Christine Lagarde, un profil qui détonne à la BCE – EURACTIV.fr

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Avocate de formation, membre de la droite française, Christine Lagarde a été nommée pour prendre la succession de Mario Draghi. La directrice du FMI présente un profil atypique, du fait de son absence d’expérience bancaire et de quelques casseroles.

Parmi le paquet de nominations proposées par le Conseil européen, les chefs d’état ont choisi Christine Lagarde pour diriger la BCE. Un poste pourtant loin des compétences de l’avocate arrivée en politique en 2007, au sein du gouvernement Fillon.

Elle fait ses armes avec un certain brio au ministère de l’Economie, en séduisant la presse britannique notamment, mais en choquant par son franc-parler. Elle demandera ainsi aux Grecs de « payer leurs impôts », suscitant de vives réactions en pleine crise grecque.

Un peu plus tard, ce sont ses relations privilégiées avec l’ancien chef de l’Etat français, Nicolas Sarkozy, aujourd’hui mis en cause dans pas moins de 9 poursuites judiciaires, qui lui permettent d’accéder au poste de directrice du Fonds monétaire international en plein scandale, alors que Dominique Strauss-Kahn a fini en prison pour agression sexuelle, en 2011.

Cette nomination surprenante, puisque l’institution est d’ordinaire dirigée par un économiste, ne pose pourtant pas problème : elle sera reconduite à ce poste en 2016, son charme et son excellent anglais ayant visiblement convaincu sans trop d’encombres l’institution internationale.

Sa nomination à la tête de la BCE au 1er novembre prochain n’allait pourtant pas de soi. C’est la première fois qu’une femme est nommée à la tête de l’institution. Mais c’est surtout la première fois que la BCE ne sera pas dirigée par un banquier central : tous les prédécesseurs l’avaient été.

La France a d’ailleurs dirigé l’institution longuement lors du double mandat de Jean-Claude Trichet, qui avait été directeur de la Banque de France. Ni économiste, ni banquière, Christine Lagarde apporte certes le poids politique de son expérience internationale qui l’a amené à rencontrer la majorité de ses futurs pairs.

Zones d’ombres

Mais  son parcours n’est pas sans zones d’ombres, ce qui risque d’inquiéter les partenaires européens.

En 2008 et 2009, alors qu’elle était ministre de l’économie, des finances et de l’industrie, a eu lieu la pire pillage que les caisses de l’Etat français ait rencontré lors de la fraude à la TVA sur le marché du carbone. Entre 2 et 5 milliards d’euros sont alors passés des mains de Bercy à celles de mafieux, sans que le ministère ne réagisse.

Elle sera ensuite mise en cause pour la mauvaise gestion de l’affaire Tapie, dans laquelle l’Etat français a déboursé plus de 400 millions d’euros au bénéfice du sulfureux homme d’affaires Bernard Tapie. Accusée de faux et de détournement de biens publics par la Cour de justice de la République, elle sera relaxée en 2016, la Cour la reconnaissant néanmoins coupable de « négligence » dans cette affaire sulfureuse.

Son compagnon Xavier Giocanti est un homme d’affaires corse peu « BCE-compatible » . Au rang de ses nombreuses activités, il a été président d’une association qui fut condamnée par l’Olaf puis la Commission pour mauvaise gestion, à rembourser un million d’euros de subventions.

Un temps pressenti pour reprendre le club de foot de Marseille, l’OM, il fait des affaires avec toute sorte d’interlocuteurs- rarement des banquiers centraux.

Comme Emmanuel Macron a pu le souligner à plusieurs reprises, le poste de président de la BCE est un poste éminemment politique et crucial pour l’Europe. Il n’est pas sans écueil et reste complexe même en l’absence de crises.

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