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Le gouvernement allemand veut mieux protéger les insectes, et interdire complètement le glyphosate d’ici à 2023. Il souhaite aussi introduire un label de bien-être animal et débloquer des fonds supplémentaires pour une PAC respectueuses de l’environnement. Un article d’Euractiv Allemagne.
« Nous avons besoin d’entendre à nouveau des bourdonnements ! », a déclaré la ministre de l’Environnement, Svenja Schulze, du Parti social-démocrate (SPD) lors d’une conférence de presse mercredi 4 septembre, après que son plan d’action pour la protection des insectes a été approuvé par le cabinet fédéral.
D’ici 2021, le plan d’action sera mis en œuvre au moyen d’une loi contraignante sur la protection des insectes, en vertu de laquelle le gouvernement prévoit de consacrer 100 millions d’euros supplémentaires par an à la conservation des populations d’insectes. En outre, 50 millions d’euros seront investis dans des projets de recherche et de conservation en dehors du secteur agricole.
Dans le même temps, l’utilisation des produits phytosanitaires sera limitée. Le glyphosate, un désherbant controversé, ne pourra être utilisé en Allemagne que jusqu’à fin 2023.
Toutefois, l’utilisation du glyphosate sera déjà limitée dans certains cas, comme dans les zones protégées, avant le début de la récolte, pour les jardiniers amateurs et dans les espaces verts publics. Une distance minimale de dix mètres des plans d’eau doit également être maintenue à l’avenir.
Ces restrictions devraient conduire à une réduction de 75 % des pesticides, a déclaré la ministre de l’Agriculture, Julia Klöckner, de l’Union chrétienne-démocrate (CDU).
Pour le chef du groupe des Verts au Bundestag, Anton Hofreiter, les mesures sont loin d’être suffisantes. « Les pesticides ne devraient plus exister dans les zones protégées, sauf lorsqu’ils sont nécessaires à la culture. En fin de compte, rien ne va changer du tout », a-t-il écrit.
Le géant chimique allemand Bayer a critiqué la décision du gouvernement, affirmant que la substance utilisée dans le désherbant produit par Monsanto, pouvait être utilisée sans danger.
« Une telle interdiction ne tient pas compte des évaluations scientifiques des autorités compétentes du monde entier qui, depuis plus de 40 ans, ont déterminé que le glyphosate pouvait être utilisé en toute sécurité », a déclaré Bayer à Reuters.
En 2017, le Conseil de l’UE a décidé de réautoriser l’utilisation du glyphosate pour une nouvelle période de cinq ans lors d’un vote serré. D’ici le 15 décembre 2022, cette période sera terminée.
Depuis, seize États membres européens ont partiellement interdit le désherbant et l’Autriche a été la première à introduire une interdiction complète début juillet. Toutefois, la décision du pays transalpin pourrait violer le droit communautaire et c’est ce qui est en train d’être examiné.
« Toxiques pour les agriculteurs »
En outre, le ministère de l’Agriculture a décidé d’allouer davantage de fonds de la politique agricole commune (PAC) aux mesures de protection de l’environnement.
Dans le cadre de la PAC, les États membres européens ont le droit de transférer jusqu’à 15 % des fonds bruxellois dédiés aux paiements directs des agriculteurs pour les terres cultivées vers le « deuxième pilier », qui encourage les mesures environnementales.
L’année prochaine, l’Allemagne portera ce transfert de 4,5 % à 6 %, ce qui correspond à 70 millions d’euros.
Mercredi 4 septembre, l’Association des agriculteurs allemands (DBV) s’est déclarée clairement déçue par le paquet du gouvernement.
« Ce paquet est toxique pour les agriculteurs », a déclaré son président, Joachim Rukwied. Selon lui, la forte restriction des pesticides « affaiblira significativement » la compétitivité des agriculteurs allemands, et la redistribution des subventions agricoles provoquera par ailleurs « des réductions douloureuses des revenus des agriculteurs ».
Label pour l’élevage des animaux
Grâce au label de bien-être animal présenté par Julia Klöckner, les boucheries pourront appliquer un système de classement en trois étapes qui évalue l’élevage, le transport et l’abattage des animaux. Toutefois, le système proposé sera volontaire.
Selon la ministre, il s’agit d’un élément fondamental pour la restructuration de l’élevage en Allemagne. « D’ici 10 à 15 ans, notre élevage aura un autre visage », dit-elle. Fort d’une campagne publicitaire de 70 millions d’euros, le nouveau label devrait également être communiqué au consommateur.
Les organisations de protection des animaux se sont félicitées de cette mesure, mais ont critiqué le caractère volontaire de la mise en œuvre du label.
Selon Silvia Bender, qui dirige le département biodiversité de l’ONG environnementale Naturschutzbund Deutschland (BUND), c’est une occasion manquée de « s’attaquer de manière globale à la restructuration de l’élevage souhaitée par la société ».