Les députés européens : répartition par pays et par groupe politique

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Les députés européens sont élus au suffrage universel direct tous les cinq ans. Actuellement, le Parlement européen est composé de 751 eurodéputés, répartis en groupes politiques. Par ailleurs, chaque Etat membre dispose d’un nombre défini de sièges.

Par pays

Depuis 2014, le Parlement européen compte 751 députés européens.

Avec le départ du Royaume-Uni de l’Union européenne, 73 eurodéputés britanniques doivent quitter le Parlement européen. 27 sièges seront alors redistribués à d’autres pays, les 46 autres étant gardés en réserve en cas d’élargissement de l’UE. Le Parlement européen comptera alors 705 députés européens.

Le nombre de députés représentant chaque Etat membre varie en fonction du nombre d’habitants. Plus la population du pays est importante, plus ses députés européens sont nombreux.

Avec la participation du Royaume-Uni aux élections européennes, le nombre de députés européens est temporairement maintenu à 751, dont 74 Français. La configuration à 705 eurodéputés ne sera mise en oeuvre qu’après le départ du Royaume-Uni, si besoin en cours de législature.

Par groupe politique

L’organisation des groupes politiques au sein du Parlement européen lui est spécifique. Plutôt que de se référer uniquement aux intérêts nationaux, les députés européens sont invités à se regrouper dans des formations plurinationales représentatives d’intérêts communs.

Pendant la législature 2014 – 2019, la plupart des 751 députés européens étaient répartis en 8 groupes politiques. La composition de ces derniers a quelque peu évolué, avec notamment la constitution d’un nouveau groupe d’extrême-droite (ENL) en juin 2015.

Pour former un groupe politique, il faut au minimum 25 députés européens originaires d’au moins 7 Etats membres de l’UE. 22 eurodéputés sont demeuré sous l’étiquette de « non inscrits », n’ayant pu satisfaire les conditions de constitution d’un groupe.

Suite au scrutin du 26 mai 2019, la répartition des groupes est amenée à évoluer. Les tractations pour la formation des futures coalitions sont en cours, mais la composition de l’hémicycle pourrait, en l’état actuel des résultats, ressembler à la suivante.

Les députés européens de la législature 2014 – 2019

Groupe du Parti populaire européen (PPE)

Le président du groupe est l’Allemand Manfred Weber (né en 1972). Membre du Parlement européen depuis 2004, il a siégé au sein de la commission pour les Affaires constitutionnelles, les Libertés civiles, la Justice et les Affaires intérieures. Vice-président du PPE depuis 2009, Manfred Weber a succédé au Français Joseph Daul, qui ne s’est pas représenté à ce poste, mais reste président du parti PPE.

Fort de ses 217 députés européens représentant tous les Etats membres de l’Union sauf le Royaume-Uni, le PPE était, de 2014 à 2019, le plus grand groupe du Parlement européen. Il est aussi une composante importante du paysage politique européen : plusieurs Premiers ministres actuels dans les Etats membres de l’UE ainsi que le président de la Commission européenne appartiennent à cette famille politique.

Si l’on considère la répartition par nationalités, les 34 parlementaires de la délégation allemande représentaient le plus grand bloc du groupe. La délégation française était composée de 21 élus appartenant aux partis Les Républicains (LR) et à Agir.

Suite à la défection du parti conservateur britannique après les élections de juin 2009, le PPE-DE (pour « Démocrates européens ») est redevenu le PPE. Fondé en 1953 (sous le nom de Groupe Démocrate-Chrétien), à l’époque de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), le PPE est le groupe politique le plus important en nombre depuis 1999. Son avance sur le deuxième groupe, celui des Socialistes et Démocrates (S&D) s’est néanmoins érodée en 2014. Le PPE ne comptait que 30 sièges d’avance, contre 79 lors de la précédente législature.

Alliance progressiste des Socialistes & Démocrates au Parlement européen (S&D)

Le président du groupe est l’Allemand Udo Bullman (né en 1956). Il succède à l’italien Gianni Pitella en mars 2018, ce dernier ayant été élu au Sénat italien. Membre du Parlement européen depuis 1999, il est devenu vice-président de la délégation allemande en 2003.

Le Groupe S&D réunit les sociaux-démocrates, les socialistes, les travaillistes et les démocrates membres du Parlement européen. Il représentait le deuxième groupe du Parlement et les 28 Etats membres.

Les sociaux-démocrates comptaient, de 2014 à 2019, 187 députés européens, originaires de tous les Etats membres. L’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni représentaient les délégations nationales numériquement les plus importantes, avec respectivement 27, 26 et 20 membres (issus du Parti social-démocrate allemand, du Parti démocrate italien et du Parti travailliste britannique).

Par rapport aux élections de 2009, le groupe S&D était en légère diminution. Cependant le nombre total de membres au sein du Parlement européen a également diminué et le retard du S&D sur le groupe du PPE s’est significativement réduit.

Groupe des conservateurs et des réformateurs européens (CRE)

Le président du groupe est le Britannique Syed Kamall (né en 1967). Membre du Parlement européen depuis 2005, il a siégé au sein des commissions des Affaires économiques et monétaires ainsi que du Commerce international.

A l’initiative des conservateurs britanniques, rejoints par l’ODS tchèque et le PiS polonais, le groupe des conservateurs et des réformateurs européens (ECR), opposé au fédéralisme, est né le 30 mai 2009.

A la suite des élections européennes de 2014, l’ECR a gagné 13 sièges pour devenir le 3e groupe du Parlement européen. Il comptait 75 eurodéputés lors de la législature 2014 – 2019. Il composé de 19 Britanniques, issus du parti conservateur pour la plupart, de 18 Polonais (essentiellement Droit et Justice) et d’autres parlementaires issus de 17 pays différents.

Groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ADLE)

Le président du groupe est le Belge Guy Verhofstadt (né en 1953). Ancien Premier ministre de Belgique (1999-2008), Européen et fédéraliste convaincu, il devient député européen en 2009. Immédiatement élu président du groupe ADLE, il en est la tête de liste lors des élections européennes de 2014 et est reconduit au poste de président du groupe.

Avec 68 députés issus de 21 pays, l’Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l’Europe (ADLE) était le quatrième groupe politique d’importance au Parlement européen.

En termes de délégations nationales, les Etats membres les plus représentés au sein de ce groupe étaient l’Espagne (8 membres), la France et les Pays-Bas (7 membres).

Distancé numériquement par rapport aux groupes du PPE et du S&D, l’ADLE est résolument fédéraliste, central au sein du Parlement et incontournable pour la création de compromis.

Groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL)

La présidente du groupe est Gabriele Zimmer (née en 1955). Membre du parti allemand Die Linke, elle est eurodéputée depuis 2004. Au Parlement européen, elle a siégé au sein de la commission chargée du Développement. Elue présidente du groupe en 2012, Gabrielle Zimmer a été réélue en 2014 à la suite des élections européennes.

Avec 52 députés issus de 14 Etats membres, le Groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL), alors cinquième groupe politique du Parlement européen, regroupe les partis de gauche radicale. Il a été créé en 1994, au début de la quatrième législature.

Lors de l’élargissement intégrant l’Autriche, la Finlande et la Suède, en janvier 1995, les représentants des partis de gauche des pays nordiques ont rejoint le GUE. Le groupe est composé de deux sous-groupes : la gauche unitaire européenne et la gauche verte nordique.

La délégation espagnole était la plus importante avec 10 députés, suivie des délégations allemande et grecque, qui en comptaient respectivement 8 et 6.

Groupe des Verts/Alliance libre européenne (Verts/ALE)

La présidence du groupe est bicéphale, afin de respecter la parité homme-femme. L’Allemande Ska Keller (née en 1981), membre de l’Alliance 90 / Les Verts et le Belge Philippe Lamberts (né en 1963), membre du Parti écolo, assurent cette coprésidence.

Ce n’est qu’en 1984 que les Verts ont commencé à coordonner leurs efforts au niveau européen. En juillet 1999, ils ont rejoint l’Alliance libre européenne qui regroupe les partis militant notamment pour le droit des nations sans Etat et des régions d’Europe à l’autodétermination. Ils ont donné naissance à un nouveau groupe politique : les Verts/ALE. Ce groupe comprenait 52 parlementaires européens pendant la législature 2014 – 2019.

En son sein, la délégation allemande était la plus nombreuse, avec 13 députés, suivie des délégations française et britannique, avec 6 députés chacune.

Groupe Europe de la liberté et de la démocratie directe (EFDD)

Le groupe EFD est dirigé par le Britannique Nigel Farage (né en 1964), membre du Parlement européen depuis 1999.

Issu du groupe Europe libertés démocratie (EFD) né le 1er juillet 2009, le groupe Europe de la liberté et de la démocratie directe (EFDD) prend son nouveau nom en 2014.

Composé essentiellement de membres issus de l’ancien groupe « eurocritique, eurosceptique et euroréaliste » Indépendance / Démocratie (ID) et, en plus faible proportion, de l’Alliance pour l’Europe des nations (AEN), l’EFDD représentait la septième force politique du Parlement européen avec 41 députés issus de 7 pays.

17 membres du groupe étaient Britanniques : ils viennent du parti souverainiste UKIP, dont le fondateur Nigel Farage et plusieurs députés ont depuis démissionné. Ils sont donc devenus indépendants. 14 eurodéputés affiliés à l’EFDD étaient italiens et appartenaient principalement au Mouvement 5 Etoiles (M5S). La délégation française comptait 6 députés issus de plusieurs partis souverainistes (Debout la France, Les Patriotes, Les Français libres). Les autres délégations se composaient de 1 ou 2 députés.

Europe des Nations et des Libertés (ENL)

Le groupe ENL est co-présidé par Nicolas Bay (France) et Marcel de Graaf (Pays-Bas), tous deux élus en 2014. La création du groupe parlementaire s’est faite en grande partie sous l’impulsion de Mme Le Pen.

Après un an de difficultés à rassembler des députés d’au moins 7 pays – une condition nécessaire à la formation d’un groupe parlementaire – issu de l’extrême-droite européenne, Europe des Nations et des Libertés a été fondé le 15 juin 2015. Le groupe affiche son opposition à la « technocratie européenne » et à l’immigration tout en s’élevant contre le marché et la monnaie unique.

C’était la plus petite formation du Parlement européen : elle comptait 37 eurodéputés de 8 nationalités différentes. Avec 15 eurodéputés principalement membres du Rassemblement national, la délégation française était la plus importante. On dénombrait par ailleurs 6 Italiens (Ligue du Nord), 4 Autrichiens (FPÖ), 4 Néerlandais (PVV) et 4 Britanniques (UKIP). ENL comptait aussi deux députés polonais, un belge et un allemand.

Non inscrits

22 eurodéputés étaient « non-inscrits », ce qui signifie qu’ils ne sont apparentés à aucun groupe politique. La grande majorité des députés non-inscrits proviennent de partis nationaux d’extrême-droite.