Bilan du « Plan Juncker » sur les investissements

La Commission a présenté le 22 novembre une communication sur les retombées positives du Plan d’Investissement pour l’Europe, appelé encore »Plan Juncker ». La Commission a insisté sur le partage des bénéfices du Plan entre les Etats membres, et, dans une moindre mesure, pour le voisinage de l’Union. Malgré le rétablissement d’un climat favorable à l’investissement, la Commission a estimé qu’il faut continuer d’agir pour supprimer les obstacles réglementaires limitant les performances du marché unique et poursuivre les efforts de réformes structurelles favorables à l’investissement.

Dépassant les attentes et son objectif initial, le plan d’investissement a mobilisé à ce jour 360 milliards d’euros d’investissements, dont deux tiers provenant de ressources privées. Grâce au soutien du Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI), 850 000 petites et moyennes entreprises devraient bénéficier d’un accès amélioré au financement. Selon les estimations, l’EFSI a déjà favorisé la création de plus de 750 000 emplois, et d’ici 2020, ce seront 1,4 million d’emplois qui auront été créés, avec des retombées positives pour des millions de ménages européens.

Le plan Juncker a déjà accru de 0,6 % le PIB de l’UE, un chiffre qui devrait atteindre 1,3 % d’ici 2020. Il profite à tous les États membres, en particulier à ceux qui ont été le plus durement touchés par la crise. Le modèle de l’EFSI ayant fait ses preuves, il est devenu aujourd’hui la nouvelle référence en matière d’investissements soutenus par l’UE, aussi bien au sein de l’UE qu’en dehors, notamment pour le nouveau fonds InvestEU et l’instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale proposés par la Commission pour le prochain budget à long terme de l’UE.

Le vice-président de la Commission européenne chargé de l’emploi, de la croissance, de l’investissement et de la compétitivité, M. Jyrki Katainen, a déclaré: «Le plan d’investissement a changé la donne. En quatre ans, cette nouvelle façon inédite de mobiliser des investissements privés pour le bien public a permis d’apporter à l’économie 360 milliards d’euros de nouveaux financements. Nous avons en outre aidé des projets innovants à voir le jour et amélioré l’environnement d’investissement en Europe. Dans le prochain budget à long terme de l’UE, nous voulons poursuivre sur cette lancée et faire en sorte que le modèle du plan d’investissement, qui a fait ses preuves, devienne la nouvelle référence européenne en matière de soutien à l’investissement.»

En effet, outre son volet investissement, le succès incontestable du plan Juncker réside également dans ses deux autres volets. À cet égard, deux innovations importantes ont permis à des centaines de promoteurs de projets de bénéficier d’un soutien sur mesure: la plateforme européenne de conseil en investissement, qui a déjà traité 860 demandes, et le portail européen de projets d’investissement, qui propose aux investisseurs potentiels un catalogue aisément accessible de projets aboutis.

Des efforts ont également été accomplis au niveau aussi bien national qu’européen pour éliminer les obstacles aux investissements et accroître encore l’attrait de l’Europe en tant que lieu d’implantation et de développement pour les entreprises. Pour parvenir à l’objectif du plan d’investissement et améliorer encore l’environnement d’investissement en Europe, la communication d’aujourd’hui souligne qu’il est nécessaire de consentir, de manière soutenue et coordonnée, les efforts suivants:

  • Supprimer les obstacles réglementaires: La Commission s’est efforcée de faciliter les échanges transfrontières, d’améliorer la prévisibilité réglementaire et de créer des possibilités sans précédent d’investissement dans le cadre de la stratégie pour le marché unique, du marché unique numérique, de l’union des marchés des capitaux et de l’union de l’énergie. Alors qu’elle dresse aujourd’hui, dans une autre communication, le bilan des possibilités offertes par le marché unique et des obstacles qu’il rencontre encore, la Commission invite également le Parlement européen et le Conseil à procéder rapidement à l’adoption des réformes qu’appellent ces quatre stratégies de l’UE, et notamment à mettre en place les derniers éléments constitutifs de l’union des marchés des capitaux.
  • Poursuivre des réformes structurelles favorables aux entreprises Dans le cadre du Semestre européen, la Commission Juncker a instauré une nouvelle approche fondée sur un «triangle vertueux» reliant réformes structurelles, investissement et responsabilité budgétaire. Cette approche a porté ses fruits, des progrès ayant été constatés dans tous les États membres, en particulier en matière de réformes administratives et d’environnement des entreprises. Des efforts supplémentaires de mise en œuvre des réformes structurelles sont cependant encore nécessaires dans certains pays, par exemple en ce qui concerne l’efficacité des systèmes judiciaires.

L’examen annuel de la croissance 2019 (EAC) publié hier dans le cadre du paquet d’automne du Semestre européen, tout comme une enquête Eurobaromètre publiée aujourd’hui, corroborent l’idée que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour lever les obstacles aux investissements en Europe. L’examen annuel de la croissance souligne à quel point il est important de profiter des périodes de croissance économique soutenue pour mettre en œuvre des réformes nationales favorisant la croissance de la productivité, l’inclusion et la qualité des institutions et pour combler le manque d’investissement. L’Eurobaromètre révèle qu’une partie seulement des entreprises sondées ont pu réaliser une partie ou l’intégralité des investissements qu’elles jugent nécessaires et pointe la persistance d’obstacles réglementaires, dont la charge administrative.

La proposition de la Commission pour le prochain budget à long terme de l’UE vise précisément à renforcer l’attrait de l’UE, au sein de l’économie mondiale, en tant que destination des investissements. Le nouveau fonds InvestEU s’appuiera sur le modèle de l’EFSI, qui a fait ses preuves, et visera à mobiliser encore 650 milliards d’euros supplémentaires d’investissements, tandis que le programme d’appui aux réformes fournira un appui financier et technique aux États membres pour les aider à mener des réformes. La Commission invite le Parlement européen et le Conseil à avancer sur le dossier du prochain budget à long terme de l’UE et de ses propositions sectorielles.

Contexte

Le plan d’investissement pour l’Europe, ou «plan Juncker», a été lancé en novembre 2014 afin d’inverser la tendance à la baisse des faibles niveaux d’investissement et de placer l’Europe sur la voie de la reprise économique. Grâce à son approche innovante de l’investissement reposant sur le recours à des montants limités de ressources publiques à travers une garantie budgétaire de l’UE fournie au Groupe Banque européenne d’investissement, des fonds publics et privés substantiels ont pu être mobilisés et continuent de l’être pour réaliser des investissements dans des secteurs stratégiques de l’économie de l’UE, tels que les infrastructures et le logement, la recherche et le développement, les nouvelles technologies et les méthodes de production, l’éducation et les compétences et la transition vers une économie à faibles émissions de carbone.

En juillet 2018, le plan Juncker a dépassé son objectif initial de 315 milliards d’euros d’investissements. À ce jour, 993 opérations ont été approuvées au titre de l’EFSI, lesquelles devraient générer 360 milliards d’euros d’investissements dans l’ensemble des 28 États membres de l’UE, l’objectif étant d’atteindre 500 milliards d’euros d’ici 2020.

Pour en savoir plus

Fiche d’information: Le plan Juncker à l’œuvre

Le plan Juncker: principaux résultats par pays et par secteur — novembre 2018