[Le Récap’ des européennes] La gauche part en ordre dispersé, le Brexit pourrait empiéter sur le scrutin

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Actualité


18.01.2019

Justine Daniel

Cette semaine dans le Récap’, on fait le point sur les dernières actualités des partis politiques dans leur préparation de la campagne. Le PS, Europe Écologie-les Verts et Génération.s ont passé la semaine à ferrailler à coups de micros interposés, revendiquant chacun être le mieux placé pour faire face aux enjeux écologiques et sociaux. Le Rassemblement national a quant à lui lancé sa campagne, mais LaREM a repris la tête du sondage mensuel des intentions de vote mené par l’Ifop. Enfin, l’hypothèse de plus en plus plausible d’un report du Brexit pose de grandes difficultés quant à l’organisation du scrutin.

Marine Le Pen, Benoît Hamon et Yannick Jadot - Crédits : Facebook, France Inter (copie d'écran), Wikimedia Commons

Marine Le Pen, Benoît Hamon et Yannick Jadot – Crédits : Facebook, France Inter (copie d’écran), Wikimedia Commons

Les derniers espoirs d’alliance évaporés à gauche

Quelques jours après le renoncement de la socialiste Ségolène Royal à se présenter aux européennes faute d’alliance, le chef de file écologiste Yannick Jadot s’est à son tour exprimé lundi au micro de France Inter. Alors que la première avait qualifié les refus de Génération.s et des Verts de « faute grave […] face à la montée des nationalismes« , le second a accusé « les socialistes, les Républicains, les libéraux […] de ne pas voter pour l’interdiction du glyphosate, de voter les accords de libre-échange, et [s’agissant de Ségolène Royal, ndlr] […] de défendre le dépassement par les constructeurs automobiles des normes de diesel« . En conclusion, le candidat EE-LV a revendiqué « cohérence« , « sincérité » et « clarté« .

De quoi également résoudre Génération.s à annoncer la formation d’une liste indépendante composée entre autres de membres de la société civile. Au Parlement européen (PE), les élus ralliés à Benoît Hamon – Guillaume Balas, Isabelle Thomas et Édouard Martin – ont annoncé que celle-ci devrait être finalisée d’ici fin février. Jeudi 17 janvier, Benoît Hamon s’est à son tour s’installé derrière le micro de France Inter. En partant seul, le mouvement éviterait selon lui « une alliance de tout et son contraire » avec une « stratégie opaque« , reprochant lui aussi aux socialistes de former « une grande coalition avec la droite » au PE.

Ces deux passages radiophoniques ont ulcéré les élus socialistes au Parlement européen. Ceux-ci ont qualifié « d’indignes » et de « honte » les propos de Yannick Jadot lors d’une rencontre presse à Strasbourg, accusant ce dernier de minimiser voire de nier l’action du reste de la gauche. Par un communiqué de presse, ils ont également rappelé à Benoît Hamon les quatre années et demie passées par les eurodéputés Génération.s à leurs côtés.

Le PS dit continuer ses discussions avec les radicaux de gauche, représentés au Parlement européen par Virginie Rozière. Cette dernière, ainsi que les sortants Christine Revault d’Allonnes, Eric Andrieu, Sylvie Guillaume et Karine Gloanec-Morin, sont candidats pour faire partie d’une liste. Pour en prendre la tête, c’est à présent le nom du premier secrétaire Olivier Faure qui circule.

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Le Brexit touche aussi les élections européennes

Outre-Manche, c’est le Brexit qui déchire depuis des mois la classe politique britannique. Alors que mardi 15 janvier les parlementaires ont massivement rejeté l’accord de sortie de l’UE proposé par le gouvernement, la probabilité d’une brutale sortie sans accord s’accroît. A l’heure actuelle, Theresa May ne dispose donc plus que de 70 jours pour proposer une alternative susceptible de dégager une majorité.

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La possibilité de reporter le Brexit est donc dans toutes les têtes. Mais elle pourrait se répercuter sur l’organisation des élections européennes si la sortie est repoussée au-delà du 2 juillet. C’est en effet à cette date que le Parlement nouvellement élu doit prendre ses fonctions, en théorie sans les Britanniques dont les sièges ont été en partie redistribués.

Cette éventualité a certes été anticipée par une décision fixant la composition du futur Parlement européen. Si le Royaume-Uni prévoit d’être toujours membre de l’Union cet été, alors les Britanniques devront auparavant battre campagne et leurs élus intégrer temporairement l’hémicycle. La nouvelle organisation du Parlement, et notamment le passage de 751 à 705 sièges, ne sera ainsi appliquée qu’une fois le pays définitivement sorti. Les États membres doivent donc faire élire, dès le mois de mai, des députés qui ne prendront leur fonction qu’après le Brexit.

Mais politiquement cette situation serait pour le moins ubuesque : un pays en passe de quitter l’UE devrait continuer à participer aux décisions politiques des institutions.

Le chiffre de la semaine : 23%

La dernière édition du sondage mensuel mené par l’institut Ifop donne à nouveau La République en marche (LaREM) en tête des intentions de vote. Le parti accumulerait 23% des votes « si les élections devaient se dérouler dimanche prochaine« , selon la question posée les 8 et 9 janvier à un échantillon représentatif de 934 électeurs. Le Rassemblement national, dont le résultat avait atteint 24% en décembre, se voit relégué à la seconde place, 3 points derrière LaREM.

Le parti de Marine Le Pen a d’ailleurs lancé sa campagne dimanche 13 janvier. Cette dernière, qui espère un rassemblement des droites et extrême droites nationalistes à l’échelle nationale et européenne, s’est enorgueillie de nouveaux ralliements issus de la droite traditionnelle. Le parti capitalise en partie sur le mouvement des gilets jaunes, et perdrait d’ailleurs 2,5 points dans les intentions de vote en présence d’une éventuelle liste estampillée du mouvement, et Debout la France 1,5%.

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La France insoumise perdrait également 2,5 points en faveur d’une telle liste, qui rassemblerait de son côté 7,5% des intentions de vote. La formation d’une liste gilets jaunes reste cependant très hypothétique, à un peu plus de quatre mois du scrutin, et la ligne politique défendue difficile à anticiper. Quelques propositions éparses – comme la « directive européenne contre l’évasion fiscale à l’initiative de la France », proposée par les gilets jaunes du Grand Pau – ont été formulées mais sans perspectives globales sur l’avenir souhaité de l’UE. D’autant plus que ce sujet est totalement absent du grand débat organisé par le gouvernement.

Et aussi :

Chez LR, François-Xavier Bellamy divise toujours. Eric Ciotti qui préside la commission d’investiture du parti a confirmé que celle-ci se réunirait le 29 janvier pour désigner la tête de liste. Ce dernier a ouvertement soutenu la candidature du philosophe et élu de Versailles François-Xavier Bellamy, donc de plus en plus pressenti pour conduire la campagne de LR. Celui-ci a par ailleurs exposé sa vision européenne dans un entretien à Valeurs actuelles :  « une Europe de la coopération entre nos pays, au service de la défense de notre civilisation« . Autrement dit, défendre la nation, « seul cadre où s’exprime la souveraineté des peuple » contre ceux qui veulent sa disparition, comme, selon lui, Emmanuel Macron.

Mais le jeune philosophe de 33 ans ne fait toujours pas l’unanimité en interne. Malgré la « sympathie » que lui porte Gérard Larcher, le président du Sénat a rappelé ses divergences sur « un certain nombre de sujets de société« ,  lors de ses vœux à la presse jeudi 17 janvier. « Ma conception qu’une tête de liste est quelqu’un qui puisse rassembler » et « incarner l’épicentre du mouvement tel qu’il est« , a-t-il ajouté, laissant ainsi comprendre que ce n’est pas le cas de M. Bellamy. Pour Franck Proust, chef de la délégation LR au Parlement européen, ce sera quoi qu’il en soit Laurent Wauquiez qui mènera la campagne. L’eurodéputé sortant ainsi que Rachida Dati, Nadine Morano, ou encore Brice Hortefeux ont annoncé souhaiter figurer sur la future liste.

Un référendum sur les institutions n’aura pas lieu le 26 mai. Possibilité sérieusement envisagée par la majorité, l‘organisation d’un référendum sur la réforme des institutions n’aura, quoi qu’il arrive, pas lieu le même jour que les élections européennes. Pour le ministère de l’Intérieur, les délais sont en effet trop courts. Il faut « au minimum six ou huit mois » pour organiser une telle consultation, selon un conseiller interrogé par Le Figaro.

Silvio Berlusconi, candidat aux européennes. L’ancien président du Conseil italien a annoncé jeudi 17 janvier son intention d’être candidat aux élections européennes, lors d’un déplacement en Sardaigne pour une réunion de son parti, Forza Italia (FI). Condamné pour fraude fiscale en 2013, il avait été rendu inéligible, mais cette interdiction a été levée en mai 2017.

Les sondages donnent actuellement Forza Italia à moins de 10%, ce qui ne semble pas décourager le Cavaliere. Le leadership de la traditionnelle coalition entre Forza Italia et la Ligue, toujours effective dans certains villes et régions, s’est en effet inversé lors des législatives de 2018. La Ligue avait obtenu 17,3% des voix contre 14% pour FI. Matteo Salvini s’est d’ailleurs finalement allié avec le Mouvement 5 étoiles pour gouverner.

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