Après un refus inédit pour la France, Macron tente la « carte Thierry Breton » pour la Commission européenne – La suite ?

Alors que l’avenir de Sylvie Goulard au sein de la Commission présidée par Ursula von der Leyen semblait tracé, le 10 octobre, le choc est de taille. La candidature au poste de commissaire européen est rejetée massivement par le Parlement européen lors de la seconde audition (82 contre et 29 pour). Il a manifestement décidé de redistribuer les cartes.

Pour rappel : chaque Etat membre désigne un.e commissaire pour siéger à la Commission européenne pendant la mandature de 5 ans.  Sylvie Goulard nommée par le président Macron est la troisième à faire cette fois ci l’objet d’un refus de la part des députés européens, après le conservateur hongrois Laszlo Trocsanyi (PPE) et la socialiste roumaine Rovana Plumb. Des révélations sur de possibles emplois fictifs au sein du Modem viendraient compromettre l’intégrité de l’ancienne ministre.

Emmanuel Macron voit dans ce revers, l’empreinte de la droite européenne du PPE qui aurait comploté contre lui pour se venger d’avoir bloqué l’accès de son chef de file à la tête de la Commission en juin dernier. (No comment)

Et le temps presse, la nouvelle Commission doit prendre ses fonctions au 1er décembre et le poste de commissaire européen décerné à la France demeure vacant. Ce rejet inédit résonne comme une claque pour le président de la République, malgré sa colère, « échec et mat » ne semble pas exister dans son vocabulaire. Il s’agit de trouver rapidement un remplaçant à Sylvie Goulard.

Depuis le rejet de la candidature de celle qu’il voyait représenter le drapeau tricolore à Bruxelles, Emmanuel Macron a multiplié les consultations et s’est entretenu avec la présidente de la Commission afin de désigner un candidat aux épaules solides pour diriger un portefeuille très important celui du « marché intérieur », pilier de l’Union européenne.

Plusieurs noms de candidats potentiels ont été évoqués : Ségolène Royal, Bruno Le Maire ou encore celui du négociateur en chef de l’UE pour le Brexit, Michel Barnier avec lequel le président Emmanuel Macron aurait très certainement joué la carte de la sécurité auprès du Parlement européen.

Faisant fi de l’objectif paritaire de la Commission européenne, le président de la République se devait de proposer un profil concordant avec les critères posés par le traité de Lisbonne, à savoir un candidat choisi en raison de ses compétences indéniables, son engagement européen et « offrant toutes garanties d’indépendance ».

C’est Thierry Breton, ancien ministre de Jacques Chirac et actuel président d’Atos, qui a été désigné par Emmanuel Macron, il y a quelques jours. Cette figure est familière à la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, puisqu’elle a déjà eu l’opportunité de travailler avec Thierry Breton sur la création d’un Fonds européen de défense et de sécurité alors qu’elle occupait le poste de ministre de la Défense allemande.

Cependant, les polémiques vont déjà bon train, menaçant sa nomination. Thierry Breton a fait l’objet de plusieurs plaintes, et serait au cœur d’enquêtes pour « favoritisme » et « prise illégale d’intérêt » impliquant la société Atos. Evidemment, il dénonce ces accusations et nie le moindre conflit d’intérêt . Espérons que la candidature de Thierry Breton aboutisse, et que la France ne soit pas confrontée à une seconde déconvenue qui entame son crédit à Bruxelles, alors même que l’un des atouts de notre Président est sans nul doute sa posture pro-européenne et son aisance en ces milieux. Mais le risque est pris c’est certain !

En dct joint le projet de Commission propose par la présidente Ursula von der Leyen… Après le rejet de certains noms par le Parlement – C’est à suivre sur https://www.touteleurope.eu/actualite/qui-sont-les-futurs-commissaires-europeens.html