Le « hard Brexit » sera lourd de conséquences – EURACTIV.fr

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Dans une note de 6 pages, datée du 2 août, le gouvernement britannique évalue les effets dévastateurs à court terme d’une rupture sans accord avec l’Union européenne. Un article de notre partenaire, le Journal de l’environnement.

Depuis le référendum du 23 juin 2016, on ne compte plus les scenarii catastrophes du post-Brexit. Selon leurs rédacteurs, le Royaume-Uni risque de manquer d’énergie, de denrées alimentaires ou de papier toilette une fois larguées les amarres avec l’Union européenne. Cette fois, ce sont les experts du gouvernement britannique qui tiennent la plume. Et leurs conclusions ne sont guère réjouissantes.

Publiées à la demande express des députés britanniques, les grandes lignes de l’opération Yellowhammer (bruant jaune) visent à évaluer les effets d’une sortie de l’Europe sans accord (hard Brexit). Au vu des derniers débats parlementaires, outre-Manche, cette hypothèse s’avère de plus en plus plausible. Sans infléchissement de la politique du Premier ministre Boris Johnson, il y a fort à parier que Londres quittera le navire communautaire le 1er novembre prochain, sans le moindre gilet de sauvetage.

Pays tiers

« Tous les liens et les accords réciproques avec l’UE » seront alors rompus : le Royaume-Uni sera refoulé au rang de « pays tiers » de l’Europe. Tout aussi problématique : faute de décision claire du gouvernement, les entreprises britanniques, notamment les PME, ne sont absolument pas préparées à la rupture des principes de libre circulation des personnes, des capitaux et des marchandises.

Ce qui n’est pas sans conséquence sur la sécurité des personnes. « Les risques associés à l’automne et à l’hiver, comme les intempéries, les inondations et les maladies saisonnières pourraient accroître les impacts. »

Embouteillages monstres

Aux frontières, la situation risque d’être des plus chaotiques. Les douanes n’étant pas préparées au rétablissement des contrôles, des embouteillages monstres sont à craindre dans le Kent et le nord de la France. Selon un scénario « moyennement catastrophique », il faudra entre 1,5 et 2,5 jours aux chauffeurs de poids lourds pour traverser la Manche. Chaque année, ce sont plus de 3 millions de camions qui traversent le Channel via Douvres et Calais. L’administration Johnson craint que la congestion des routes perturbe aussi l’approvisionnement en produits pétroliers du Grand Londres et du sud du pays. Les automobilistes et les consommateurs de fioul apprécieront.

De moindre ampleur, le problème du passage des frontières s’annonce bien pire à Gibraltar. Du fait du renforcement annoncé des contrôles à la frontière avec l’Espagne, les délais d’attente pourraient atteindre 4 jours. De quoi sévèrement perturber l’approvisionnement en vivres et en médicaments et l’évacuation des déchets du territoire britannique.

Épidémies de zoonoses

Ce ralentissement annoncé du transport routier effraie certains secteurs. À commencer par les vétérinaires qui craignent que tout ralentissement, voire rupture, de la chaîne d’approvisionnement en produits vétérinaires « réduise notre capacité à prévenir et contrôler le déclenchement de certaines épidémies, avec des impacts potentiels sur la santé animale, la faune, l’environnement, la disponibilité et la sécurité sanitaire d’aliments et la propagation de zoonoses qui peuvent directement affecter la santé humaine. »

Cette inquiétude n’a rien de fantasmagorique. Voilà plusieurs années que les autorités s’avèrent incapables de juguler l’épidémie de tuberculose bovine (en partie imputable aux pratiques des éleveurs). Jusqu’à présent, leur seule réponse a été d’organiser le massacre des blaireaux sauvages, considérés (à tort) comme le vecteur unique de la maladie. Plus de 60 000 mustélidés devaient être ainsi abattus l’an prochain.

Pas de famine

Même si le pays ne produit que 15 % des fruits et 55 % des légumes qu’il consomme, la famine ne menace pas le royaume. En revanche, il faut s’attendre « à une diminution de la variété et de la disponibilité » des produits et à une augmentation de leurs prix. « Ce qui pourrait affecter les populations les plus vulnérables. » Et avec l’arrivée des fêtes de fin d’année, « le gouvernement ne pourra anticiper tous les effets potentiels [du Brexit] sur la chaîne d’approvisionnement en produits agroalimentaires. » « Il y a un risque d’achats de panique qui aggraveraient les pénuries alimentaires ».

Il ne faudra pas compter se rattraper sur les produits de la mer. Car, dès le jour 1 du Brexit, près de 300 chalutiers européens pourraient s’aventurer illégalement dans les eaux britanniques. Là encore, des troubles sociaux sont à craindre.

Autre sujet d’inquiétude : l‘eau potable. Toutes les compagnies ne disposent pas de stocks suffisants de produits de traitement. « Le risque est considéré comme faible et ces impacts devraient rester localisés et ne devraient pas affecter plus de 100 000 personnes. »

Pas de rupture d’approvisionnement en énergie à craindre dans les premières heures du Brexit. En revanche, les rédacteurs de bruant jaune estiment menacée la sécurité d’approvisionnement en électricité par la suite. « Dans ce cas, on verra certainement augmenter les prix de l’électricité pour les consommateurs (entreprises et particuliers), avec des conséquences économiques et politiques. »

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