La nouvelle présidente slovaque secoue le groupe de Visegrad

Un article publié par notre partenaire Euractiv


L’élection de Zuzana Čaputová à la présidence de la Slovaquie a été reçue de façon mitigée dans d’autres pays de Višegrad – Hongrie, Pologne et République tchèque – ayant tous adopté une position sceptique à l’égard de l’UE ces dernières années. L’élection de la femme politique libérale et pro-UE pourrait faire bouger les choses dans la région.


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Débat national : Les analystes slovaques suggèrent que son plus grand impact serait probablement dans le débat national, étant donné que le président sortant, Andrej Kiska, était aussi pro-occidental bien que pas libéral.

La victoire de Zuzana Čaputová pourrait aider les nouvelles forces politiques à concurrencer le SMER socialiste. Après une dizaine d’années passées à dominer la scène politique nationale, le parti est rattrapé par des scandales de corruption et des liens avec des personnes accusées du meurtre de Jan Kuciak et Martina Kusnirova.

Réunion embarrassante à Prague : Le président tchèque, Miloš Zeman, a félicité Zuzana Čaputová et l’a invitée à effectuer sa première visite à l’étranger en République tchèque. Le président avait ouvertement soutenu son rival, Maroš Šefčovič, qu’il avait rencontré avant le deuxième tour.

Félicitations tardives de la Pologne : Le gouvernement polonais a félicité la présidente entrante deux jours après son élection. À la télévision d’État polonaise, elle a été décrite comme « une féministe libérale », ce qui peut expliquer la réaction tardive. Ryszard Czarnecki, eurodéputé conservateur PiS (affilié CRE) a regretté que le président « conservateur et très pro-polonais » Andrei Kiska n’ait pas décidé de se représenter aux élections.

Vu de Hongrie, une « fédéraliste européenne à la sauce Soros » : À Budapest, le discours du gouvernement est que l’UE est divisée entre ceux qui s’opposent à la migration et souhaitent préserver la souveraineté nationale contre ceux qui veulent des États-Unis d’Europe. Les médias pro-gouvernementaux ont dépeint Zuzana Čaputováas comme une « Soros bis », une politicienne pro-migration, qui poursuivra le programme fédéraliste d’Andrej Kiska. Ils omettent cependant de dire que les minorités hongroises en Slovaquie ont également voté pour la libérale. Les médias de l’opposition ont perçu sa victoire comme une lueur d’espoir contre le populisme autoritaire dans la région. Euractiv Slovaquie, Euractiv République tchèque, Euractiv Pologne

PARIS

Mémorial rwandais : Contrairement à Jean-Claude Juncker, Emmanuel Macron n’a pas assisté aux cérémonies marquant le 25e anniversaire du génocide rwandais. Il a toutefois demandé que le 7 avril devienne une date commémorative officielle en France. Le génocide a fait entre 800 000 et 1 million de morts. La question reste sensible en France, le pays, alors dirigé par François Mitterand, étant accusé d’être l’allié des forces hutu, responsables de la plupart des effusions de sang. Emmanuel Macron a également annoncé qu’il avait nommé un groupe d’experts chargé d’enquêter sur le rôle de la France dans le génocide du Rwanda.

En Marche mène le dernier sondage : La liste de La République en Marche est en tête d’un nouveau sondage publié le 7 avril. Elle obtient à présent 23 % des intentions de vote, suivi par le Rassemblement national, qui comptabiliserait 20 ou 21 % des voix en fonction de la présence ou non d’une liste « gilet jaune ». Les Républicains restent en troisième position avec 12 % suivis par La France Insoumise (8,5 %). Les écologistes de l’EELV arrivent à 8 % tandis que la liste menée par Raphaël Glucksmann avec le soutien du Parti socialiste ne récolte que 5,5 % des intentions de vote. (Euractiv France)

BRUXELLES

Le scandale des visas traverse l’Atlantique : Les États-Unis ont envoyé une lettre au ministre des Affaires étrangères belge, Didier Reynders, soulevant des inquiétudes concernant le scandale des visas humanitaires qui a secoué le pays. Le système des visas humanitaires, qui accorde l’asile aux personnes persécutées, a été géré par un réseau d’intermédiaires en dehors des voies officielles sous la direction de l’ancien ministre de l’Intérieur, Theo Francken, du parti nationaliste flamand N-VA.

Environ 1 500 de ces visas ont ainsi été délivrés de manière frauduleuse, principalement à des chrétiens syriens, et Washington a fait part de ses préoccupations en matière de sécurité après que l’Office national de l’immigration a révélé que 121 d’entre eux avaient disparu, la Belgique étant l’un des 50 pays « privilégiés » dont les ressortissants peuvent entrer aux États-Unis sans visa. (Alexandra Brzozowski, Euractiv)

ROME

L’extrême droite européenne à Milan : Afin de forger une alliance en vue des européennes, l’Italien Matteo Salvini a invité des partis d’extrême droite de toute l’Europe à Milan le 8 avril. L’Alternative pour l’Allemagne (AfD), le Parti populaire danois et le Parti finlandais ont confirmé leur participation, tandis que le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen sera absent.

Des salles de classe vides : Près de 70 000 écoliers de moins seront assis dans les salles de classe italiennes l’année prochaine, en raison du déclin démographique. Outre l’impact social d’une telle réduction, le nombre d’enseignants actifs risque également d’être réduit, s’inquiètent les syndicats d’enseignants. (Gerardo Fortuna, Euractiv)

ATHÈNES

Tsipras lance une coalition progressiste : Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, a lancé une nouvelle coalition progressiste en vue des élections européennes et nationales, le 6 avril. Dans un effort pour s’emparer du centre-gauche grec, il a noué de nouvelles alliances avec des politiciens d’origine socialiste. Le Premier ministre a déclaré que la gauche a tenu bon lorsque les forces de droite de l’UE ont fait pression en faveur du Grexit et qu’il était grand temps que l’Europe mette fin aux inégalités sociales et aux politiques d’extrême droite.

Revers dans la privatisation pétrolière : L’appel d’offres pour la majorité des actions de la raffinerie de pétrole publique HELPE, condition préalable au renflouement de la Grèce, a échoué, aucune entreprise n’ayant fait d’offre officielle. Le gouvernement doit maintenant présenter un nouveau plan puisque la privatisation doit être achevée d’ici 2019. (Theodore Karaoulanis, Euractiv Grèce)

LJUBLJANA

Pas de Schengen pour la Slovénie et la Hongrie : L’Autriche prolongera les contrôles à ses frontières avec la Hongrie et la Slovénie jusqu’à novembre, a déclaré son ministre de l’Intérieur, Herbert Kickl (Parti de la liberté), craignant un grand nombre de migrants illégaux et le retour possible de terroristes d’Irak et de Syrie. Toutefois, Ljubljana indique que le nombre d’immigrants illégaux en provenance de Slovénie qui entrent en Autriche est à son niveau le plus bas. (Željko Trkanjec, Euractiv Croatie)