Banque européenne d’investissement : et si la « banque du climat » existait déjà ?

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Actualité


17.05.2019

Marianne Lazarovici

Le Conseil économique social et environnemental (CESE) accueillait, lundi 13 mai, différents acteurs économiques du secteur public comme privé pour une conférence sur l’investissement en Europe. L’occasion de faire le bilan du plan Juncker et de confirmer l’engagement de la BEI envers la transition écologique dans les territoires.

La BEI a organisé une conférence au CESE le 13 mai - Crédits : BEI / Twitter

La BEI a organisé une conférence au CESE le 13 mai – Crédits : BEI / Twitter

Aujourd’hui présent dans tous les esprits, le changement climatique ne manque pas d’intéresser les décideurs et les acteurs économiques. C’est l’un des sujets les plus importants pour la Banque européenne d’investissement (BEI), comme le rappelle son vice-président Ambroise Fayolle. La banque participe ainsi en priorité à des projets innovants et en faveur de l’environnement, au travers de différents mécanismes. D’abord une banque de prêt, la BEI octroie des crédits à long terme et à bas taux (prêts d’amorçage-investissement) qui permettent aussi aux start-ups d’être financées dès le lancement de projets, d’ordinaire jugés trop risqués. « Sans la BEI, ce type de prêt, bien plus avantageux que ceux des banques commerciales, n’existerait pas en France« , rappelle Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance.

Dans le cadre du Plan Junker (voir encadré), la BEI est aussi à l’origine de programmes d’accompagnement des entreprises, afin de développer non seulement leur capital financier, mais aussi leur capital humain. 4000 entreprises sont déjà passées dans ce véritable « accélérateur » qui prodigue des conseils à l’étranger et permet une hausse des performances des entreprises. La Banque européenne d’investissement dont le soutien est perçu comme un gage de qualité et de fiabilité souhaite donc avant tout soutenir des initiatives concrètes portées par des acteurs de terrain, au cœur des territoires.

Qu’est-ce que le plan Juncker ?

Combler un retard dans le développement durable

Pierre Moscovici, Commissaire européen aux affaires économiques et financières, note cependant le « retard européen en matière de technologie verte« . Un retard important au regard des objectifs fixés par la Commission d’atteindre une économie neutre en émissions de carbone d’ici à 2050 ; et qui ne pourra être atteint sans une politique d’investissements massifs et la reconversion de certains territoires. Or, les investissements européens visant à atténuer les changements climatiques ne représentent aujourd’hui que 1,3% du PIB.

Dans cette perspective, Éric Scotto, PDG d’Akuo Energy, premier producteur indépendant français d’énergie renouvelable, identifie plusieurs priorités : « le développement d’un nouveau modèle d’agriculture, la transition écologique du secteur de la mobilité [grâce à l’hydrogène, qui libère plus d’énergie que l’essence et dont les surplus peuvent être stockés contrairement à l’électricité, ndlr] ainsi que la réindustrialisation des territoires« . Il rappelle également le besoin de « fonds hybrides » soutenant à la fois la production d’énergie et la production agricole, de plus en plus liées. Globalement, il est aujourd’hui nécessaire d’investir dans la recherche et le développement, mais aussi de développer la « culture du risque » en finançant des projets audacieux diagnostique-t-on aussi bien du côté du secteur public que privé.

La BEI, une banque engagée pour le climat

Toutefois, la BEI a bien mesuré l’importance de ces enjeux : selon son rapport annuel, en 2018 deux projets sur trois financés en France avaient une composante climat dans leur titre. Le Syndicat Mixte des Transports (SMT) Artois-Gohelle qui opère principalement dans le Nord et le Pas-de-Calais a ainsi pu toucher 400 millions d’euros de la BEI afin de rénover ses dépôts de bus, le matériel made in France, mais aussi les routes : une ligne de bus roule maintenant entièrement à l’hydrogène, fabriqué localement. De même, en Picardie, les particuliers souhaitant entreprendre la rénovation énergétique de leurs logements bénéficient de l’aide financière de la Banque Européenne d’Investissement par le biais du Service Public de l’Efficacité Energétique (SPEE). Si sa directrice en Hauts-de-France, Alice Morcrette déplore que « le marché du bâtiment, et notamment de l’habitat privé soit encore si peu engagé dans la transition énergétique« , la BEI tiers-investisseur du projet, a déjà engagé près de 38 millions d’euros ayant permis la rénovation de plus de 1400 logements. En région Occitanie, ce sont deux parcs éoliens flottants expérimentaux, la rénovation thermique de lycées ou encore l’adaptation du tourisme au changement climatique qui ont pu bénéficier des financements de la BEI.

En somme, l’institution finance à la fois des projets d’envergure et une kyrielle de plus petits programmes avec les préoccupations climatiques toujours en ligne de mire. C’est cette complémentarité qui ferait sa force et lui permet de répondre aux besoins des différents porteurs de projet, selon Fabrice Dumonteil, président d’Eiffel Investment Group. Pourtant, nombreux sont les acteurs politiques qui ont récemment appelé à la création d’une « banque européenne du climat » adossée à la BEI. C’est notamment le cas d’Emmanuel Macron dans sa Lettre aux européens, mais aussi de Jean Jouzel et de Pierre Larrouturou, figures de la liste Envie d’Europe. De son côté, Ambroise Fayolle reconnaît la nécessité d’intensifier les efforts, mais appelle plutôt à utiliser « d’avantage et mieux » les dispositifs de la BEI, qui existe depuis plus de 60 ans.

La Banque européenne d’investissement

 

Le plan Junker

Un nouvel accord a été signé le 13 mai entre Bpifrance et la BEI pour les start-ups françaises dont les prêts seront garantis à 50% par le Fonds européen d’investissement (FEI), filiale de cette dernière. Cette coopération s’inscrit dans le cadre du Plan Juncker, lancé en 2015 par la Commission européenne afin de relancer l’investissement en berne en Europe.

Alors que le mandat de l’actuelle Commission arrive à terme, Pierre Moscovici, Commissaire européen aux affaires économiques, dresse un premier bilan du Plan d’investissement. Principalement géré par la BEI, il a permis le financement de plus de deux millions d’entreprises en Europe, dont beaucoup de PME et de nouveaux clients. En France, ce soutien a représenté pas moins de 11,7 milliards d’euros ce qui en fait l’un des premiers bénéficiaires des fonds. Aujourd’hui, le taux d’emploi de l’UE est au plus haut et tous les pays sont en phase de croissance. Un succès donc, pour Pierre Moscovici qui rappelle l’importance de continuer à consolider la dynamique de croissance et la transition énergétique et numérique.

 

Banque européenne d'investissement - Marianne Lazarovici / Toute l'EuropeUn nouveau « club de partenaires » lancé par la BEI

Lancé par Ambroise Fayolle, vice-président de la Banque européenne d’investissement, le « Club des partenaires de la BEI » réunit 33 entreprises publiques ou privées et collectivités :  Amundi, Apicap, Aéroport de Guadeloupe, Paris Aéroport, Bpifrance, Carmat, CDC Habitat, Daher, Eiffel Investment group, Engie, Entrepreneur Venture, Fives, Fnac Darty, Forsee Power, Iliad, Latecoere, Medincell, Irdi-Soridec Gestion, Mirova, Normandie Participation, Olmix, Onera, Région Ile de France, Région Occitanie, Région Réunion, Rennes Métropole, Réseau Canopée, SIAH,  SILL, SNCF réseau, Société du Grand Paris, SPEE Hauts de France, Syndicat Mixte des transports Artois-Gohelle.

Toutes ont bénéficié de l’aide de la BEI et ont décidé de s’engager dans un même but : défendre les valeurs de l’UE et devenir les ambassadeurs « d’une Europe qui finance des projets d’avenir, sur les territoires« . L’idée derrière ce projet est en effet de véhiculer l’importance de l’Union Européenne et de donner une meilleure image de l’institution aux acteurs locaux. En outre, ce club a vocation à être un vecteur d’échanges autour de l’Europe et de l’investissement entre les dirigeants d’entreprise et les élus.

 

 

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