2020, année test pour le Green deal européen – EURACTIV.fr

[ad_1]

Ursula von der Leyen a surpris jusqu’aux défenseurs de l’environnement lorsqu’elle a annoncé qu’elle ferait de la politique climatique la « marque de fabrique » de son mandat. Il lui faut maintenant passer de la parole aux actes.

La nouvelle présidente de la Commission européenne n’a pas été avare en superlatifs quand elle a présenté son programme phare en matière de politique environnementale.

« C’est le moment où l’Europe marche sur la lune », a déclaré la démocrate-chrétienne allemande en dévoilant son très attendu Green deal européen, le 11 décembre dernier.

Le changement climatique « est une question existentielle pour l’Europe et pour le monde », a-t-elle souligné après avoir obtenu une large majorité lors du vote de confirmation du Parlement européen sur son exécutif, en novembre dernier.

« Nous sommes dans une situation d’urgence climatique », a renchéri Frans Timmermans. L’ancien ministre des Affaires étrangères néerlandais est désormais le second d’Ursula von der Leyen, chargé de piloter le Green Deal.

A ceux qui reprochent à la Commission d’aller trop loin et trop vite avec ses plans de réduction des émissions de gaz à effet de serre, il a rétorqué que l’Europe n’avait pas le choix.

Le changement climatique est « semblable à une comète » qui menace de frapper la Terre dans 30 ans, a-t-il déclaré à une assemblée d’élus locaux en décembre. « Ce n’est pas seulement bien de le faire, c’est nécessaire » a-t-il martelé.

Jusqu’alors, une telle rhétorique sur le changement climatique était inédite à Bruxelles — du moins au plus haut niveau de la Commission européenne.

Mais les bonnes paroles ne suffisent pas et l’Europe dans son ensemble doit maintenant passer aux actes.

La bonne nouvelle est que la Commission n’est pas la seule à considérer le réchauffement climatique comme une menace existentielle. Le Parlement européen a lui aussi musclé son discours en votant en novembre une résolution déclarant l’« urgence climatique » en Europe.

En dehors de Bruxelles, les États membres de l’UE semblent également largement soutenir cette initiative. Lors d’un sommet en décembre, les chefs d’État de l’UE ont approuvé le Green Deal européen d’Ursula von der Leyen, malgré les réserves de la Pologne concernant l’objectif européen d’atteindre la neutralité climatique d’ici à 2050.

Un calendrier serré

La lune de miel verte pourrait rapidement tourner court, cela dit. De nombreux obstacles se profilent en 2020, au premier rang desquels figure le calendrier à respecter, avec le prochain sommet de l’ONU sur le climat, la COP26, prévue le 9 novembre.

« C’est l’année où l’UE devra jouer selon les règles du calendrier international », a indiqué Quentin Genard de E3G, un groupe de réflexion sur le climat. « Nous nous attendons à voir arriver une série de nouveaux plans plus ambitieux pour 2030 provenant du monde entier. L’UE peut être le fer de lance de ce mouvement et devenir l’actrice géopolitique qu’elle aspire à être », a-t-il ajouté.

D’ici à l’ouverture de la COP26 en novembre, l’UE devrait « au moins » avoir présenté « un message unifié » sur ses objectifs climatiques revus à la hausse pour 2030, selon E3G. Cela signifie que la Commission devra commencer le processus tôt cette année afin que tous les pays de l’UE valident une position commune.

Mais des voix s’élèvent pour dénoncer le rythme trop lent adopté par la Commission. « La présentation d’ici à l’été 2020 d’un nouvel objectif climatique pour 2030, nettement revu à la hausse, laisserait très peu de temps aux États membres de l’UE pour le négocier et l’approuver à temps, a déploré CAN Europe, une ONG verte.

« Les États membres de l’UE ont une grande responsabilité désormais, celle de se mettre d’accord sur un objectif climatique beaucoup plus ambitieux pour 2030 lors du Conseil européen de juin 2020 », a souligné le directeur de CAN Europe, Wendel Trio.

Selon Quentin Genard, la véritable « date limite » pour y parvenir viendra en septembre avec le sommet UE-Chine. Si l’Europe n’arrive pas à s’accorder sur un objectif climatique actualisé d’ici là, il est probable que la COP26 se solde par un échec.

En l’absence de leadership américain sur la diplomatie climatique internationale, tous les yeux sont tournés vers l’Europe et vers la possibilité qu’elle entraîne le plus grand émetteur au monde — la Chine — dans son sillage », a écrit E3G dans une note d’information.

« Si le sommet UE-Chine est un succès, il pourrait devenir le point d’inflexion du calendrier climatique de 2020 : il ouvrira la voie à la COP26 à Glasgow, la prise de température mondiale sur l’action climatique », poursuit E3G.

La COP25 va ouvrir une année cruciale pour le climat

La COP25 démarre une séquence placée sous le signe du climat: l’UE doit préciser son « Green Deal » d’ici mars, et doit parvenir à arrimer la Chine et l’Inde d’ici fin 2020 pour que l’ambition globale soit relevée.

Cependant, être prêts à temps ne sera pas une mince affaire, principalement en raison des réserves des pays de l’Est de l’UE, dont beaucoup dépendent encore fortement du charbon et pour lesquels la décarbonation de leur économie constitue un plus grand défi.

La Pologne a refusé d’adhérer à l’objectif de l’UE pour 2050 lors du sommet européen de décembre, en disant qu’elle avait besoin de davantage de garanties sur les aides financières avant d’accepter le nouvel objectif de neutralité climatique de l’Europe. Parvenir à un accord sur un nouvel objectif climatique pour 2030 en moins de six mois pourrait donc s’avérer encore plus difficile.

La question sera à nouveau à l’ordre du jour des dirigeants en juin, après que la Commission aura dévoilé son mécanisme de transition équitable, doté de 100 milliards d’euros, le 8 janvier prochain. Celui-ci a pour but d’assurer la participation de toutes les régions, y compris les régions polonaises fortement dépendantes du charbon.

Reste à voir si cela suffira à convaincre la Pologne et d’autres pays réticents de l’Est de l’UE. La nouvelle présidente de la Commission estime pour sa part que cela devrait être possible.

« Il est compréhensible qu’un pays qui a fait beaucoup de chemin et qui a de nombreuses régions dépendantes du charbon, ait besoin de plus de temps pour passer les détails en revue. Mais cela ne changera pas le calendrier de la Commission », a déclaré Ursula von der Leyen après le sommet de décembre.

[ad_2]

https://www.euractiv.fr/section/climat/news/2020-a-test-year-for-europes-much-vaunted-green-deal/