A quoi ressemblera le futur Parlement européen ?

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Infographie


15.01.2019

Marie Guitton

Si, comme le prévoient les sondages, les populistes raflent la mise en Italie, la gauche se maintient dans la péninsule ibérique, les libéraux l’emportent en République tchèque et les Verts en Lituanie… à quoi ressemblera le prochain hémicycle ?

Les élections européennes se tiendront entre le 23 et le 26 mai prochains selon les pays (le 26 mai en France). Avec le départ des Britanniques, ce sont 705 eurodéputés qui siègeront désormais au Parlement européen (contre 751 entre 2014 et 2019). Mais quel sera le nouveau rapport de force dans l’hémicycle ?

A l’heure actuelle, les agrégats de sondages nationaux (notamment réalisés par Poll of Polls, Politico ou Contexte) donnent les chrétiens-démocrates du Parti populaire européen (PPE) en tête de la future assemblée (environ 25% des sièges), devant les eurosceptiques (environ 22%) actuellement divisés en trois groupes (CRE, ELDD, ENL), les sociaux-démocrates du S&D (environ 19%) et les libéraux de l’ADLE (environ 13%).

« Pour la première fois depuis vingt ans, les deux principaux groupes [parlementaires], à savoir le Parti populaire européen (PPE) et l’Alliance progressiste des socialistes & démocrates (S&D) pourraient ne pas disposer de la majorité à eux deux, souligne Contexte. L’Alliance des libéraux et démocrates pourrait ainsi devenir centrale dans la constitution de coalitions sur les propositions législatives à venir.« 

Les conservateurs en perte de vitesse

Selon les sondages actuels, amenés à évoluer d’ici les élections qui auront lieu dans plus de quatre mois, l’écrasante victoire du Fidesz de Viktor Orbán en Hongrie, ainsi que les très bons résultats de la Plateforme civique en Pologne, du parti de centre-droit bulgare, ou même des conservateurs grecs (Nouvelle Démocratie pourrait remporter le scrutin en progressant de 10 points par rapport à 2014) n’empêcheraient pas le recul du Parti populaire européen (PPE) dont ils sont membres.

A l’avenir, ce groupe pourrait représenter un quart du futur hémicycle (entre 167 et 180 sièges, soit 24-26%), contre 29% lors de la mandature 2014-2019. Une perte de vitesse liée au recul des partis traditionnels en France (Les Républicains ne sont crédités que de 11% des voix dans les derniers sondages, contre près de 21% en 2014), en Allemagne (Angela Merkel a lâché les rênes de la CDU après plusieurs revers électoraux en 2018), ou encore en Italie (à la faveur des nationalistes et des populistes qui composent l’actuelle coalition).

Elections européennes 2019 : mode d’emploi

Les eurosceptiques progressent toujours

Abandonnés par les 21 eurodéputés britanniques actuels (du Parti conservateur et du Parti unioniste nord-irlandais), la part des Conservateurs et réformistes européens (CRE) dans l’hémicycle serait elle aussi en recul, selon les derniers sondages. Malgré le bond du parti Droit et Justice (PiS) au pouvoir en Pologne, ces élus souverainistes occuperaient entre 7 et 8,5% des sièges (entre 51 et 60 sièges), contre près de 10% aujourd’hui.

En revanche, à l’extrême droite, l’Europe des nations et des libertés (ENL) et l’Europe de la liberté et de la démocratie directe (ELDD) pourraient représenter près de 15% des eurodéputés pendant la prochaine mandature, contre 11% actuellement.

Porté par les scores du Rassemblement national en France (24% des voix selon les derniers sondages) et de la Ligue de Matteo Salvini en Italie (qui pourrait quasiment quintupler son résultat de 2014), l’ENL passerait ainsi de 4,5 à environ 8,5% des sièges au Parlement européen, soit l’équivalent d’une soixantaine de sièges.

De son côté, l’ELDD continuerait d’occuper autour de 6% de l’assemblée, soit une quarantaine de sièges. La forte progression de l’autre parti au pouvoir en Italie, le Mouvement 5 étoiles, ne suffirait donc pas à renforcer le groupe, amputé par le départ de ses 20 élus britanniques actuels.

Au total, « dans le prochain Parlement, les partis eurosceptiques pourraient obtenir environ 150 élus. Reste à savoir s’ils seront capables de se rassembler au sein d’un seul groupe ou s’ils resteront éparpillés entre plusieurs formations« , conclut Contexte.

Les libéraux renforcés par les marcheurs

Avec l’éventuelle arrivée d’une vingtaine de députés étiquetés La République en marche (contre un seul actuellement, le parti n’existant pas encore aux précédentes élections de 2014), l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ADLE) devrait elle aussi connaître une belle progression en mai (de 9% à 12 voire 13,5% des sièges du Parlement, soit entre 85 et 95 sièges).

En Allemagne, les libéraux-démocrates du FDP pourraient retrouver 8 ou 9 sièges à Strasbourg, contre 4 actuellement, selon les estimations. Exactement les mêmes résultats que les libéraux tchèques du Premier ministre Andrej Babis, qui arriveraient pour le moment en tête des votes dans leur pays.

Les écologistes au point mort

Dès lors, c’est l’aile gauche du Parlement européen qui ressortirait affaiblie du prochain scrutin. Malgré les bons résultats des partis écologistes lors d’élections locales en 2018, des intentions de vote en hausse en Allemagne, en Lituanie et en Belgique, ainsi que de quatre potentiels nouveaux députés tchèques (selon Politico), le groupe des Verts/Alliance libre européenne (Verts/ALE) ne parviendrait toujours pas à dépasser la barre des 7% des sièges au Parlement européen (entre 42 et 46 sièges).

Avec de mauvais résultats dans les pays de l’Est, en Espagne et en Suède, les écologistes pourraient même accuser un léger recul par rapport à la mandature précédente.

Les socialistes en chute libre

L’Alliance progressiste des socialistes et démocrates (S&D), elle, chuterait à 18 – 19,5% des sièges (entre 126 et 137 sièges), contre 25% aujourd’hui.

Après l’échec à la présidentielle de 2017 et la désertion d’une partie de ses membres, la crise du Parti socialiste français pourrait se poursuivre puisqu’il n’obtiendrait que 4,5% des voix selon les derniers sondages… contre 14% en 2014 (avec le Parti radical de gauche). En Italie également, le Parti démocrate diviserait par deux son résultat. Une déroute similaire à celle du SPD en Allemagne, qui souffre depuis plusieurs années de son alliance avec la CDU.

Enfin, les victoires des partis socialistes espagnol, portugais, finlandais et suédois ne suffiraient pas à combler le vide laissé par le départ des 20 eurodéputés britanniques du Parti travailliste.

L’extrême gauche en légère progression

Profitant relativement peu de la situation délétère des socialistes, le groupe de la Gauche unitaire européenne / Gauche verte nordique (GUE/NGL) occuperait de son côté environ 7,5% des sièges du futur Parlement européen (entre 52 et 55 sièges), contre 7% dans l’actuelle mandature.

L’une des plus nettes poussées au sein de ce groupe devrait être celle de La France Insoumise, créditée à elle seule de 11% des intentions de vote en France (contre 6% pour le Front de Gauche en 2014, qui réunissait notamment le Parti communiste et le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon). A l’inverse, au regard des sondages, la GUE/NGL perdrait ses trois eurodéputés italiens.

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