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Après la défaite cuisante de sa stratégie sur le Brexit le 3 septembre au soir, Boris Johnson va tenter de convoquer de force des élections anticipées.
Les députés britanniques ont voté à 328 voix pour, et 301 contre afin de prendre le contrôle de l’agenda parlementaire, normalement détenu par le gouvernement. Ils sont par ailleurs sur le point d’adopter une loi multipartite le 4 septembre qui obligerait le Premier ministre à demander aux dirigeants européens de repousser le Brexit au 31 janvier, à moins que les députés approuvent un accord d’ici au 19 octobre.
Au total, 21 députés conservateurs ont voté contre leur gouvernement, y compris l’ancien chancelier de l’Échiquier Philip Hammond et l’ancien candidat à la direction du parti, Rory Steward. Ils ont immédiatement été expulsés du parti.
Boris Johnson a réagi en qualifiant le report de « délai inutile » et a ajouté que « le parlement est sur le point de démolir tout accord que nous pourrions conclure avec Bruxelles ».
« Nous allons devoir faire un choix. Si la Chambre des communes vote cette loi demain, la population devra choisir qui négociera avec Bruxelles », a-t-il déclaré.
Plus tôt, les ministres avaient décrit le projet de loi multipartite de « loi de capitulation ».
Le gouvernement devrait maintenant déposer sa propre motion pour organiser une élection le 15 octobre, soit deux jours avant le prochain sommet européen, et soutient que si aucun accord n’est trouvé, il ne sert à rien de continuer à négocier avec l’UE.
Convoquer des élections nécessite le soutien de deux tiers des députés en vertu de la loi du parlement britannique (Fixed-term Parliament Act). Or, les partis d’opposition, menés par le travailliste Jeremy Corbyn, s’opposeront à une élection jusqu’à ce que le projet de loi soit adopté et qu’un Brexit sans accord aura été exclus.
« Cette Chambre ne consent en aucune façon à quitter l’UE sans accord, il n’y a pas de majorité pour un Brexit dur dans ce pays », a-t-il affirmé. « Adoptons d’abord cette loi pour exclure un Brexit sans accord. »
Le gouvernement Johnson pourrait aussi chercher à amender le Fixed-Term Parliament Act pour forcer une élection, ce qui ne nécessiterait qu’une majorité simple.
Les chiffres ne sont toutefois plus du côté du Premier ministre, puisqu’en plus de 21 conservateurs rebelles, le député Tory Philip Lee a rejoint les libéraux démocrates plus tôt le 3 septembre, faisant ainsi perdre 22 sièges à Boris Johnson et donc la majorité.
Tandis que Boris Johnson répète à l’envi que son projet et « d’aller chercher un accord et de l’obtenir », les responsables du groupe de travail sur le Brexit ont affirmé qu’aucune proposition n’avait été reçue. Un porte-parole de la Commission européenne a confirmé que même si les responsables européens participaient à des réunions techniques avec le sherpa du gouvernement britannique, David Frost, aucun progrès réel n’avait été réalisé sur la révision du filet de sécurité irlandais.
La promesse de trouver un accord n’a pas non plus convaincu les conservateurs rebelles. Lors de réunions avec le Premier ministre le 3 septembre, plusieurs députés conservateurs ont souligné l’absence de preuves de progrès concrets dans les négociations avec l’UE à 27.