L’huile de palme, faux-ami économique de l’Indonésie

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Déclenchés pour planter toujours plus de palmiers à huile, les incendies indonésiens engendrent de lourds dégâts sanitaires dans la population, révèle une étude. Un article de notre partenaire le Journal de l’Environnement.

L’Indonésie et la Malaisie sont régulièrement frappées par des incendies de grande ampleur, visant à nettoyer la place pour les plantations de palmiers à huile. Lors de l’épisode El Niño de 2015, ces feux ont ravagé 2,6 millions d’hectares à Sumatra et Kalimantan (partie indonésienne de Bornéo), et auraient causé plus de 100.000 morts entre l’Indonésie, la Malaisie et Singapour, du seul fait de la pollution de l’air.

Dans leur étude, les économistes Jie-Sheng Tan-Sooa (université nationale de Singapour) et Subhrendu Pattanayak (université de Durham, Caroline du Nord) ont quant à eux analysé les conséquences sanitaires des incendies de 1997, une autre année d’El Nino, au cours desquels 11 millions d’hectares de forêts sont partis en fumées.

Cette étude publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) pointe que le pays gagnerait, économiquement, à imposer un moratoire sur de nouvelles plantations.

Moindre taille, moindre salaire

Outre les ravages causés à la riche biodiversité de cette région, ce désastre a affecté à long terme la santé des enfants exposés in utero à cette pollution de l’air. Les chercheurs ont en effet observé un net retard de croissance chez ces enfants, avec une taille réduite en moyenne de 3,4 centimètres à l’âge de 17 ans.

Outre les risques accrus de mortalité, ils évoquent une perte de chance économique: «la taille à l’âge adulte étant liée au niveau de revenu, cela signifie une perte salariale d’environ 3% pour environ un million de travailleurs indonésiens nés pendant cette période», avancent les auteurs.

Le moratoire serait coût-efficace

Dans une analyse coût-bénéfice tenant notamment compte de la santé et du tourisme, ils estiment que le prix à payer pour l’Indonésie serait moindre si ses autorités luttaient plus fermement contre les incendies, voire s’ils introduisaient un moratoire sur l’huile de palme.

Un vœu pieux, tant les bénéfices à court terme, pour la culture de l’huile de palme comme pour d’autres fléaux écologiques, priment sur ceux à plus long terme. En 2015, l’huile de palme a rapporté 18,6 milliards de dollars au pays (16,4 milliards d’euros), soit environ 10% du montant de ses exportations.

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