«  Un deuxième referendum sur le Brexit sera la dernière des options » – EURACTIV.fr

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Après le rejet de l’accord du Brexit par les parlementaires britannique, l’option d’un second referendum pourrait devenir la seule issue du Royaume-Uni, estimeGina Miller.

Gina Miller est une femme d’affaires britannique. Elle a est connue pour être une des principales figures de la campagne britannique pour faire annuler le Brexit. Elle a notamment obtenu de la justice britannique que l’activation de l’article 50 soit validée par les parlementaires, et non uniquement par le gouvernement britannique.

Vous êtes la personne qui a été a demandé à la justice britannique de trancher sur la procédure d’activation de l’article 50.  La semaine dernière, les parlementaires britanniques ont rejeté l’accord sur le Brexit. Qu’en pensez-vous ?

Le cas que j’ai porté en justice a été construit autour de l’idée que Theresa May allait activer l’article 50 sans consulter le Parlement. Dans nos lois, dans notre constitution, seul le Parlement britannique peut retirer certains droits aux citoyens britanniques. Et le Brexit va évidemment faire perdre aux citoyens britanniques un certain nombre de droits. Il me paraissait donc évidement que le Parlement devait être décisionnaire sur l’activation de l’article 50.

L’autre paramètre, c’est que parmi les 28 États membres, le Royaume-Uni est le seul à ne pas avoir de constitution écrite. Quelqu’un devait donc demander à la justice britannique de trancher sur ce qui était possible au niveau constitutionnel. Et je l’ai fait. L’idée était de forcer le débat parlementaire à avoir lieu et Theresa May à rendre des comptes.

Vous attendiez-vous à ce que le débat parlementaire prenne cette tournure ?

Honnêtement je n’avais pas envisagé un tel chaos parlementaire. Je pensais que les parlementaires seraient beaucoup plus impliqués dans l’exercice de demander des comptes sur l’évolution des négociations du Brexit à Theresa May. Mais ils ont commencé à poser les questions trop tard et sont maintenant insatisfaits des réponses apportées.

L’implication du Parlement dans l’activation de l’article 50 du traité est-elle une erreur ?

Non, car ne pas consulter le Parlement sur la sortie du Royaume-Uni aurait créé un dangereux précédent en droit constitutionnel. Si le Parlement n’avait pas été consulté sur cette question fondamentale, cela aurait signifié que n’importe quel Premier ministre aurait ensuite eu la latitude pour décider presque seul de l’évolution des droits fondamentaux des citoyens britanniques.

Il me semble juste que le Parlement britannique vote sur l’accord du Brexit. Ce qui me désole, c’est que de nombreux parlementaires font passer leurs partis politiques avant l’intérêt des citoyennes et ceux du pays. Il n’y a pas de rassemblement pour trouver une voie de sortie. Il faut que les élus soient plus honnêtes sur la réalité du Brexit et des options qui sont sur la table. Ou alors juste dire sur « c’était une erreur ».

Quelle voie de sortie s’offre aujourd’hui pour sortir de l’impasse ?

Beaucoup de gens pensent que la défaite historique de Theresa May lors du vote contre l’accord du Brexit a changé la donne, mais je ne pense pas que cela soit le cas. Si vous rejetez un accord, il faut savoir ce que vous allez voter à la place. Et pour l’heure, il n’y a aucun accord là-dessus, ce qui fait du « no deal » la seule option encore viable.

Les députés continuent de dire qu’il n’y a pas de majorité pour le « no deal », mais ce n’est pas suffisant. Il faut maintenant être proactif et mettre quelque chose sur la table. Nous sommes vraiment à un moment dangereux.

Pensez-vous qu’un second referendum pourrait être la solution à la crise actuelle ?

Un deuxième référendum pourrait devenir la seule option, mais nous n’en sommes pas encore là. Pour qu’un nouveau vote du public soit possible, les parlementaires britanniques devraient soutenir dès aujourd’hui cette solution. Et en l’état des choses, seul un tiers des parlementaires seulement le feraient. Donc ce n’est pas encore une véritable option. Mais cela pourrait devenir la dernière option, si rien ne se passe. Les Britanniques veulent juste que le Brexit s’achève et reprendre le cours de leur vie.

C’est pour cela que les politiciens doivent dire la vérité aux citoyens. Car toute option autre que le « remain » qui serait votée au Parlement signifierait que le Brexit est loin d’être fini. Et que les négociations se poursuivraient encore des années.

Maintenant, j’aimerais que les politiciens soient plus honnêtes avec les citoyennes britanniques. Et si avec toutes les informations en mains, ils souhaitent toujours sortir de l’Union européenne, alors il faudra sortir.

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