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La nouvelle Commission européenne vient de présenter une feuille de route verdie pour l’agriculture et la biodiversité. Bruxelles veut notamment réduire l’usage des pesticides de 50 % d’ici à 2030. Un article de notre partenaire Ouest-France.
En France, cela fait plus de dix ans que les gouvernements se sont dotés d’objectifs chiffrés en matière de pesticides, d’antibiotiques vétérinaires ou d’agriculture biologique. Ce furent les plans Ecophyto (2008), EcoAntibio (2012), Ambition Bio (2013), qui connurent des fortunes diverses. Si les 25 % de baisse promise furent atteints en 2017 pour les antibiotiques, la réduction de moitié de l’usage des phytos en 2018 est restée à l’état de promesse.
Pour la première fois, mercredi 20 mai, l’Union européenne s’est prêtée à cet exercice exigeant, à l’occasion de la présentation très attendue des volets agriculture et biodiversité de son vaste projet de transformation écologique, le Pacte vert (« Green new deal »).
Objectif : moitié moins de pesticides
Les objectifs ? Baisser d’ici à 2030 de 50 % les risques et l’utilisation des pesticides, baisser de 20 % l’utilisation des engrais, de 50 % le recours aux antibiotiques. Atteindre 25 % de surfaces agricoles en bio (contre environ 8 % aujourd’hui) et 10 % de « surfaces de haute diversité ».
Retardées de quelques semaines par la crise du Covid-19, les stratégies « De la ferme à la table » et « Biodiversité à l’horizon 2030 » fixent donc un cap exigeant pour le verdissement des systèmes alimentaires européens.
Même la Confédération paysanne s’est félicitée d’objectifs environnementaux ambitieux, dans son communiqué. Toutefois le syndicat agricole classé à gauche se demande comment Bruxelles va s’y prendre : « Quel est le modèle agricole visé par cette stratégie et quels outils d’accompagnement seront mis en place ? ».
La question des moyens reste en effet ouverte. Bruxelles annonce qu’elle aura recours à la future Politique agricole commune (PAC) en cours de négociation, à la réglementation (sur les pesticides notamment) et à l’information des consommateurs (étiquetage).
La FNSEA opposée
Pas de quoi rassurer la FNSEA, pour qui ces objectifs conduisent les agriculteurs à « une impasse » « économique », en les exposant davantage à la concurrence étrangère. Dans un communiqué, le syndicat majoritaire dénonce un risque d’augmentation « des importations de l’alimentation des Européens ». En grandes cultures (céréales, oléoprotéagineux, betterave), la FNSEA estime par exemple que ces plans conduiraient à une baisse d’un tiers des volumes de production.
Au contraire, pour le vice-président de la Commission européenne en charge du « Green deal », ces efforts demandés aux agriculteurs peuvent être rémunérés par les consommateurs européens, et accroître la valeur de la production alimentaire (pêche et agriculture) de 50 milliards d’euros sur le Vieux continent.
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