêchent l’accès aux soins de santé. Ce n’est pas parce qu’un droit est enregistré qu’il existe. Il suffit de regarder la Hongrie. Avec le traitement humiliant que subissent les femmes qui veulent accéder à l’avortement, il est inévitable qu’elles veuillent franchir les frontières », a-t-elle affirmé.
Dans le même ordre d’idées, certains ont demandé à Olivér Várhelyi comment il assurerait la solidarité au sein de l’Union européenne (UE), alors que durant la pandémie de Covid-19, le gouvernement hongrois avait approuvé le vaccin russe Sputnik et le vaccin chinois, contrairement aux lignes directrices de l’UE.
Sur ce point, Olivér Várhelyi a tenté de s’élever au-dessus de la mêlée, assurant qu’il s’appuierait sur l’Agence européenne des médicaments, « qui fait un excellent travail ».
La compétitivité au cœur de l’agenda
Olivér Várhelyi a profité des questions du PPE et des Conservateurs et Réformistes européens (CRE), bien plus bienveillantes, pour jouer sa carte de la compétitivité. Le candidat au poste de commissaire à la Santé a assuré qu’il se concentrerait sur la réduction des charges administratives et a présenté son plan d’action pour le mandat à venir.
Dans le détail, le commissaire désigné veut s’engager à trouver un « accord politique équilibré » sur le paquet Pharma et mettre l’accent sur une future loi sur les biotechnologies pour agir comme une « force motrice », en combinant l’Intelligence artificielle et les données, notamment dans le cadre de l’Espace européen des données de santé.
« Nous devons utiliser nos systèmes de données pour acquérir un avantage concurrentiel », a-t-il affirmé, estimant que la loi sur les biotechnologies pourrait contribuer à « mener à une nouvelle industrie de pointe ».
Olivér Várhelyi prévoit, « dans les 100 premiers jours du mandat », de proposer une législation sur les médicaments critiques, afin de « renforcer la production européenne et d’améliorer l’approvisionnement ». Un programme qui semble avoir convaincu l’eurodéputé allemand Peter Liese (PPE), qui s’est félicité de cette annonce.
Aliments innovants et interdiction des cages pour animaux
Interrogé par l’Italien Carlo Fidanza (CRE) sur l’introduction possible de viande cultivée en laboratoire sur le marché de l’UE, Olivér Várhelyi a indiqué que Bruxelles ne pouvait pas « se soustraire » à une « discussion éthique » sur la question.
Il a expliqué aux eurodéputés que la viande cultivée en laboratoire soulevait des préoccupations majeures dans certains États membres et a proposé de permettre aux gouvernements nationaux de recourir à des clauses de non-participation.
« Une solution […] pourrait être d’utiliser le même principe que celui que nous appliquons aux organismes génétiquement modifiés », a-t-il expliqué, ajoutant que cela permettrait aux États de l’UE de choisir s’ils veulent autoriser la viande cultivée ou produite en laboratoire sur leur territoire.
Cet été, l’UE a reçu sa toute première demande d’autorisation de vente d’un produit de ce type, du foie gras cultivé en laboratoire.
C – Une majorité vénézuelienne ?
Les Socialistes et Démocrates européens (S&D) s’opposent à la fois à l’Italien Raffaele Fitto et au Hongrois Olivér Varhélyi aux postes de commissaires européens, après des jours de négociations enlisées qui mettent l’Europe en danger, d’après des sources S&D.
Après le report des réunions de confirmation du vice-président désigné à la Cohésion et aux Réformes, Raffaele Fitto, mardi 12 novembre, les dirigeants pro-européens ont tenté de trouver une solution à l’impasse, alimentée par des tensions et des luttes de pouvoir politiques, alors que le Parti populaire européen (PPE) — présidé par l’eurodéputé allemand Manfred Weber — a multiplié les attaques contre la vice-présidente désignée pour une Transition propre, Juste et Compétitive, l’Espagnole Teresa Ribera (S&D).
« Si la stabilité du projet européen et de la future Commission européenne est en danger aujourd’hui, une seule personne en est responsable […] le PPE et Manfred Weber », confie une source du S&D à Euractiv.
Les dirigeants des groupes PPE, S&D et Renew, les principales forces politiques pro-européennes, se sont rencontrés mercredi 13 novembre à Bruxelles afin de négocier un accord pour confirmer la nouvelle Commission européenne, mais aucune solution n’a été trouvée. Le calendrier de la réunion d’évaluation des six vice-présidents désignés reste donc inconnu.
Les retards pourraient désormais avoir un impact sur l’entrée en vigueur de la nouvelle Commission. En effet, si celle-ci n’est pas approuvée lors de la prochaine session plénière à Strasbourg dans la semaine du 25 novembre, sa date d’entrée en fonction pourrait être repoussée à 2025.
C’est un non pour Raffaele Fitto et Olivér Várhelyi
L’une des lignes rouges du S&D a toujours été l’attribution de la vice-présidence au candidat italien Raffaele Fitto (Fratelli d’Italia, Conservateurs et Réformistes européens), les sociaux-démocrates s’opposant fermement à l’attribution d’un poste clé à un parti d’extrême droite qui n’a pas soutenu l’élection de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en juillet dernier.
« Il [Raffaele Fitto] n’aura pas notre soutien », confirme une source du S&D à Euractiv.
La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, qui a désigné son ministre pour ce rôle en août dernier, a vivement critiqué les pressions exercées pour priver ce dernier de la vice-présidence exécutive à la Cohésion et aux Réformes.
« Voici vos représentants de gauche. […] Selon eux, l’Italie ne mérite pas une vice-présidence au sein de la Commission », s’est indignée Giorgia Meloni sur X mercredi.
Selon nos informations, le groupe S&D refusera de négocier un accord global pour les six vice-présidents parce que Raffaele Fitto ne fait pas partie des forces pro-européennes.
« Il n’y a pas de place pour des négociations au-delà de l’accord entre les trois familles politiques [pro-européennes] », explique la source S&D.
La même position s’applique au commissaire désigné hongrois Olivér Várhelyi (Patriotes pour l’Europe), le groupe socialiste ayant décidé de ne pas soutenir sa confirmation, même après une révision potentielle de son portefeuille afin de supprimer ses compétences en matière de santé, selon des sources du groupe S&D.
La réunion des coordinateurs sur le candidat hongrois, initialement prévue lundi 11 novembre, avait été reportée à mercredi, avant d’être officiellement repoussée jusqu’à nouvel ordre.
Valérie Hayer, présidente du groupe Renew, a exhorté le PPE et le S&D, ainsi que la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, à reprendre les négociations afin d’éviter « l’effondrement politique » et l’ingouvernabilité, appelant à un accord politique avant la réunion des présidents de groupe mercredi.
« Nous dénonçons et regrettons l’action irresponsable de toutes les forces politiques qui ne contribuent pas à une solution responsable, valable et réelle », a déclaré la Française.
Si le groupe des Socialistes et Démocrates européens n’est plus considéré comme un partenaire égal par le PPE, les conservateurs cherchent de plus en plus à former des coalitions avec l’aile droite du Parlement, notamment les trois groupes d’extrême droite : les Conservateurs et Réformistes européens (CRE), les Patriotes pour l’Europe et l’Europe des nations souveraines.
The Venezuela Majority is here to stay.
Here’s another word for your Brussels vocabulary: christened by ANSA’s Pietro Guastamacchia, the Venezuela Majority, consisting of EPP and far-right forces, manifested itself today by awarding the Parliament’s Sakharov Prize for Freedom of Thought to Venezuelan opposition figures.
In September, a similar scenario unfolded as the EPP teamed up with the right-wing groups to pass a resolution, recognising opposition figure Edmundo González Urrutia as the legitimate winner of Venezuela’s presidential elections.
As the denouement of an otherwise dull season of confirmation hearings, Teresa Ribera’s session was eagerly anticipated as a possible source of drama – or whatever the Brussels equivalent is.
To an extent, it did deliver. Lawmakers from the right side of the hemicycle used just about every speaking slot to attack the current Spanish socialist minister for what they see as her involvement in a mishandled response to catastrophic floods in Valencia.
On her part, Ribera did not do herself many favours throughout. Although questions on the floods were testy – and often based on a dubious understanding of where Ribera’s responsibility ends and that of the Valencian regional leader, the Partido Popular’s Carlos Mazón (EPP), begins – Ribera never seized her moment.
Over the three-hour long hearing, Ribera had plenty of chances to lay out her visions on competition, climate or any of the other policy areas that fall under her portfolio – but rarely did.
And then things got heated. Coming out of the hearing, EPP lawmakers were vocally unimpressed.
“Before today, I thought we would be able to find a solution (with Ribera)” Peter Liese, who shepherds EPP members in the Parliament’s environment committee, told journalists late on Tuesday evening (12 November).
Still, there was little reason to suspect a major escalation would follow. Given the bigger picture for the EU in light of world events, a sub-par hearing performance by Ribera and a Spanish domestic spat should not have been significant enough to prevent the Commission being rubber-stamped as widely expected.
But Spanish conservatives chose to hijack a plenary debate on Wednesday, dedicated to the more than 200 victims the floods, to throw the kitchen sink at Ribera. Progressives retaliated by threatening to block Italy’s Rafaelle Fitto (ECR) and Hungary’s far-right Olivér Vàrhelyi (PfE).
Now, the EPP and S&D have now talked themselves high up into their respective trees. A climbdown by either will require delicate political management.
In search of the right majority, not the right majority
Spain’s Partido Popular stirred up a wave of resistance within their EPP against the Ribera, and the rest of the group went with it. They may not have needed much convincing, of course – while they may hold no great antipathy to Ribera, they certainly see the benefits of pressuring the S&D to drop its ultimatums against right-wing nominees.
But the upping of the ante by both groups puts the delicate balance initially found in von der Leyen’s proposed College in jeopardy.
Euractiv understands any decision on the future of Ribera and the other EVPs has been delayed until next week. “I think it’s good that everyone gets a moment to catch their breath” as one MEP put it.
In the meantime, von der Leyen is playing mediator. At least three times this week, the Commission President has met with the parliamentary leaders of the coalition that saw her through her first mandate – the liberal Renew Europe, the S&D and her centre-right EPP.
Von der Leyen’s heavy involvement is telling of two things. First of all, that von der Leyen is not convinced that the Parliament is able to pull their chestnuts out of the fire without her lending a helping hand. If the Commission falls all together, her second term possibly falls with it.
Secondly, she realises that she needs her new commission to pass with a pro-European majority.
For all the talk of using the Venezuela Majority, much of the far-right is unlikely to easily support von der Leyen. Parts of the Patriots for Europe group, the Parliament’s third largest, do not believe a European Commission should exist at all.
And even if the maths did work, teaming up with the far-right would cement the EPP’s rightward tilt – with unpalatable repercussions in national politics.
In Poland, Prime Minister Donald Tusk would have a hard time explaining his constituents why his centre-right Civic Platform-party (EPP) had collaborated with the archenemy PiS (ECR).
Similarly, the EPP abandoning its pro-European alliance could sour relations between Germany’s CDU (EPP) and current Chancellor Scholz’s SPD (S&D), who are expected to form a coalition government after elections in February 2025.
« Politically, VDL (von der Leyen) cannot afford getting her Commission elected by a right-wing majority », as an EPP source said, adding both the EPP and S&D took the situation to the edge, « creating unnecessary chaos ».
Race to Strasbourg
Despite events this week, it is worth noting that the EPP still wants to see a new Commission sworn in sooner rather than later.
Because for the EPP’s monopolistic grip on the EU’s legislative and executive branches to manifest, they need a Commission up and running. Until then, the EU machine is stalling.
Between now and early next week, and with von der Leyen’s continued input, tensions will likely cool and compromises probably emerge. From there, for a new Commission to take office in early December, all individual commissioners would need to be cleared before the end of next week.
The collective Commission can be voted through by Parliament in Strasbourg the week after. If it makes it there, few expect that vote to pose trouble.
Before that, though, the EPP and S&D must both be offered sizeable fig leaves in order to drop their protests, and placating both groups is not straightforward. For von der Leyen, that means there may be a toll to pay on the road to Strasbourg.
The political discussion over the approval of the next European Commission has heated up in Brussels as EU socialist sources (S&D) told Euractiv that they refuse to support both Italy’s Raffaele Fitto and Hungary’s Oliver Varhelyi.
Fitto comes from Giorgia Meloni’s hard-right ECR, while Varhelyi comes from Viktor Orbán’s far-right Patriots for Europe.
The EU socialists’ firm stance comes in reaction to the EU centre-right (EPP) attacks against Spain’s socialist EU commissioner candidate, Teresa Ribera.
The Spanish conservative Partido Popular—an EPP member—apparently pressured its EU political family to boycott Ribera, triggering a strong political clash in Madrid, which is now reflected in Brussels.
A meeting last night between pro-EU political forces’ leaders failed to reach a package deal over the six executive vice presidents, including Fitto and Ribera.
“If the stability of the European project, and the future European Commission, is in danger today, it holds one person responsible […] EPP and Manfred Weber,” an S&D source told Euractiv’s Nicoletta Ionta.
The EPP, the largest political group with 188 votes in the 720-seat EU House, still has the numbers to approve Fitto but with the support of the right wing of the political spectrum: the ECR, the Patriots for Europe and Europe of Sovereign Nations. The same applies to Varhelyi, who is not an executive vice president.
However, this may not be Ursula von der Leyen’s (EPP) preferred scenario, as she was elected president of the European Commission based on a pro-EU majority, the EPP, the S&D, the liberal Renew and the Greens.
The leaders of the EPP, S&D, and Renew groups met earlier today (13 November) at the Berlaymont to negotiate a package deal to confirm the new European Commission amid increasing political tensions, but no agreement was reached, Euractiv has learned.
The first week of confirmation hearings revealed a markedly different tone when compared to five years ago, with a weaker and somewhat dull grilling process reflecting the desire to get the Commission up and running as quickly as possible.
But hopes for swift approval of the 26 candidates quickly faded earlier this week, as political trade-offs and national agendas took centre stage in the European Parliament.
Ironically, the drama began on Monday 11 November: Armistice Day, the 105th anniversary of the truce ending World War One.
On Monday, political leaders from the centrist coalition of the EPP, S&D and Renew, as well as Commission President Ursula von der Leyen, agreed in a meeting to delay the confirmation of the candidates for executive vice president (EVP), aiming to create a comprehensive package to approve all six nominees.
But as hearings progressed the following day, tensions escalated, with the EPP intensifying its rhetoric against Spain’s pick, Teresa Ribera (S&D).
The EPP’s push is tied to events in Spanish politics, where outgoing ecological transition minister Ribera is under fire from the opposition Partido Popular (EPP) over the government’s response to the devastating floods in Valencia.
The S&D, naturally, clapped back; after a heated group meeting today, they issued a statement condemning the « irresponsible behaviour » of EPP leader Manfred Weber, asserting that he had breached the long-standing pro-European political agreement because of a national Spanish dynamic.
But the picture is broader. With the EPP flexing its power and sidelining the S&D as an equal partner, the conservatives are increasingly looking to instead build coalitions with Parliament’s right-wing – through the so-called ‘Venezuela Majority’.
This has made the current row over the new Commission an unmissable opportunity for the socialists, who are looking to reassert themselves against the political tide.
After today’s unsuccessful meeting, the timeline for the way forward remains undecided, though parliamentary sources say a meeting to confirm the EVPs could be pushed to next week.
As the Parliament has kicked off a two-day plenary session in Brussels, time constraints dictate that any larger coordination effort would have to wait until next week, since the Parliament’s weekend begins on Thursday evening.
For the new Commission to take office in early December, Parliament must vote on the whole slate of candidates during the next Strasbourg session, in the week of 25 November.
Delaying the process could therefore push the date the new Commission takes office into the new year.
The RoundupEPP will ‘need some time’ before making Séjourné decision. While the hearing was not a failure, they were not happy they did not get all the information they needed.
Updated: EVP confirmation meetings are to be postponed. Parliamentary sources told Euractiv that EPP, S&D and Renew leaders moved to delay in a bid to create a comprehensive deal to approve all six EVP candidates.
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