La politique budgétaire de l’Union européenne en chiffres

Un article publié par La Croix et notre partenaire Toute l’Europe


À l’occasion de son cahier spécial sur une « Europe plus coordonnée », La Croix fait le point sur les politiques budgétaires et la zone euro, en partenariat avec Toute l’Europe.


Des pays très endettés, mais un peu moins en déficit

La zone euro a bien dû mal à respecter les critères budgétaires qu’elle se fixe. Alors que la dette ne doit normalement pas dépasser les 60 % du PIB, elle représentait 87 % en 2017. Certains pays s’en sortent bien, comme le Luxembourg ou les trois pays baltes nouvellement entrés dans l’euro. Mais l’Italie, le Portugal et la Belgique par exemple dépassaient allègrement les 100 % de dette en 2017. En France, le niveau de dette atteignait 98,4 % du PIB fin 2018.

Du côté du déficit, les voyants sont moins au rouge. En 2017, seuls l’Espagne et le Portugal ne respectaient pas la règle d’avoir un déficit public inférieur à 3 % du PIB. Les administrations grecques, qui avaient atteint le record de 15 % de déficit en 2009, étaient très légèrement excédentaires en 2017 (0,8 %).

Le pacte de stabilité contre les dérapages budgétaires

Le pacte de stabilité et de croissance (PSC) est un ensemble de mesures entérinées en 1997 et spécifiques à la zone euro. Celle-ci a mis en place une union monétaire, mais le budget reste la prérogative des États. Le PSC est là pour s’assurer que les pays membres n’ont pas un dérapage budgétaire trop important.

Il prévoit un volet préventif et un volet correctif. Tout d’abord, les États doivent transmettre à la Commission européenne des programmes de stabilité, qui correspondent grosso modo à leurs objectifs budgétaires. Les autres ministres européens de l’économie et des finances jugent si ces objectifs sont tenables, réalistes et conformes. En cas de problème, ils demandent au pays de corriger sa trajectoire.

Si les critères de dette et de déficit ne sont pas respectés et que le pays n’est pas en récession, la Commission européenne peut décider qu’il y a déficit excessif. Une procédure s’enclenche, et faute de réaction de l’État concerné, des sanctions financières peuvent être prises mais cela n’arrive que rarement.

L’euro, du choc pétrolier à la crise financière

1970. Rapport Werner, 1er modèle d’une union monétaire. Le premier ministre luxembourgeois, Pierre Werner, remet un plan pour une politique économique commune. Ce plan sera plombé par la crise de 1973 et abandonné.

1989-1992. Rapport Delors et traité de Maastricht. Jacques Delors, président de la Commission européenne, reprend l’idée du rapport Werner. En 1989, le rapport Delors fournit une feuille de route pour l’union économique et monétaire (UEM). Le traité de Maastricht entérine cette UEM.

1999-2002. L’arrivée de l’euro. L’euro devient la monnaie légale à compter du 1er janvier 1999. Ce lancement est d’abord restreint aux systèmes financiers, avant que les pièces et billets ne rejoignent les poches des particuliers en 2002.


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