La Commission poursuit sa campagne en faveur d’un salaire minimum européen – EURACTIV.fr

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De 250 euros en Bulgarie, à 2000 euros au Luxembourg : les salaires minimums dans l’UE affichent des écarts immenses. L’institution lance une nouvelles consultation avec des partenaires sociaux à ce sujet.

« Tout le monde mérite un niveau de vie décent », soutient le commissaire européen à l’emploi, Nicolas Schmit. D’après lui, les travailleurs à faible revenu « ont préservé le fonctionnement de nos sociétés et de nos économies lorsque tout le reste a dû s’arrêter » au cours de la pandémie. « Mais paradoxalement, ils seront les plus durement touchés par la crise ».

Les emplois jugés essentiels, les conséquences des mesures de confinement et les répercussions économiques de la crise sanitaire n’ont fait qu’accentuer les inégalités déjà présentes en Europe, mais aussi au sein des États membres.

« Les travaux en vue d’une initiative sur les salaires minimum au sein de l’UE constituent un élément essentiel de notre stratégie de relance », assure Nicolas Schmit.

Un sondage réalisé au début de l’année par la Commission confirme la nécessité de passer à l’action à l’échelle européenne. La deuxième phase de consultation vise donc à étudier les différentes façons de procéder.

Actuellement, l’exécutif européen envisage à la fois des instruments législatifs et non législatifs, c’est-à-dire une directive dans le domaine des conditions de travail, et une recommandation du Conseil.

Dans les deux cas, la mise en place de ces mesures dépendrait des gouvernements nationaux.

La Commission peine depuis longtemps à harmoniser les approches qui diffèrent d’un pays à l’autre. Dans le nord de l’Europe, les planchers de salaires sont fixés par convention collective, alors que dans d’autres États membres, ce sont les gouvernements qui imposent un revenu minimum.

Selon un porte-parole de l’exécutif, une directive commune garantirait une « sécurité » en posant une série d’exigences légales, tandis qu’une recommandation servirait « d’orientation politique » pour établir un cadre réglementaire européen, sans toutefois fixer de normes.

Depuis que la proposition de salaire minimum à l’échelle de l’UE a été mise sur la table, la Commission n’a cessé de rappeler cette disposition n’avait pas pour but d’harmoniser les différents systèmes, mais d’assurer un niveau de vie décent à tous les citoyens européens.

À terme, l’institution souhaite faire en sorte que tous les travailleurs de l’UE soient couverts et puissent bénéficier de la protection sociale offerte par la directive.

La situation actuelle

Des données collectées par la Commission révèlent que le salaire minimum moyen équivaut à celui d’une femme d’âge moyen au niveau d’éducation moyen. La plupart des travailleurs qui gagnent un revenu minimum ont entre 25 et 49 ans.

Au cours des dernières décennies, les salaires minimums se sont avérés être insuffisants et ont augmenté les inégalités, la pauvreté des travailleurs ainsi que la capacité des citoyens à surmonter les difficultés économiques, indique l’exécutif européen.

De 2007 à 2018, le pourcentage de travailleurs pauvres en Europe est passé de 8,3 % à 9,4 %. En Grèce, plus de 60 % des employés rémunérés au salaire minimum disent avoir du mal à joindre les deux bouts, contre environ 50 % en Bulgarie, 48 % en Italie et 38 % en Espagne.

Les différences de revenus mensuels entre États membres sont frappantes : le salaire minimum le plus bas s’élève à peine à 250 € en Bulgarie, contre plus de 2000 € pour le plus élevé au Luxembourg.

Même si le coût de la vie doit être pris en compte dans ces statistiques, les divergences profondes risquent de provoquer des effets négatifs sur les conditions de concurrence du marché unique, indique l’analyse de la Commission.

Dans de nombreux pays, les salaires sont encore trop bas pour que la population parvienne à boucler ses fins de mois. Et bien que les conventions collectives permettent souvent de fixer une rémunération juste, dans certains États membres, bon nombre de travailleurs ne sont pas couverts par le système.

Le renforcement du dialogue social et la négociation collective figurent aussi au programme de l’exécutif européen. D’après la Commission, « les salaires minimum […] négociés de manière appropriée avec les partenaires sociaux [peuvent] fournir une réserve financière aux travailleurs vulnérables en cas de difficultés », comme une pandémie, et « réduire les inégalités salariales dans la société ».

« Les partenaires sociaux jouent un rôle crucial dans la négociation des salaires à l’échelle nationale et locale, et devraient participer à la fixation de salaires minimum, tant dans les pays qui s’appuient uniquement sur des planchers de salaire fixés par convention collective que dans ceux qui disposent d’un salaire minimum légal », atteste Valdis Dombrovskis, le vice-président de la Commission chargé de l’économie.

Les salaires minimum pourraient créer davantage d’incitations à travailler, ce qui améliorerait la productivité et accroîtrait la demande intérieure ainsi que la résilience de l’économie.

S’ils sont correctement mis en place, ils pourraient aussi contribuer à combler l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes. Près de 60 % des personnes qui gagnent un salaire minimum sont des femmes.

Nicolas Schmit : « Vers un Smic européen mais pas commun »

Pas question d’imaginer un salaire minimum commun aux Vingt-Sept, mais plutôt un cadre garantissant des revenus décents aux travailleurs les plus pauvres, assure le commissaire européen à l’Emploi. Un article de notre partenaire Ouest-France.

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https://www.euractiv.fr/section/economie/news/commission-continues-with-eu-minimum-wage-push-using-coronavirus-momentum/