Quand Manfred Weber taxe Alexis Tsipras de populiste – EURACTIV.fr

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La victoire du parti de droite grec Nouvelle démocratie sur le parti Syriza d’Alexis Tsipras aux prochaines élections montrerait que la montée des populistes en Europe n’est pas irréversible, selon le candidat du Parti populaire européen, Manfred Weber.

Lors d’une conférence du principal parti d’opposition grecque, le 15 décembre, Manfred Weber, candidat à la présidence de la Commission pour le PPE, a critiqué le Premier ministre grec Alexis Tsipras, le qualifiant de populiste.

« Tsipras a menti au peuple grec, qui a dû payer les frais des actions de son gouvernement », a-t-il asséné.

Le responsable politique bavarois a été plus loin en accusant Alexis Tsipras, qui appartient à la gauche européenne, et le groupe socialiste du Parlement européen, de s’opposer à tous les accords commerciaux.

« La semaine dernière, ils ont rejeté l’accord de libre-échange entre l’UE et le Japon, alors que celui-ci sera créateur de nombreux emplois », a déclaré Manfred Weber.

« Regardez les problèmes économiques et le chaos politique à Londres. C’est ce qui arrive quand vous suivez les populistes. Il vaut mieux réformer l’Europe quand c’est nécessaire plutôt que de quitter l’UE ou même détruire l’unité européenne », a-t-il martelé, faisant référence au Brexit.

Sur la question migratoire, Manfred Weber a assuré que le PPE s’attaquerait aux problèmes actuels des frontières extérieures. « Les socialistes ignorent le problème et les populistes dans toute l’Europe ne dépendent que de la haine et de la peur. Les deux ont une chose en commun : ils ne savent pas comment gérer l’immigration illégale. Pour nous c’est clair : à l’avenir, personne ne traversera la frontière sans un passeport. »

« En Europe, nous partageons des racines communes et nous devons rester fidèles à nos valeurs chrétiennes et européennes », a-t-il ajouté.

Mitsotakis serait un excellent Premier ministre

Manfred Weber a fait l’éloge du chef de file de Nouvelle démocratie, Kyriakos Mitsotakis. Selon lui, s’il arrive au pouvoir, il sera un « excellent Premier ministre » et permettra de créer de nouveaux emplois en attirant des investissements.

Kyriakos Mitsotakis a soutenu la candidature de Manfred Weber à la présidence de la Commission européenne dès le départ.

« J’ai eu l’occasion de travailler avec Kyriakos Mitsotakis ces dernières années. Je crois en Nouvelle Démocratie et en son programme. Ce parti sait se faire entendre en Europe », a observé le Spitzenkandidat.

« Il a gagné le respect et l’admiration dans toute l’Union et chacun sait que lorsque Kyriakos Mitsotakis parle, il a le peuple grec à l’esprit », a-t-il ajouté.

« Nouvelle démocratie écartera les populistes et restaurera la crédibilité de ce pays formidable. Une victoire de Nouvelle démocratie sera un signal clair que l’essor du populisme n’est pas irréversible. »

Macédoine, la patate chaude

Manfred Weber est toutefois resté silencieux sur le récent accord conclu entre Athènes et Skopje pour renommer l’ancienne République yougoslave de Macédoine (ARYM) « Macédoine du Nord ».

Durant son discours, il a évité toute référence au dossier malgré le fait que le PPE, en tant que groupe politique, a publiquement soutenu l’accord.

Le vice-président du Parlement européen et eurodéputé Syriza, Dimitris Papadimoulis a déclaré que le PPE, d’autres groupes politiques et la Commission européenne étaient tous favorable au compromis trouvé, mais que la position de Manfred Weber n’était pas claire.

« Cela fait des mois que Manfred Weber garde le silence à ce sujet. Mais avec un comportement aussi opportuniste, il n’obtiendra jamais la confiance du Parlement pour succéder à Jean-Claude Juncker », a estimé Dimitris Papadimoulis.

L’accord sur le changement de nom devrait être soumis au vote du parlement grec en janvier. Nouvelle démocratie a toutefois promis de bloquer l’accord et appelé d’autres partis à faire de même.

Lors de la conférence, Kyriakos Mitsotakis a rappelé que son parti n’approuverait jamais un tel accord et que la majorité de la société grecque s’y opposait aussi.

« Cessez d’insulter les Macédoniens et tous les Grecs. Cessez de qualifier de nationalistes ou d’extrémistes de droite tous ceux qui s’opposent à votre politique », s’est-il insurgé.

Mensonge inacceptable

Le débat autour de la question s’est tendu la semaine dernière lorsque Kyriakos Mitsotakis a laissé entendre que le gouvernement grec avait « troqué » l’accord sur le nom de la Macédoine avec l’annulation des réductions de retraites, une mesure qui accompagnait le programme de sauvetage de la Grèce.

Les médias grecs ont rapporté que lors d’une réunion avec Alexis Tsipras la semaine dernière, le commissaire européen en charge des Finances, Pierre Moscovici s’était dit déçu de ces accusations.

Selon l’agence de presse d’Athènes (Athens New Agency), le responsable français aurait déclaré : « si l’on m’accuse d’avoir aidé à réduire l’austérité en Grèce, alors j’en suis fier ».

L’eurodéputé Syriza, Dimitris Papadimoulis, a déclaré que Manfred Weber et le commissaire européen à la migration, Dimitris Avramopoulos, qui participaient aussi à la conférence de Nouvelle démocratie, avaient tous deux nié avoir soutenu « l’injure inacceptable » de Kyriakos Mitsotakis.

« D’abord, ils savent tous les deux que c’est un mensonge inacceptable. Et puis, si ce troc avait vraiment eu lieu,  Kyriakos Mitsotakis aurait condamné d’autres hauts responsables du PPE, comme Jean-Claude Juncker, Angela Merkel, Antonio Tajani, et Donald Tusk », a commenté Dimitris Papadimoulis.

« Malheureusement pour lui, le mensonge a les jambes courtes, il n’ira pas loin. »

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