Washington juge l’Union européenne « poussiéreuse »


Avant la tenue d’une réunion à l’OTAN, Mike Pompeo a fustigé l’ensemble des institutions internationales, dont l’Union européenne, qu’il qualifie de poussiéreuse.

Lors d’un événement organisé par le Fonds Marshall allemand à Bruxelles, le secrétaire d’État américain responsable des affaires étrangères, Mike Pompeo, a attaqué les institutions internationales, qui doivent changer.

 

Le secrétaire d’Etat a dénoncé l’idée que « plus on signe de traités, plus on est en sécurité et plus on a de bureaucrates plus on est efficace ». Il remet ainsi directement en cause l’efficacité de l’ONU et d’autres organisations internationales telles que l’Union européenne.

Tout en admettant que l’Union européenne a permis d’assurer la prospérité à tout le continent, Mike Pompeo estime que le Brexit est une sonnette d’alarme. « L’UE garantit-elle que les intérêts des citoyens sont placés avant ceux des bureaucrates de Bruxelles ? »

Il estime aussi que l’ONU, l’Union africaine, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale mais aussi l’Union européenne sont poussiéreuses et que si « chacune de ces institutions mérite d’exister », elles doivent être réformées.

Le secrétaire d’État américain s’exprimait juste avant un sommet des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN, où il réitérera probablement les accusations de Donald Trump, qui trouve que les Européens ne dépensent pas suffisamment d’argent à leur défense et s’appuient trop sur les États-Unis pour garantir leur sécurité.

Selon une communication du ministère américain publié avant la rencontre, Mike Pompeo devrait « appeler à nouveau nos alliés à supporter une part juste du fardeau qu’est la responsabilité de nous protéger contre des menaces communes ».

« Cela signifie respecter la promesse faite en 2014 et réaffirmée au sommet de Bruxelles de 2018 de dépenser 2 % du PIB à la défense d’ici 2024 et d’investir 20 % de cette somme dans des équipements majeurs », ajoute le texte.

Le président français, Emmanuel Macron, a récemment renouvelé sa volonté de mettre en place « une véritable armée européenne » afin de protéger les Européens contre « la Russie, la Chine et même les États-Unis ». Une remarque que Donald Trump a qualifiée de « très insultante », avant de redemander à l’Europe de « payer sa juste part de l’OTAN, que les États-Unis subventionnent largement ! »

« La Russie enfreint le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire depuis de nombreuses années », a souligné Mike Pompeo lors de sa déclaration, ajoutant qu’il reviendrait plus tard dans la soirée, à la réunion de l’OTAN, sur les violations présumées commises par la Russie.

La question du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) figurera en bonne place à l’ordre du jour des discussions après que Donald Trump a annoncé en octobre qu’il se retirerait du FNI.

Les alliés devraient appeler Washington à reconsidérer leur décision de se retirer de l’accord avec Moscou et faire pression pour que les États-Unis les aident à amener la Russie à se conformer au traité de maîtrise des armements, ont déclaré les responsables de l’OTAN avant la réunion.

Selon les diplomates européens, il est toutefois possible qu’au cours de la réunion, les États-Unis signalent à leurs alliés qu’un processus officiel de retrait de l’INF pourrait être reporté « de plusieurs mois ».



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